Outils et technologies de diagnostic innovants pour améliorer les résultats en matière de santé des enfants
On estime que 5,6 millions d’enfants sont morts avant l’âge de cinq ans en 2016. La pneumonie (24 %), la diarrhée (15 %) et le paludisme (9 %) demeurent les principales causes de mortalité chez les enfants âgés de 1 à 59 mois, et la malnutrition est un facteur sous-jacent associé à près de la moitié des décès d’enfants de moins de cinq ans. La pneumonie et le paludisme sont deux maladies qui provoquent de la fièvre et les causes courantes de diarrhée chez l’enfant (telles les rotavirus et Escherichia coli) peuvent elles aussi engendrer de la fièvre. Même si ces maladies peuvent toutes être traitées, l’efficacité des médicaments clés est actuellement en péril : la résistance aux combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine s’étend en Asie du Sud-Est et celle aux antibiotiques est un problème mondial de plus en plus préoccupant. Les efforts consentis pour améliorer la survie de l’enfant et préserver les médicaments essentiels sont actuellement menacés par la pharmacorésistance : contre la fièvre de l’enfant, il faut des actions plus efficaces et intégrées.
Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, plus des trois quarts des enfants vus en consultation dans les centres de santé et au sein des communautés ont de la fièvre. La récente utilisation à grande échelle des tests de diagnostic rapide du paludisme et la baisse de l’incidence de cette maladie font qu’un nombre croissant de cas de fièvre sont diagnostiqués négatifs pour le paludisme. Des données indiquent que bon nombre de fièvres non palustres ne sont pas correctement prises en charge en partie à cause du manque d’outils diagnostiques. Les conséquences sont multiples : un traitement inadapté comprenant un usage excessif et le gaspillage à la fois de médicaments antipaludiques et d’antibiotiques, une propagation accrue de l’antibiorésistance, et des coûts élevés qu’engendre la prise en charge des cas pharmacorésistants. En outre, les occasions manquées de soigner correctement des enfants malades peuvent conduire à une pathologie grave (tel que le paludisme grave) qui souvent échappe à l’attention et contribue directement à accroître la mortalité de l’enfant.
L’hypoxémie, ou diminution de la concentration d’oxygène dans le sang, est un indicateur clé de maladie grave qui nécessite d’adresser le patient à des services spécialisés pour traitement, pouvant inclure l’oxygénothérapie. Si le dépistage d’une hypoxémie par sphygmo-oxymétrie est actuellement recommandé dans les centres de soins de santé primaires et figure dans les recommandations pour la prise en charge intégrée des maladies de l’enfant (PCIME), elle est rarement effectuée, principalement faute d’outils adaptés à ces structures dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
De nouveaux oxymètres de pouls, appareils prometteurs car mieux adaptés à une utilisation chez l’enfant pour des soins de santé primaires dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, sont récemment arrivés sur le marché. Il convient maintenant d’expérimenter l’utilisation de ces appareils dans des pays pionniers pour jeter les bases d’un usage courant dans les centres de soins primaires et organiser une adoption généralisée portée à l’échelle. De plus, des appareils portables multimodaux permettant de détecter l’hypoxémie et d’autres signes vitaux comme la fréquence respiratoire, le taux d’hémoglobine mesuré de manière non invasive et la température, sont en cours de développement et pourraient améliorer les soins intégrés de façon significative. Dans un contexte de marché stable, ces outils ont également la capacité d’établir une connexion plus large avec d’autres services de santé.