mercredi, 12 février 2025 à 12h00 heures
Unitaid a le plaisir d’annoncer cet appel à propositions destiné à améliorer l’accès à l’oxygène médical grâce à l’introduction d’innovations technologiques et au pilotage de nouveaux modèles économiques.
Après un déclin significatif du fardeau mondial de la santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile ces 30 dernières années, les progrès stagnent désormais. Près de 300 000 femmes enceintes et 2,4 millions de nouveau-nés meurent chaque année, pour la plupart dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. En outre, 1,9 million de nourrissons sont mort-nés, ce qui porte à plus de 5 millions par an le nombre cumulé de décès associés à la grossesse.
Il est indispensable de multiplier les efforts, de renouveler les approches et d’intensifier la collaboration pour atteindre les objectifs de la Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent (2016-2030) de l’OMS, ainsi que les objectifs de développement durable 3.2.1 et 3.2.2. Face à cette lente évolution, l’agenda du programme Every Woman / Every Newborn – Everywhere (Chaque femme, chaque enfant, partout) a défini un certain nombre d’objectifs basés sur la prestation de services, nécessaires pour accélérer la progression vers ces objectifs mondiaux. Pour les atteindre, les pays auront besoin d’un soutien catalytique afin de promouvoir les améliorations en matière de qualité des soins, de réalisation de plans d’accélération nationaux et d’intégration d’outils à fort impact dans ces stratégies.
Les dernières réflexions et l’élan croissant pour réduire la perte de vies due aux hémorragies du post-partum révèlent des opportunités intéressantes capables de faire progresser la lutte contre la prééclampsie et l’anémie, qui sont les principaux facteurs contribuant aux issues défavorables de la santé maternelle et néonatale.
La prééclampsie et l’éclampsie, trouble hypertensif de la grossesse, sont la deuxième cause de décès maternel dans le monde, après l’hémorragie du post-partum. La prééclampsie et l’éclampsie causent plus de 76 000 décès maternels et 500 000 décès de fœtus et de nouveau-nés chaque année, dont 200 000 cas de mortinatalité. Ces 30 dernières années, l’incidence de la prééclampsie a augmenté de 11 % dans le monde. La prévalence accrue de maladies non transmissibles, comme l’hypertension chronique, l’obésité et le diabète, est l’un des facteurs clés d’augmentation du risque. La prééclampsie peut entraîner une morbidité sévère permanente, car les femmes qui en souffrent présentent un risque plus élevé d’hypertension, de maladie rénale, de troubles métaboliques, de maladie cardiovasculaire et de démence. Par ailleurs, cette affection a aussi des répercussions transgénérationnelles, avec des nourrissons trop petits ou nés trop tôt, et qui sont plus à risque de complications au cours de leur vie et plus sujets à des maladies non transmissibles des décennies plus tard.
De même, l’anémie est une préoccupation majeure permanente de santé publique. L’OMS estime que 1,8 milliard de personnes dans le monde sont touchées par l’anémie, dont 37 % de toutes les femmes enceintes. Parmi cette seule population, l’anémie a causé 50 millions d’années de vie corrigées du facteur invalidité en 2019, avec une prévalence maximale en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. Alors que l’anémie fait déjà peser une charge de morbidité importante en soi, avec des symptômes comme la fatigue, la faiblesse, les vertiges et l’essoufflement, elle peut aussi accroître significativement le risque de facteurs clés de morbidité et de mortalité maternelles et infantiles. Le risque d’hémorragie du post-partum est presque doublé chez les femmes atteintes d’une anémie sévère par rapport à celles atteintes d’une anémie modérée, et les femmes avec une anémie sévère ont un risque beaucoup plus élevé de prééclampsie. L’anémie modérée ou sévère chez les femmes enceintes expose les nourrissons à un risque accru de prématurité, de faible poids de naissance ou de mortinatalité.
Aux facteurs primaires de prééclampsie et d’anémie pendant la grossesse s’ajoute le changement climatique qui augmente la prévalence de ces affections. En effet, la salinité de l’eau potable est corrélée à un risque supérieur de prééclampsie, d’éclampsie et d’hypertension gestationnelle. Cette question prend de plus en plus d’importance étant donné le rythme de montée du niveau des mers et de submersion des côtes dans certaines régions. La chaleur extrême et les conséquences de la qualité d’air médiocre augmentent aussi le risque de prééclampsie, de restriction de la croissance fœtale, de mortinatalité et de mortalité périnatale. La vulnérabilité à l’anémie s’accroît en raison des effets du changement climatique sur la sécurité alimentaire qui limitent l’accès durable aux nutriments essentiels. En outre, les événements climatiques extrêmes et la migration forcée peuvent entraîner des retards dans l’obtention de soins prénatals appropriés, y compris de services essentiels et d’interventions pour dépister et prendre en charge la prééclampsie et l’anémie.
Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, les taux élevés de mortalité et de morbidité liés à la prééclampsie et à l’anémie maternelle sont en partie dus à des lacunes dans l’accès à des outils vitaux de prévention, de diagnostic et de prise en charge et à des stratégies de déploiement efficaces. En font partie des produits de santé récents qui nécessitent une aide catalytique pour être mis sur le marché et des produits sous-utilisés dont l’accès est constamment entravé. La configuration de l’accès aux interventions essentielles pendant la grossesse repose sur des soins prénatals de haute qualité, facteur sous-jacent essentiel. Les femmes dont la grossesse se caractérise par des soins prénatals peu présents ou administrés tardivement, ou par des consultations ne fournissant pas tous les services de qualité, sont plus à risque d’issues défavorables en tant que mères. Ce manque de qualité peut se traduire par des retards pour obtenir des soins et atteindre des structures de santé appropriées, notamment pour les femmes issues d’environnements ruraux ou éloignés. Les retards dans l’obtention de soins appropriés et cohérents peuvent avoir de multiples origines, comme le manque de connaissance du personnel de santé, l’absence de respect des directives cliniques ou encore l’adoption limitée des dernières recommandations de l’OMS pour des soins de qualité. L’organisation type des services de soins prénatals limite souvent la prestation de soins de qualité centrés sur la femme et débouche sur une insatisfaction et une frustration de la patiente comme du personnel soignant, avec pour effet encore moins de qualité et de couverture des soins. La communauté de santé mondiale, y compris l’OMS, donne la priorité à la transition vers des modèles de santé maternelle et néonatale qui mettent en avant les besoins des femmes, comme les modèles de soins prénatals de groupe et dirigés par des sages-femmes. Si les approches innovantes de prestations de services, les réseaux de soins, par exemple, ont également montré qu’elles avaient un fort impact, elles nécessitent une attention renforcée pour leur mise à l’échelle. De plus, des données probantes récentes issues de différents essais, dont E-MOTIVE, soulignent davantage l’importance des stratégies de mise en œuvre qui comprennent l’identification des porte-drapeaux dans les structures, des formations fréquentes mais peu intensives, des audits et un feedback, ainsi que d’autres approches qui renforcent les comportements cliniques durables et l’intégration permanente de nouvelles approches et de nouvelles stratégies de services.
Les obstacles de l’écosystème de produits empêchent aussi l’accès, la fourniture et l’adoption de soins optimaux. Beaucoup de produits de santé maternelle et néonatale ont une disponibilité limitée en raison des faiblesses de la chaîne d’approvisionnement, notamment par l’incohérence des achats, des prévisions d’offre et de demande, de planification de la distribution et de la gestion des stocks. Les problèmes de qualité, comme la prévalence de produits falsifiés ou de moindre qualité, peuvent limiter l’efficacité du produit et les organismes locaux d’achat et de réglementation peuvent avoir à se battre pour mettre en œuvre des systèmes d’assurance qualité efficaces. Le manque d’accessibilité financière des outils nouveaux et innovants peut limiter leur accès et leur adoption, tout comme l’insécurité liée à la concentration des bases d’approvisionnement des produits. La compréhension imparfaite qu’ont les prestataires ou la communauté des conditions, mais aussi de la gestion appropriée des conditions, peut entraîner une demande limitée pour les interventions éprouvées menant ensuite à une interruption de l’offre.
Prévention
Les interventions de prévention de la prééclampsie et de l’anémie maternelle sont peu adoptées. Chez les femmes à risque de prééclampsie, l’OMS recommande de débuter l’administration d’aspirine à faible dose (75 mg/jour d’acide acétylsalicylique) avant 20 semaines de grossesse. L’aspirine est largement disponible, pourtant l’accès aux formulations à faible dose et l’adoption de cette mesure dans les politiques nationales et son respect par le personnel de santé sont lacunaires. De même, les recommandations de l’OMS en matière de supplémentation en calcium dans la prévention de la prééclampsie sont peu suivies, car les suppléments ne sont pas systématiquement stockés dans les centres de consultations prénatales et leur accessibilité financière est problématique dans certains environnements. En ce qui concerne l’anémie, l’OMS recommande la prise quotidienne de fer et d’acide folique chez les femmes enceintes dans les régions où elle est fortement prévalente. Mais dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, peu de femmes enceintes reçoivent la dose complète de fer et d’acide folique. Ce supplément, financièrement abordable et recommandé depuis longtemps, provoque des nausées et des effets secondaires gastro-intestinaux et sa prise est pesante, ce qui rend l’observance difficile, en particulier dans les environnements aux ressources limitées.
Certains développements pourraient apporter des possibilités de progrès en matière de prévention, mais ces innovations ont leurs propres freins à l’accès. Pour la prééclampsie, de nouvelles données sur les suppléments de calcium montrent qu’une posologie à dose plus faible (500 mg) est aussi efficace que celle à dose plus élevée actuellement recommandée (1 500 mg). Des doses plus faibles pourraient permettre de surmonter les obstacles d’accessibilité financière et d’améliorer l’observance. Dans la prévention de l’anémie, des suppléments à base de micronutriments multiples pourraient remplacer le fer et l’acide folique. Ces suppléments, dont l’usage est recommandé sous certaines conditions par l’OMS, sont généralement considérés comme plus acceptables que le fer et l’acide folique et pourraient contribuer à répondre aux problèmes d’observance. Ils contiennent d’autres vitamines et minéraux essentiels apportant des bénéfices supplémentaires à la santé de la mère et du nouveau-né, au-delà de la diminution de l’anémie, comme la diminution du petit poids de naissance.
Diagnostic et prise en charge
Le diagnostic et la prise en charge de la prééclampsie et de l’anémie dans les pays à revenu faible ou intermédiaire se heurtent au manque de disponibilité, de précision et d’accessibilité financière des outils de diagnostic existants, à la qualité médiocre des médicaments, et à l’accès limité à des approches de prise en charge efficaces. Pour améliorer l’issue de la prééclampsie, il faut impérativement réduire les retards d’identification et de prise en charge des femmes enceintes à risque. Les principaux indicateurs cliniques de la prééclampsie sont la protéinurie (présence de protéines dans l’urine) et l’hypertension artérielle. Toutefois, les bandelettes urinaires de détection de la protéinurie ont montré leur peu de précision et les tests en laboratoire sont chers, complexes et rarement disponibles. La mesure de la tension artérielle est souvent irrégulière, avec des appareils fréquemment cassés, manquants ou utilisés ailleurs dans la structure de santé. Les autres appareils manuels sont imprécis, rarement étalonnés et entretenus, tandis que les tensiomètres au mercure sont progressivement bannis pour des raisons de toxicité. Heureusement, certaines innovations peuvent faire une différence, notamment les tensiomètres semi-automatiques qui intègrent des fonctions d’aide à la décision clinique, ou les outils numériques comme ceux proposant la mesure de la tension par téléphone mobile. Le potentiel de ces innovations est tel qu’elles pourraient améliorer les soins cliniques et le suivi à domicile par le personnel communautaire (agentes et agents de santé communautaires par exemple) ou l’autosurveillance parmi les femmes à risque. Le rapport d’évaluation de la situation sur la prééclampsie (Landscape assessment on commodity and service delivery innovations for detection and management of pre-eclampsia) récemment publié par Unitaid fournit de plus amples détails sur ces approches et ces outils prometteurs.
Parmi les innovations de diagnostic et de prise en charge, les outils de diagnostic reposant sur les biomarqueurs tirent leur épingle du jeu. De nouvelles méthodes de dépistage permettant d’évaluer et de gérer le risque de prééclampsie ont été introduites dans les pays à revenu élevé ces dernières années. Ces biomarqueurs, comme le facteur de croissance placentaire (PIGF) et la tyrosine kinase 1 soluble analogue au fms (sFlt-1), permettent de déceler un déséquilibre dans les facteurs angiogéniques, signe d’un trouble placentaire. Leur usage est recommandé par l’International Federation of Gynaecology and Obstetrics (FIGO) et l’International Society for the Study of Hypertension in Pregnancy (ISSHP) pour « exclure » la prééclampsie chez les femmes ayant d’autres facteurs de risque connus. Ils font actuellement l’objet d’études visant à évaluer dans quelle mesure ils peuvent soutenir la prise de décision au moment de l’accouchement pour le sécuriser. Les tests sur le lieu des soins sont en cours de développement et nécessitent un travail approfondi pour être validés, mis sur le marché et générer des données probantes sur les cas d’utilisation.
Les agents thérapeutiques de la prééclampsie incluent les médicaments antihypertenseurs destinés à contrôler la tension artérielle et le sulfate de magnésium pour prévenir les crises d’éclampsie chez les femmes atteintes d’une prééclampsie sévère. Quatre médicaments antihypertenseurs, efficaces pour abaisser le risque de développement d’une hypertension sévère, peuvent être utilisés en sécurité pendant la grossesse. Il s’agit de la nifédipine orale, de la méthyldopa orale et du labétalol oral et intraveineux, ainsi que de l’hydralazine intraveineuse. Même si l’OMS recommande de stocker ces médicaments dans toutes les unités prénatales, les centres d’accouchement et les maternités, leur disponibilité varie et leur qualité peut être problématique. Le sulfate de magnésium est un médicament vital, peu cher, mais il rencontre des problèmes similaires de qualité et de disponibilité. Les difficultés d’administration limitent aussi leur usage. Les schémas posologiques sont complexes et, en dépit de risques de toxicité très rares, ceux-ci font hésiter le personnel de santé. Comme la prééclampsie est fréquemment associée à des naissances prématurées, les ensembles complets d’interventions doivent aussi envisager les médicaments essentiels comme la dexaméthasone, un corticoïde qui aide à accélérer la maturité pulmonaire et réduire la morbidité et la mortalité liées à la naissance très prématurée, ou encore le citrate de caféine, utilisé dans le traitement de l’apnée du nouveau-né prématuré. La disponibilité, la qualité et l’adoption de ces médicaments doivent être améliorées grâce à des efforts bien coordonnés dans les domaines de la chaîne d’approvisionnement, du recueil des données, de la quantification et des achats.
Le dépistage de l’anémie pendant les soins prénatals est courant dans beaucoup de régions du monde, mais moins accessible dans de nombreuses structures de pays à revenu faible ou intermédiaire. Le test de référence consiste à utiliser le sang veineux et à le mesurer sur un automate d’hématologie, mais il est complexe, coûteux et nécessite un laboratoire à l’infrastructure sophistiqué, il est donc rarement disponible dans les environnements aux ressources limitées. Pour le lieu des soins, les dispositifs portables de mesure de la concentration d’hémoglobine (un indicateur de l’anémie) appelés hémoglobinomètres sont largement disponibles sur le marché, mais leur usage, leur précision et leur adoption sont très variables, en particulier dans les structures de santé primaires. Leur adoption dans les pays à revenu faible ou intermédiaire est confrontée à divers obstacles, comme des méthodes difficiles de recueil des données, des processus complexes d’analyse des données et d’extraction des caractéristiques, peu d’accessibilité financière, de portabilité et de précision. En outre, le processus recommandé de prélèvement d’un échantillon sanguin (prise de sang) pour dépister l’anémie avec précision est compliqué dans beaucoup de régions à forte prévalence de l’anémie. Les spécialistes scientifiques de l’anémie ne sont parvenus à aucun consensus sur le niveau de variabilité acceptable pour les dispositifs sur le lieu des soins en ce qui concerne le dépistage et le diagnostic de l’anémie, ni donc sur la méthode acceptable de prélèvement de l’échantillon.
La complexité du diagnostic de l’anémie en vue de permettre sa prise en charge appropriée va au-delà du dépistage. Une fois l’anémie dépistée, le traitement doit être guidé par la compréhension de la cause principale. L’anémie peut avoir beaucoup de causes différentes, telles qu’une carence en fer (cause la plus fréquente, responsable de 10 % à plus de 60 % des cas, selon l’environnement), d’autres carences nutritionnelles, des infections (comme le paludisme et les maladies tropicales négligées), les troubles héréditaires des globules rouges, et les causes liées à la perte de nutriments (comme la perte de sang due à l’accouchement ou à la menstruation). Pour en déterminer la cause, il faut recourir à des tests complexes reposant sur des biomarqueurs. Bien qu’il existe des candidats prometteurs, comme la ferritine (difficile à analyser en cas d’infection et d’inflammation) et la teneur en hémoglobine des réticulocytes (encore en phase de développement), il n’existe pas encore de tests reposant sur des biomarqueurs accessibles et utilisables sur le lieu des soins dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Sans connaître l’origine spécifique de l’anémie, il est difficile de proposer une prise en charge ciblée et appropriée. Les besoins en matière de conception de produit ne font pas consensus pour guider la fabrication des outils de diagnostic de l’anémie sur le lieu de soins à partir de biomarqueurs et les conditions réglementaires de ces outils sont complexes. Par conséquent, la supplémentation en fer est souvent administrée de manière préventive, sans répondre aux nombreuses causes sous-jacentes permettant de prendre en charge l’anémie, et peut s’avérer potentiellement néfaste en l’absence de carence en fer.
Pour traiter la cause la plus fréquente d’anémie, la carence en fer, l’OMS recommande une dose suffisamment élevée de fer jusqu’à ce que la teneur en hémoglobine revienne à la normale. La posologie orale est la plus courante dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, mais l’adoption est faible. Les préparations de fer intraveineux apportent une option prometteuse pouvant permettre de reconstituer rapidement les ressources en fer dans les cas sévères. Cependant, le fer intraveineux nécessite d’être administré à un plus haut niveau dans le système de santé, avec des perfusions parfois longues et devant être répétées (souvent lors de visites différentes). Enfin, il est fréquemment hors de la portée financière des environnements aux ressources limitées. Les produits modernes de fer intraveineux, comme le carboxymaltose ferrique, permettent d’administrer une dose de réplétion en fer en une seule fois, par une perfusion courte n’ayant pas besoin d’être renouvelée, et avec un risque plus faible de réactions indésirables. Cependant, ils ne sont efficaces que dans les cas d’anémie ferriprive, ce qui déplace à nouveau le problème sur le domaine du diagnostic. En outre, le produit dispose d’une base d’approvisionnement limitée et les pays à revenu faible ou intermédiaire ne peuvent pas se permettre son achat. Dans les cas sévères, et sans ces outils importants de prise en charge, les femmes peuvent avoir besoin d’autres mesures de traitement, comme la transfusion sanguine, encore plus difficile à obtenir dans les environnements aux ressources limitées.
Parmi les produits de santé maternelle, néonatale et infantile, la durabilité et la mise à l’échelle des interventions restent difficiles en raison de problèmes constants d’accès aux produits. Le financement est fragmenté, avec une mise à l’échelle reposant surtout sur le financement national et l’aide de certaines organisations internationales (p. ex. le Mécanisme de financement mondial, l’Agence des États-Unis pour le développement international, le fonds Beginnings Fund). Une coordination étroite avec l’écosystème des partenaires sera essentielle pour maintenir l’accès et créer des modèles efficaces et reproductibles permettant de mettre à l’échelle des outils et des approches de déploiement efficaces.
Pour répondre à ces défis, une action catalytique est nécessaire pour promouvoir l’adoption d’un ensemble complet d’outils efficaces, adaptés à la prééclampsie et à l’anémie au sein des plateformes de soins prénatals. Une action ciblée sera requise pour surmonter les obstacles à l’accès propres aux produits, mais aussi pour soutenir l’adoption de modèles de soins efficaces pour la prestation de soins prénatals.
En réponse à ce besoin évident et pour créer des opportunités d’accélération du processus, Unitaid lance deux appels à propositions. Les candidats peuvent postuler à l’un d’eux seulement ou aux deux à la fois. En cas de candidature pour les deux appels, deux propositions séparées sont demandées.
Remarque : concernant l’appel à propositions 1, Unitaid recherche un projet émanant d’un consortium dirigé par un partenaire de mise en œuvre d’un pays en développement, c’est-à-dire une organisation dont le siège se trouve dans un pays à revenu faible ou intermédiaire. L’allocation approximative pour le travail décrit dans l’appel à propositions 1 devrait s’élever à 25 millions de dollars US maximum, et autant d’importance doit être accordée aux activités dédiées à la prééclampsie qu’à celles dédiées à l’anémie.
Unitaid fait appel à des propositions pour accélérer l’adoption et l’utilisation régulière d’outils disponibles sous-utilisés en vue de lutter contre la prééclampsie et l’anémie dans les pays à revenu faible ou intermédiaire lourdement touchés, grâce à des projets pilotes multipays de grande ampleur capables de créer de solides données probantes qui favoriseront une adoption plus large. Les projets doivent viser à déclencher une démarche d’adoption de produits à l’échelle nationale dans les pays où ont lieu les interventions jusqu’à la fin de la période du projet.
En termes de produits ciblés, les projets doivent se focaliser sur des outils de prévention, de diagnostic et de prise en charge de la prééclampsie et de l’anémie, pour toute la cascade de soins. Pour la prééclampsie, un ensemble de soins défini localement doit être inclus, avec notamment des interventions essentielles de dépistage et de diagnostic, comme la mesure et le suivi validés de la tension artérielle, l’évaluation clinique des facteurs de risque, y compris par des algorithmes pour déterminer les stratégies de soins (comme l’utilisation d’interventions préventives telles que le calcium et l’aspirine à faible dose), les outils de dépistage de biomarqueurs (s’ils sont appropriés et définis comme prioritaires par les partenaires dans le pays), et les antihypertenseurs et le sulfate de magnésium pour la prise en charge. Pour l’anémie, le projet doit consister à fournir des suppléments de micronutriments appropriés, régulièrement et au bon moment, à dépister l’anémie pendant toute la grossesse avec des tests de diagnostic supplémentaires adaptés et à trier et orienter les patientes vers les soins qui leur conviennent, y compris l’adoption précoce de formulations modernes de fer intraveineux, comme le carboxymaltose ferrique, si elles sont indiquées.
Les projets doivent mettre en œuvre des activités pilotes en vue de catalyser l’adoption d’outils et de stratégies de déploiement sur différents niveaux du système de santé dans certaines zones géographiques des pays où ont lieu les interventions. Les propositions doivent inclure des plans de conception conjointe de stratégies appropriées entre les parties prenantes du pays concernant la politique, les prestataires, les patientes et la communauté, avec une analyse des besoins et les approches de conception conjointe qui en découlent. Les propositions doivent prôner une approche globale capable de surmonter les obstacles à l’adoption et d’intégrer ces stratégies dans les systèmes de santé existants, y compris la programmation dans les directives nationales, les programmes de formation des agentes et agents de santé et les systèmes de suivi et évaluation. Les activités doivent comprendre l’enregistrement de produits de qualité et leur inclusion dans les listes de médicaments essentiels des pays, leur intégration dans les chaînes d’approvisionnement des produits, et différents départements et fonctions administratifs aussi bien nationaux qu’infranationaux pour assurer la continuité d’approvisionnement des produits. L’utilisation d’une approche en réseaux de soins a prouvé son effet bénéfique pour apporter des soins connectés entre les différents niveaux des systèmes de santé, et doit être incluse dans les propositions si elle est appropriée. Les propositions qui intègrent des activités visant à s’assurer de toucher les femmes les plus vulnérables à ces affections là où elles viennent consulter seront considérées favorablement.
Les activités de création de la demande et de plaidoyer doivent aussi avoir leur place dans les projets, dans le but d’augmenter la sensibilisation et la connaissance et de renforcer le soutien politique envers ces programmes. Les propositions doivent décrire des activités qui créent la demande de stratégies de soins prénatals par le biais d’approches de déploiement adaptées localement et centrées sur les personnes, y compris des activités solides et financées de participation communautaire, de plaidoyer et d’éducation. La participation d’organisations professionnelles appropriées pour un plaidoyer technique plus large et la transformation des services est encouragée.
La planification et la catalyse d’une mise à l’échelle nationale des approches et des modèles de soins seront des éléments essentiels étudiés dans le choix des propositions. Les propositions doivent décrire une démarche claire allant du projet à la mise à l’échelle, qui contribuera au déploiement futur. On doit s’attendre à ce que, d’ici la fin du projet, les pays progressent vers une mise à l’échelle nationale, avec des plans de mise à l’échelle détaillés pour le pays, des objectifs nationaux d’adoption, une prévision de la demande et des mécanismes de financement qui soutiennent ces engagements. Dans ce but, les propositions doivent faire preuve d’une coordination étroite avec les programmes nationaux, les organes régionaux et les autres entités, pour faciliter la mise à l’échelle des produits de santé maternelle et néonatale (p. ex. le Mécanisme de financement mondial, l’Agence des États-Unis pour le développement international, le Fonds des Nations Unies pour la population [UNFPA], etc.). Comme la mise en œuvre dans les pays sera de nature catalytique avec des délais imposés, les projets devront s’efforcer d’inclure des mécanismes dédiés à explorer et tester les mécanismes de financement durables pour la transition vers la mise à l’échelle. Pour ce faire, il faut comprendre comment se présentent l’allocation nationale et les dépenses pour les produits de santé maternelle et néonatale, ainsi que les approches utilisant des stratégies de financement innovant pour les produits éligibles suffisamment matures.
Parallèlement à la lutte contre les principaux obstacles spécifiques des produits, l’augmentation de l’accès aux services de soins prénatals et leur utilisation sont considérées comme essentielles pour améliorer l’adoption d’outils nouveaux et sous-utilisés. Les projets doivent s’atteler à déployer des outils par le biais d’approches de déploiement innovantes ayant un fort potentiel pour accroître l’adoption, comme les plateformes de soins prénatals de groupe, les modèles de soins mixtes entre communauté et établissement, les modèles de soins dirigés par des sages-femmes et d’autres mécanismes en fonction des environnements spécifiques. Ces modèles doivent pouvoir être transférés à d’autres pays fortement touchés en dehors du projet pour faciliter l’accès plus rapide, plus constant et plus équitable aux interventions.
La mise en œuvre de la stratégie doit être soutenue par l’obtention de preuves bien calibrées et hiérarchisées qui viendront combler les manques de connaissances. La faisabilité, l’acceptabilité et les coûts peuvent ainsi servir à guider les approches de déploiement au-delà des sites d’intervention, tandis que les données sur les impacts peuvent répondre aux questions principales considérées comme critiques par les parties prenantes des pays ou d’autres partenaires clés. En plus d’améliorer la couverture effective des interventions ciblées, le succès du projet doit être mesuré, par exemple en augmentant l’entrée précoce dans les centres de consultations prénatales et la recommandation d’au moins quatre consultations pendant la grossesse (ANC4).
L’engagement profond et permanent tout au long de la mise en œuvre du projet sera essentiel pour motiver la demande et l’adoption des interventions liées à la prééclampsie, l’éclampsie et l’anémie. Pour assurer sa complémentarité avec les activités et les plans en cours, le projet doit être conçu en gestion par le pays et étayé par un engagement intelligent avec les organisations de la société civile et de la communauté et d’autres partenaires de mise en œuvre et de financement. La mise en œuvre doit intégrer des stratégies centrées sur les personnes, comme les initiatives éducatives ciblées, et d’autres activités pour renforcer les connaissances au niveau de la politique, du prestataire et de la patiente. Les propositions doivent justifier d’une participation communautaire très tôt dès leur conception, et les propositions qui présentent des approches transformatrices de genre pour surmonter les obstacles structurels aux soins seront accueillies favorablement.
Régions concernées
Pour maximiser leur impact, les candidats sont encouragés à envisager la mise en œuvre dans des pays de régions diverses, en donnant la priorité aux environnements lourdement touchés par la mortalité maternelle et néonatale. Étant donné l’impact du changement climatique sur le risque de prééclampsie et d’anémie, le développement d’approches de soins efficaces dans les environnements particulièrement affectés par le changement climatique (comme le stress thermique) fait aussi partie des priorités.
Le choix des pays où ont lieu les interventions doit être motivé par les critères suivants. Les pays inclus doivent :
Remarque : comme pour tous les appels à propositions d’Unitaid, le choix final des pays les plus adaptés pour les programmes reposera sur de nombreux facteurs et se fera pendant le processus d’élaboration de la subvention, en partenariat avec Unitaid. Les candidats doivent se montrer prêts à ajuster le choix des pays et faire preuve de flexibilité, notamment en incluant une description détaillée de la zone géographique du consortium et de la connaissance de l’accès aux produits de son pays, et ainsi, avoir la capacité de se tourner vers d’autres pays de mise en œuvre si cela s’avère pertinent pendant l’élaboration de l’accord de subvention. Veuillez fournir des détails sur votre capacité à mettre en œuvre ce projet dans d’autres pays d’intervention dans la partie C de la section 2.1 Conception du projet.
Cet appel sollicite également des propositions pour faire progresser le développement de produits ciblés, l’accès sur le marché ou d’autres activités liées à l’approvisionnement pour un sous-groupe distinct de produits décrits ci-après. Les stratégies d’accès aux produits prioritaires doivent tenir compte de facteurs tels que l’assurance qualité, l’accessibilité financière, l’enregistrement, les autorisations réglementaires, l’approvisionnement suffisant, la gestion de la logistique d’approvisionnement et les éléments de résilience climatique.
Remarque : pour l’appel à propositions 2, l’allocation de financement approximative attendue s’élève à 25 millions de dollars US maximum, avec l’allocation attendue par région décrite ci-dessous. Les candidats peuvent postuler pour un domaine ou tous les domaines, la préférence allant tout de même aux propositions qui incluent un consortium capable de couvrir entièrement tous les domaines.
i) Soutien au développement, à la validation et à l’introduction de produits de diagnostic de la prééclampsie sur le lieu des soins, reposant sur les biomarqueurs, neufs et très accessibles financièrement (budget indicatif : jusqu’à 8 millions de dollars US)
Pour accélérer l’accès au dépistage de la prééclampsie sur le lieu des soins par les biomarqueurs, deux phases de travail sont projetées. Premièrement, il est nécessaire de parvenir à un consensus sur un profil de produit cible et sur les fabricants ciblés afin d’identifier les compagnies ayant des produits en développement ou ayant exprimé un intérêt dans leur développement. Les produits choisis qui correspondent aux critères du profil de produit cible doivent être soumis à des évaluations de leur performance diagnostique pour comparer leur précision par rapport aux dosages de biomarqueurs validés en laboratoire (comme le test immunologique Elecsys de Roche Diagnostics basé sur le ratio sFlt-1/PlGF). Le ou les produits aux résultats positifs progresseront vers une deuxième phase de travail focalisée sur la pénétration sur le marché et l’introduction du produit. Des recherches doivent être entreprises pour déterminer comme mettre en œuvre au mieux le dépistage reposant sur les biomarqueurs, en tenant compte de l’impact clinique, de la faisabilité et du rapport coût-efficacité des différents cas d’utilisation et des approches de déploiement. Le dépistage de la prééclampsie reposant sur les biomarqueurs n’est actuellement pas recommandé par l’OMS dans les soins liés à la prééclampsie. Les approches de la recherche doivent être documentées par la consultation consciencieuse des partenaires pour identifier les cas d’utilisation prioritaires et les manques de données probantes les plus critiques pour étayer les soins cliniques, tout en comprenant comme créer des données probantes pouvant être prises en compte dans l’élaboration d’une recommandation de l’OMS. Des stratégies d’accès doivent être développées et inclure des interventions d’orientation du marché pour surmonter les obstacles d’accessibilité financière à l’utilisation de ces tests. De même, des activités de soutien à l’enregistrement des produits, aux processus réglementaires et tenant compte de la gestion des achats et de l’approvisionnement doivent être intégrées.
ii) Soutien à la validation des outils numériques de mesure de la tension artérielle et à la recherche sur la mise en œuvre pour leur introduction dans l’autosurveillance pendant la grossesse (budget indicatif : jusqu’à 4 millions de dollars US)
Des outils numériques prometteurs pour les soins en prééclampsie, notamment des applications pour smartphone, sont décrits en détail dans l’évaluation de la situation publiée par Unitaid. Pour les outils qui intègrent la mesure de la tension artérielle, comme OptiBP™, il est nécessaire de valider leur précision dans les grossesses à haut risque pour renforcer les soumissions réglementaires. Cette validation doit confirmer les performances aussi bien pour mesurer que pour suivre la tension artérielle parmi les femmes à haut risque. En parallèle des efforts de validation, des stratégies d’accès doivent être développées et mises en avant, en prenant en compte les prix, les licences, et d’autres possibilités de soutien à long terme de l’accès équitable et de l’utilisation durable.
Après la validation, il est possible d’évaluer la faisabilité, l’acceptabilité et l’impact de l’introduction d’outils numériques dans l’autosurveillance de la tension artérielle. L’OMS recommande l’utilisation appropriée et accessible financièrement de la surveillance de la tension artérielle à domicile, mais cette approche est peu documentée dans les régions des pays à revenu faible ou intermédiaire. La recherche sur la mise en œuvre doit évaluer l’utilisation de ce type d’outils au sein d’un ensemble de soins sur mesure pour les femmes enceintes à risque de prééclampsie. Des activités doivent être menées pour mieux comprendre les obstacles et les facteurs favorisants à l’utilisation durable dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, et déterminer si d’autres interventions sur les marchés sont nécessaires pour assurer un accès équitable.
Il est attendu que les efforts des pays, y compris la recherche, concorderont avec les activités du pays où ont lieu les interventions mises en avant dans l’appel à propositions 1. Cette correspondance sera coordonnée avec Unitaid pendant l’élaboration de l’accord de subvention.
iii) Détermination de la situation du diagnostic d’anémie et de ses perspectives par le biais de la coordination du marché (budget indicatif : jusqu’à 4 millions de dollars US)
Unitaid souhaite des propositions qui mènent des efforts ciblés pour répondre à la fragmentation et aux lacunes dans le domaine du diagnostic de l’anémie et qui pourraient contribuer à dépister correctement l’anémie pendant la grossesse dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, et ainsi aider à se rendre compte de l’impact des nouveaux outils de prise en charge prometteurs.
En ce qui concerne les hémoglobinomètres, Unitaid aimerait s’appuyer sur le travail déjà livré sur la situation du diagnostic de l’anémie et l’évaluation des outils pour trouver des activités permettant d’évaluer les outils les plus appropriés disponibles et au dernier stade du développement pour les déployer dans les environnements aux ressources limitées et lourdement touchés. Il peut notamment s’agir de la validation des outils prometteurs disponibles ou en cours de développement pour le dépistage de l’anémie (seule ou avec d’autres affections), d’évaluations sur le terrain pour identifier les candidats prometteurs qui seront utilisés dans différents environnements, et de la réévaluation potentielle de profils de produits cibles existants pour les nuancer convenablement et les utiliser cliniquement dans les environnements aux ressources limitées.
En ce qui concerne les biomarqueurs sur le lieu des soins destinés à identifier la cause principale de l’anémie, comme la ferritine (avec éventuellement les marqueurs d’inflammation) et la teneur en hémoglobine des réticulocytes, les candidats doivent soutenir le développement d’un profil de produit cible pour guider les fabricants dans le développement de ces tests essentiels. Pour les produits déjà disponibles ou presque, les candidats peuvent apporter leur soutien en aidant à établir des démarches réglementaires pour ces produits, parallèlement à des activités de préparation du marché pour accélérer leur disponibilité.
Les activités fournies dans le cadre de ce travail soutiendront le domaine du diagnostic de l’anémie en apportant une coordination sur les questions clés dans l’écosystème qui doivent être traitées afin de combler les lacunes actuelles. Ces efforts assureront la conformité et la progression des outils essentiels (y compris l’identification de perspectives de travail dans ce domaine) pour contribuer à combler l’écart en termes de diagnostic. Il est important que les efforts dans le cadre de ce travail soient étroitement coordonnés avec les efforts de mise en œuvre soutenus en vertu de l’appel à propositions 1.
iv) Activités cibles liées à l’approvisionnement pour les produits disponibles en matière de prééclampsie (budget indicatif : jusqu’à 6 millions de dollars US)
Afin d’améliorer la qualité et la disponibilité des outils de prévention, de diagnostic et de prise en charge de la prééclampsie, des interventions sur les marchés sont nécessaires. La qualité est remise en cause pour beaucoup de médicaments essentiels pour la prééclampsie, comme le sulfate de magnésium (solutions à 50 %), l’aspirine (75 mg), le calcium (500 mg) et plusieurs antihypertenseurs. Les fournisseurs doivent pouvoir éventuellement s’engager pour identifier les fabricants dont la qualité est assurée ou pour offrir une assistance technique visant à soutenir l’optimisation des coûts et de la qualité, y compris par des possibilités de mettre en avant des modèles d’approvisionnement innovants, comme les initiatives de fabrication et d’harmonisation réglementaire régionales. Pour améliorer la demande de produits de qualité et soutenir leur disponibilité, il est possible de s’efforcer d’inclure les produits liés à la prééclampsie et à l’éclampsie dans les listes prioritaires des mécanismes d’achat groupé mondiaux et régionaux, et des démarches sont à envisager pour s’aligner sur le processus de préqualification et rendre la qualité plus transparente pour les agences qui achètent, les financeurs et les usagers. Grâce à des efforts plus larges pour soutenir la conception et la mise en œuvre de mécanismes de surveillance de la qualité post-commercialisation, la réduction de la quantité de produits falsifiés ou de moindre qualité en circulation peut s’avérer prometteuse. En outre, pour traiter les questions de disponibilité, les activités de cartographie de la chaîne d’approvisionnement peuvent aider à identifier les voies d’amélioration de la coordination et de l’efficacité dans l’achat des produits et leur distribution. Toutes les activités requerront une étroite collaboration avec les partenaires qui mèneront le travail pilote mis en route par l’appel à propositions 1. Il pourra s’agir des activités qui soutiennent la réussite du programme de mise en œuvre (obtenue au terme de l’appel à propositions 1), comme l’assistance technique pour soutenir les activités de gestion des achats et de la chaîne d’approvisionnement, notamment la prévision de la demande, la quantification, les systèmes de gestion des stocks, etc. Les activités au niveau du pays doivent prendre des mesures pour s’assurer que des doses appropriées d’aspirine et de calcium, et des antihypertenseurs dont l’utilisation est sûre pendant la grossesse sont disponibles. Pour le dispositif CRADLE VSA en particulier, des efforts peuvent être nécessaires dans certains environnements pour soutenir les systèmes d’enregistrement des produits et de commandes et d’achats en travaillant étroitement avec le fabricant et les distributeurs pour s’assurer d’un accès constant et de la sécurité de l’approvisionnement. En outre, dans certains cas, des efforts peuvent être nécessaires pour valider la précision des tensiomètres adaptés parmi la population de femmes enceintes.
v) Activités ciblées liées à l’approvisionnement pour renforcer le marché du fer intraveineux moderne (budget indicatif : jusqu’à 3 millions de dollars US)
En s’appuyant sur les efforts existants au sein de l’écosystème mondial, les candidats doivent proposer des activités qui augmentent l’accès à la formulation moderne de fer intraveineux, le carboxymaltose ferrique. Étant donné l’état actuel du marché, les candidats doivent identifier de possibles fabricants de génériques par le biais d’un appel à manifestation d’intérêt, ou s’appuyer sur leur connaissance des candidats convenables dans le secteur actuel et sur des évaluations subséquentes de leurs capacités. Les projets doivent apporter une assistance technique appropriée aux fabricants identifiés de génériques équivalents tout au long du cycle de la subvention, et doivent s’engager à fournir des conditions d’accès appropriées, notamment par l’accessibilité financière, les exigences d’enregistrement et le soutien à l’achat et à l’approvisionnement.
Les activités peuvent inclure des études de bioéquivalence, des tests de stabilité, la conception de protocoles de test sur le terrain, l’assistance à l’approbation du comité d’éthique et la mise en œuvre d’inspections factices sur site. En prévoyant une assurance qualité par les organismes appropriés, les efforts peuvent inclure l’assistance pour l’approbation réglementaire requise dans l’élaboration et la soumission du dossier d’assurance qualité, l’accélération de son examen, et la gestion du feedback et des réponses par des mesures préventives et correctives. En parallèle, les projets peuvent aussi inclure des activités visant à soutenir les fabricants et les pays pour permettre la pénétration rapide sur le marché, par exemple par une aide à l’enregistrement des produits, et leur intégration dans les directives du pays et les mécanismes d’achat.
Il est attendu que les efforts des pays concorderont avec les activités du pays où ont lieu les interventions mises en avant dans l’appel à propositions 1. Cette correspondance sera coordonnée par l’intermédiaire d’Unitaid pendant l’élaboration de l’accord de subvention, et Unitaid pourra alors demander un changement dans la composition des pays.
Remarque : il est rappelé que toutes les activités de l’appel à propositions 2 devront être coordonnées étroitement avec la mise en œuvre du travail en cours en vertu de l’appel à propositions 1, y compris les activités dans les mêmes pays. Tous les candidats doivent inclure une description détaillée de la zone géographique du consortium, le mode de sélection des pays, et avoir la capacité de se tourner vers d’autres pays de mise en œuvre si cela leur est demandé pendant l’élaboration de l’accord de subvention.
Bien que l’exécution de l’initiative soit sous la responsabilité du partenaire de mise en œuvre principal, les conseils et avis techniques doivent être partagés entre les principaux partenaires. Pour ce faire, le partenaire de mise en œuvre principal peut envisager de former un groupe consultatif d’experts ou un comité d’orientation qui guidera les activités du projet aux niveaux national, régional et mondial. Le groupe consultatif d’experts sera la structure de soutien stratégique pour la subvention, fournissant au bénéficiaire principal un partenariat réfléchi, un forum de résolution des problèmes, un soutien relationnel et la possibilité d’évaluer des changements de cap stratégiques et/ou opérationnels au fil du projet. La structure et la forme de cet organe consultatif pourront idéalement être définies pendant l’élaboration de la subvention pour garantir son adéquation. Les mécanismes d’adéquation et de coordination entre les subventions dédiés aux appels à propositions 1 et 2 sont encouragés pour favoriser la réussite collective.
Les candidats doivent clairement décrire la conception générale de leur projet avec une théorie du changement démontrant comment les objectifs de l’initiative seront atteints et comment les activités proposées s’inscriront dans un ensemble global cohérent. Les propositions doivent exposer clairement l’impact visé au cours du projet, et décrire la façon dont il sera obtenu et pérennisé. Veuillez vous reporter à la théorie du changement indiquée à la section « Impact recherché » ci-dessous pour obtenir des conseils sur la conception.
Les consortiums peuvent aussi bien candidater pour un seul appel à propositions que pour les deux décrits ci-dessus. Unitaid a une préférence pour les propositions qui couvrent l’ensemble des activités décrites dans chaque appel à propositions. Les consortiums doivent justifier d’une solide expertise dans les différents domaines d’intervention techniques et commerciaux nécessaires pour entreprendre le projet, et notamment de la mise en œuvre de projets multipays à grande échelle et d’activités centrées sur le produit telles qu’elles sont décrites précédemment.
Au-delà du consortium, une large collaboration avec les parties prenantes concernées sera indispensable à la réalisation des objectifs du projet, y compris par le biais de mécanismes de coordination efficaces et de partenariats bien articulés. Les candidats doivent désigner clairement les principales parties prenantes avec lesquelles ils s’engageront, en précisant les modalités de ces engagements. Il est demandé de joindre un modèle d’engagement national mentionnant la coordination et la coopération avec les pays pour les décisions relatives à l’adaptation de la conception des programmes d’élimination, à la surveillance de leur introduction et à l’évaluation de leur impact. La mobilisation des parties prenantes gouvernementales dans toutes les phases de la planification et de la mise en œuvre fournira des indications utiles aux projets sur les contextes locaux, les cadres politiques et les priorités des parties prenantes. Cette collaboration aboutira à une conception plus éclairée et efficace du projet, renforcera l’adoption par les partenaires gouvernementaux et pérennisera les résultats du projet au-delà de la période de financement de la subvention.
Les candidats doivent expliciter clairement les hypothèses qui sous-tendent leur approche proposée et relever tout risque important ou tout autre facteur susceptible d’influer sur les résultats. Enfin, il est attendu que les propositions décrivent une démarche épurée, concrète et claire conduisant aux résultats et à l’impact.
Unitaid considère le travail avec les communautés comme un élément essentiel à la création de la demande. À ce titre, nous encourageons fortement l’adoption d’approches inclusives, ainsi qu’un engagement précoce, significatif et soutenu des communautés en faveur des conditions de vie et de la santé des personnes les plus vulnérables. Les communautés affectées et les collaborations planifiées avec d’autres groupes concernés, y compris les organisations à assise communautaire et les organisations de la société civile, jouent un rôle essentiel à toutes les étapes d’un projet ou d’un programme, y compris la conception. Ce rôle est un déterminant clé du succès. Les propositions envoyées présenteront clairement le budget des activités. Que ce soit à l’étape de la conception, de la planification, de la mise en œuvre ou de l’évaluation des activités et des programmes, les démarches dirigées par les communautés doivent être adéquatement prises en compte et suffisamment pourvues en financement et en ressources.
Unitaid attribue de la valeur aux propositions issues de partenaires de mise en œuvre principaux basés dans des pays en développement (c’est-à-dire des organisations dont le siège se trouve dans un pays à revenu faible ou intermédiaire) et qui ont de l’expérience dans la mise en œuvre de projets d’accès à la santé de grande envergure dans de multiples pays à revenu faible et intermédiaire. Concernant l’appel à propositions 1, Unitaid recherche explicitement un projet émanant d’un consortium dirigé par un partenaire de mise en œuvre d’un pays en développement. Si cela est possible et pertinent, nous appuyons également l’inclusion significative de partenaires de mise en œuvre de second niveau issus de pays en développement dans des consortiums de mise en œuvre des projets proposés. Lors de l’attribution des propositions, Unitaid tiendra aussi compte de la proportion du budget allouée aux partenaires du Sud global, la proportion minimale recommandée étant de 50 %. Concrètement, l’objectif d’Unitaid est d’accorder des rôles de premier plan à un nombre croissant de partenaires de mise en œuvre issus de pays du Sud global. Cet objectif n’écarte en rien les propositions dirigées par ou faisant intervenir des partenaires issus de pays du Nord global. Les modèles de leadership transitionnel où le leadership passe d’un partenaire du consortium issu du Nord global à un partenaire du Sud global pendant la mise en œuvre sont également les bienvenus, y compris les activités de renforcement des capacités. Dans tous les cas, Unitaid encourage la coordination et la collaboration parmi les partenaires de mise en œuvre et s’attend à recevoir des propositions ayant un impact régional dans des marchés de pays à revenu faible et intermédiaire clés et présentant une trajectoire claire quant à leur impact mondial et national.
Unitaid s’est engagée à l’action climatique et environnementale dans ses investissements et s’attend à ce que ses partenaires prennent des engagements similaires. Les propositions doivent préciser : i) les efforts qui seront déployés pour réduire au minimum les émissions de carbone des activités du projet ; ii) les possibilités de contribuer à des avantages connexes climatiques et/ou environnementaux, en synergie avec les objectifs fondamentaux du projet. Le modèle de proposition contient des orientations et des définitions plus détaillées à ce sujet.
Les propositions doivent démontrer leur rapport coût-efficacité et un impact mesurable. Les propositions doivent comprendre une analyse de l’impact, du potentiel de mise à l’échelle et de la durabilité des interventions clés.
Domaines hors de la portée du présent appel à propositions : interventions au sein d’un seul pays ; algorithmes de test de catégories de risque générales pendant la grossesse, non spécifiques des conditions de santé de cet appel ; stratégies et approches visant à réduire l’anémie dans la population générale ou parmi les femmes non enceintes en âge de procréer ; autres interventions nutritionnelles contre l’anémie (p. ex. fortification alimentaire) ; premiers stades de recherche et développement de produits à plus de cinq ans de leur introduction sur le marché ; développement d’infrastructure ; développement d’une main-d’œuvre généralisée non spécifique de cet appel ; projets pilotes uniquement destinés au secteur privé.
Par le biais de cet appel à propositions, Unitaid souhaite accélérer les progrès dans la lutte contre la prééclampsie et l’anémie maternelle en améliorant l’accès aux outils vitaux de prévention, de diagnostic et de prise en charge et à des stratégies efficaces de déploiement des soins. Unitaid compte sur le fait que les investissements catalyseront un changement positif en vue d’atteindre les cibles de santé de l’objectif de développement durable 3 concernant la mortalité maternelle et néonatale, en entraînant un impact important sur l’économie et la santé publique. Cette théorie du changement fournit une description très précise du problème de santé publique, des principaux obstacles d’accès aux produits et services essentiels et de la démarche de changement définie en fonction des extrants et des résultats attendus qui détermineront l’impact. Veuillez l’utiliser comme référence pour guider vos efforts de conception du projet.
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Unitaid tiendra un webinaire pour présenter Unitaid, les domaines couverts par l’appel à propositions, et son contenu ainsi que pour répondre à toute question de procédure le mardi 10 décembre à 14 h CET.
Pour vous inscrire au webinaire, veuillez compléter le formulaire en ligne. Veuillez noter que les informations de connexion seront envoyées aux participants inscrits quelques heures avant le début du webinaire. Unitaid s’efforcera de répondre aux questions. À cette fin, nous vous invitons à utiliser l’option qui vous permet de poser des questions lors de votre inscription au webinaire.
Si vous ne pouvez pas participer au webinaire, un enregistrement de la session sera disponible au bas de cette page peu de temps après le déroulement du webinaire. La participation au webinaire est facultative et vous avez la possibilité de répondre à l’appel à propositions en envoyant votre candidature avant la date limite renseignée ci-dessous.
Unitaid tiendra un webinaire pour les parties exécutantes qui sont basées dans les pays du Sud souhaitant postuler aux appels à propositions. Le webinaire partagera l’objectif d’Unitaid consistant à impliquer progressivement un nombre croissant de principaux partenaires de mise en œuvre du Sud global et une préférence explicite pour un leadership basé dans le Sud dans l’appel à propositions n°1. Unitaid fournira des informations plus détaillées sur la manière dont elle définit les partenaires de mise en œuvre basés dans le Sud et les différents modèles de leadership basé dans le Sud dans les propositions. Enfin, d’autres informations relatives au processus seront partagées sur la phase d’élaboration des subventions d’Unitaid après la sélection des propositions. Le webinaire aura lieu le jeudi 12 décembre à 14 h CET. Pour vous inscrire au webinaire, veuillez compléter le formulaire en ligne. Veuillez noter que les informations de connexion seront envoyées aux participants inscrits quelques heures avant le début du webinaire. Unitaid s’efforcera de répondre aux questions. À cette fin, nous vous invitons à utiliser l’option qui vous permet de poser des questions lors de votre inscription au webinaire. Si vous ne pouvez pas participer au webinaire, un enregistrement de la session sera disponible au bas de cette page peu de temps après le déroulement du webinaire
La date limite de réception des propositions complètes est fixée au mercredi 12 février 2025 à 12 h (midi) CET. Les candidatures reçues après cette date ne seront pas prises en compte.
Veuillez noter qu’une proposition n’est considérée comme soumise que lorsque vous recevez un courrier électronique d’Unitaid qui en accuse réception.
Veuillez noter que l’accusé de réception n’est pas un message automatisé et qu’il vous sera envoyé dans un délai d’un jour ouvrable après la date limite. Si, pour une raison quelconque, vous n’aviez pas reçu d’accusé de réception dans un délai d’un jour ouvrable, veuillez contacter proposalsUnitaid@who.int. uillez noter que notre système de messagerie électronique accepte les messages d’une taille maximale de 8 Mo. Pour les soumissions dépassant cette taille de fichier, veuillez répartir les pièces jointes sur plusieurs messages.
Au terme de son processus d’évaluation des propositions et d’approbation par le Conseil d’administration, Unitaid avisera officiellement les candidats de sa décision de les inviter ou non à préparer un accord de subvention complet.