L’Afrique mène la bataille contre le paludisme alors que le monde est confronté au changement climatique
Journée mondiale de lutte contre le paludisme 2023
Déclaration conjointe de S. E. Madame l’Ambassadrice Margarida Rosa Da Silva Izata, directrice de la délégation africaine au comité exécutif d’Unitaid, et du docteur Philippe Duneton, directeur exécutif, Unitaid
Cyclone Freddy, district de Mopeia, Mozambique. Crédit photo, Eldo Elobolobo, projet BOHEMIA
Les efforts de santé publique visant à lutter contre le paludisme et à l’éliminer en Afrique sont menés dans un environnement difficile, caractérisé par le changement climatique, la résistance aux insecticides, la présence de moustiques vecteurs invasifs et la menace croissante de pharmacorésistance.
L’Afrique est la région sur laquelle pèse le plus lourd fardeau du paludisme, avec un nombre de décès estimé en 2021 à 595 000, dont la grande majorité touche des enfants âgés de moins de cinq ans. Environ 70 % de tous les cas et décès de paludisme se concentrent dans 11 pays, dont tous sauf un se situent en Afrique.
D’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’empreinte géographique et l’intensité des maladies dues à des vecteurs telles que le paludisme sont vouées à augmenter avec le réchauffement mondial. Les scientifiques prévoient une reproduction plus rapide des moustiques à mesure que les températures s’élèvent, augmentant ainsi la probabilité de transmission de la maladie.
Les villes des régions côtières d’Afrique sont de plus en plus exposées à des inondations saisonnières répétées, ce qui amplifie le risque de maladies transmises par des vecteurs. Les événements météorologiques extrêmes sont également plus fréquents. En 2022, l’Afrique du Sud a connu une inondation torrentielle d’une ampleur inédite sur sa côte maritime orientale. Cette année au Mozambique, il a plu davantage en quatre semaines qu’en plus d’une année de précipitations.
Pendant ce temps, certaines régions sont confrontées à une alternance d’inondations et de sécheresse, ce qui accélère la migration vers les villes, où les épidémies de paludisme pourraient devenir plus fréquentes.
La propagation d’Anopheles stephensi, une espèce invasive de moustique qui prolifère dans les villes et peut transmettre les deux parasites du paludisme Plasmodium falciparum et Plasmodium vivax, représente une nouvelle menace. Le moustique, qui est originaire d’Asie du Sud et de la péninsule arabe, a été détecté dans un nombre croissant de pays africains et résiste à de nombreux insecticides actuellement utilisés. Les scientifiques étudient les liens entre le changement climatique et la propagation de cette espèce.
L’OMS considère que l’invasion d’Anopheles stephensi constituera une menace potentielle majeure pour la lutte contre le paludisme et son élimination en Afrique. Si Anopheles stephensi s’installe dans les villes africaines à croissance rapide, les cas de paludisme pourraient augmenter rapidement et compromettre les progrès réalisés pour atténuer le fardeau de la maladie.
Alors que l’impact du changement climatique évolue, d’autres menaces biologiques sont préoccupantes. Les moustiques qui transmettent le paludisme développent une résistance aux insecticides utilisés pour les éloigner ou les détruire. On observe en outre une résistance croissante du parasite à l’artémisinine, le principal composant des meilleurs médicaments disponibles pour traiter le paludisme. La résistance est apparue tout d’abord en Asie du Sud-Est, mais elle s’intensifie désormais sur le continent africain. L’urgence et les implications potentielles de la résistance aux médicaments antipaludiques ont généré un appel à l’action au sein de la communauté mondiale de la santé. En novembre 2022, l’OMS a publié une Stratégie de riposte face à la résistance aux antipaludiques en Afrique, un document technique de sensibilisation visant à réduire au minimum la menace et l’impact de la résistance à l’artémisinine.
Point encourageant, une multitude d’innovations, dont nombre d’entre elles ont été financées par Unitaid, s’attaquent frontalement aux difficultés et pourraient modifier radicalement le paysage.
L’une des priorités consiste à maintenir l’efficacité des moustiquaires imprégnées d’insecticide et à atténuer la résistance. Ces moustiquaires ont constitué un pilier de la réponse au paludisme depuis des décennies et reste, comme l’indique l’OMS, une « pierre angulaire essentielle de la lutte contre le paludisme ».
Unitaid mène des actions sur des nouveaux outils de lutte antivectorielle qui devraient réduire le paludisme de plus d’un quart d’ici 2030. Parmi ces initiatives prometteuses, on peut citer de nouvelles moustiquaires imprégnées de différentes associations d’insecticides pour contrer la résistance des moustiques, des répulsifs spatiaux qui libèrent des produits chimiques dans l’air pour empêcher les moustiques de piquer les personnes dans un espace donné et le traitement des personnes et du bétail par des médicaments qui tuent les moustiques qui les piquent.
« Un ensemble complexe de problèmes, notamment le changement climatique et la résistance aux insecticides, met à mal les efforts de lutte contre le paludisme en Afrique », a précisé le directeur exécutif d’Unitaid, docteur Philippe Duneton. « Unitaid s’engage à garantir l’adoption généralisée d’une nouvelle génération d’outils de lutte antivectorielle, pour ne pas manquer de moyens de lutte contre la maladie ».
Des traitements visant à prévenir le paludisme chez les femmes enceintes et les enfants exposés à un risque d’infection pendant la saison des pluies, ainsi que de nouveaux vaccins antipaludiques, gagnent de la vitesse alors que les années de travaux innovants financés par Unitaid portent leurs fruits. Dans sa stratégie de réponse à la résistance aux médicaments antipaludiques en Afrique, l’OMS considère que la chimioprévention et les vaccins représentent des interventions majeures. Mais les hésitations ou le refus du vaccin restent préoccupants.
Il n’y a pas de temps à perdre. Les preuves montrent que nous avons accumulé un net retard par rapport aux objectifs ambitieux de l’OMS de réduire l’incidence et les taux de mortalité du paludisme d’au moins 75 % d’ici 2025 et d’au moins 90 % d’ici 2030, par rapport à 2015, l’année de référence.
Le financement atteint moins de la moitié de ce qui est nécessaire au niveau mondial pour maintenir le cap et en finir avec la menace majeure de santé publique qu’est le paludisme.
Étant données les contraintes financières strictes, nous devons intensifier le rythme de la recherche et du développement, l’introduction de produits et les activités d’influence du marché. Il est essentiel de surmonter les obstacles à l’accès aux innovations prometteuses pour remettre l’Afrique sur la voie de l’élimination du paludisme.
Unitaid sollicite des propositions et des partenaires d’investissement pour atténuer la résistance aux médicaments antipaludiques en Afrique. Un appel à propositions sera bientôt lancé pour élaborer des stratégies efficaces d’administration des nouveaux outils de lutte antivectorielle, afin de favoriser l’adoption et de répondre aux menaces émergentes.
L’Afrique doit jouer un rôle majeur dans l’avancée de la lutte contre le paludisme. « Comme l’Afrique supporte un lourd fardeau de la maladie, il est vraiment nécessaire que les dirigeants africains viennent à bout du paludisme et s’appuient sur des services de soins de santé primaires robustes et sur l’introduction accélérée de nouveaux produits et de nouvelles techniques », a précisé S. E. Madame l’Ambassadrice Margarida Rosa Da Silva Izata, directrice de la délégation africaine au comité exécutif d’Unitaid.
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Le Fonds mondial et Unitaid saluent la recommandation de l’OMS pour des moustiquaires imprégnées d’insecticide à double action
GENÈVE – Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et Unitaid saluent la recommandation de l’OMS en faveur de l’utilisation à grande échelle d’une nouvelle catégorie de moustiquaires contenant deux principes actifs : le pyréthrinoïde et le chlorfénapyr. La nouvelle moustiquaire offre une protection contre le paludisme environ deux fois plus élevée que celle des moustiquaires standard imprégnées de pyréthrinoïde uniquement dans les régions où les moustiques ont déjà développé une résistance aux pyréthrinoïdes.
Des essais contrôlés randomisés en Tanzanie et au Bénin sur une période de deux ans ont démontré que les moustiquaires imprégnées d’insecticide à double action réduisent les infections par le paludisme d’environ 50 % chez les enfants âgés de six mois à 10 ans.
Les enfants et les femmes enceintes sont particulièrement vulnérables au paludisme. Selon le Rapport 2022 sur le paludisme dans le monde, près de 80 % des décès imputables au paludisme surviennent chez les enfants âgés de moins de cinq ans. La plupart des autres décès surviennent chez les enfants âgés de moins de 10 ans et chez les femmes enceintes, en particulier en Afrique subsaharienne.
« Cela montre comment nous pouvons accélérer l’impact en encourageant l’innovation », a déclaré Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial. « La publication des orientations de l’OMS est essentielle pour inciter l’adoption à grande échelle des nouvelles moustiquaires et lutter contre la résistance croissante aux insecticides en Afrique, où ont lieu presque toutes les infections par le paludisme et les décès qui y sont liés.
L’utilisation à grande échelle de moustiquaires imprégnées d’insecticide est à l’origine de près de 70 % de la réduction des cas de paludisme en Afrique au cours des 15 premières années de ce siècle, a affirmé le Dr Philippe Duneton, directeur exécutif d’Unitaid. Mais comme les moustiques sont devenus de plus en plus résistants aux insecticides, l’efficacité de cet outil essentiel a diminué. Unitaid est ravie de contribuer aux efforts visant à introduire rapidement un nouvel outil puissant à nos dispositifs de lutte contre le paludisme. »
La résistance croissante des moustiques aux pyréthrinoïdes est probablement un facteur majeur du plafonnement des progrès réalisés ces dernières années dans la lutte contre le paludisme. Avec les revers supplémentaires causés par les perturbations et les retards dans les services liés à la pandémie de COVID-19, la riposte au paludisme a désespérément besoin de nouveaux outils pour relancer les progrès.
Le projet Nouvelles moustiquaires, une initiative soutenue conjointement par Unitaid et le Fonds mondial à hauteur de 33 millions de dollars US chacun, a joué un rôle de catalyseur dans l’introduction des nouvelles moustiquaires, notamment par des interventions pour les rendre plus abordables sur le marché. Dirigé par Innovative Vector Control Consortium (IVCC), le projet – avec sa conception unique de collecte parallèle des données épidémiologiques et entomologiques et d’études d’optimisation des ressources – a considérablement réduit le délai d’entrée sur le marché des nouvelles moustiquaires et de leur adoption à grande échelle.
Les programmes nationaux respectifs de lutte contre le paludisme ont participé à chaque étape du projet. Ils ont investi le leadership, les ressources et l’expertise technique nécessaires tout au long des étapes de collecte des données probantes du projet et vont maintenant participer activement à l’adaptation des nouveaux outils et interventions à leurs contextes respectifs.
Le projet Nouvelles moustiquaires, qui s’est tenu sur quatre ans entre 2018 et 2022, a déployé plus de 35 millions de moustiquaires dans 14 pays, qui représentent près de 70 % de tous les cas de paludisme et de tous les décès imputables à la maladie dans le monde, fournissant une protection à plus de 60 millions de personnes à ce jour. Les pays couverts comprennent le Bénin, le Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Libéria, le Malawi, le Mali, le Mozambique, le Niger, le Nigéria, la République démocratique du Congo et le Rwanda.
Dans le cadre de la nouvelle initiative Moustiquaires en transition (2021-2024), le Fonds mondial continue d’investir 50 millions de dollars US en financement catalytique pour soutenir la transition vers les moustiquaires de nouvelle génération, appuyer leur mise à l’échelle et, à terme, parvenir à des baisses de prix afin que le plus grand nombre possible de personnes puissent en bénéficier. On estime que 38 millions de moustiquaires seront distribuées dans le cadre de cette initiative.
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À propos d’Unitaid
Unitaid est une agence de santé mondiale qui s’emploie à trouver des solutions innovantes pour prévenir, diagnostiquer et traiter les maladies plus rapidement, plus efficacement et à moindre coût dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Elle finance notamment des initiatives visant à lutter contre de grandes maladies telles que le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose, mais aussi contre les co-infections et comorbidités liées au VIH, comme le cancer du col de l’utérus et l’hépatite C. L’organisation soutient en outre des projets qui ciblent des domaines transversaux, comme le traitement de la fièvre. Unitaid met actuellement son expertise au service du développement de nouvelles thérapies et de nouveaux diagnostics pour la lutte contre la pandémie de COVID-19, en tant que membre clé du Dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre le COVID-19 (Accélérateur ACT), où elle codirige le pilier Traitements avec Wellcome et participe au pilier Diagnostics. Unitaid est un partenariat hébergé par l’Organisation mondiale de la Santé.
Plus de 700 000 enfants sauvés par la chimioprévention du paludisme saisonnier, 10 ans après le lancement des premiers projets pilotes
- Un rapport publié ce jour met en lumière les efforts et partenariats cruciaux grâce auxquels les enfants bénéficiant de la chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS) sont désormais 45 fois plus nombreux qu’en 2013.
- Ce traitement, jugé trop complexe pour être applicable à grande échelle avant qu’Unitaid ne prenne les commandes de son introduction, en 2014, a permis de prévenir plus de 160 millions d’infections par le paludisme et 700 000 décès parmi les enfants les plus à risque.
- La CPS réduit de plus de 88 % les infections chez les enfants de moins de cinq ans grâce à des médicaments antipaludiques administrés tous les mois au cours de la saison des pluies, durant laquelle on constate généralement une explosion des taux de paludisme.
- Quatre décès dus au paludisme sur cinq concernent des enfants de moins de cinq ans, en grande majorité en Afrique.
- Aujourd’hui, un traitement complet de CPS coûte moins de 4 dollars par enfant et cette intervention constitue le socle des programmes de lutte contre le paludisme dans 15 pays africains. En 2021, 45 millions d’enfants en ont bénéficié – un nombre record.
Genève, 2 mars 2023 – Dix ans après le lancement du premier programme pilote à petite échelle, au Nigéria, l’administration saisonnière de médicaments antipaludiques a sauvé la vie de 700 000 enfants de moins de cinq ans et permis de prévenir 160 millions d’infections. Un nouveau rapport, publié ce jour, met en lumière les efforts coordonnés au niveau mondial qui ont contribué à cette réussite. Unitaid a joué un rôle central dans ces efforts, le soutien apporté par l’organisation ayant sous-tendu le déploiement à grande échelle et l’approvisionnement accru en médicaments préventifs essentiels, à la qualité garantie, pour faciliter l’expansion de leur application.
La chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS) repose sur une équipe d’agents de santé communautaires mobilisés pour fournir aux enfants des médicaments antipaludiques à visée préventive tout au long de la saison des pluies. Ces agents se rendent jusque dans les communautés reculées, bravant les pluies diluviennes, les inondations et les routes emportées par les eaux. Bien que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ait recommandé la CPS en 2012, de nombreuses personnes estimaient alors qu’une application à grande échelle serait trop complexe pour permettre une réduction notable des taux de paludisme.
D’après le rapport, malgré les efforts déployés par de nombreux pays pour mener à bien des projets pilotes en matière de CPS, ces démarches n’ont guère progressé avant l’intervention d’Unitaid. Le projet ACCESS-SMC, mis en œuvre par le Malaria Consortium, a démontré la faisabilité d’un approvisionnement à grande échelle dans sept pays, au profit d’un quart de l’ensemble des enfants qui pouvaient alors bénéficier du traitement. Cette démarche a prouvé qu’apporter la CPS aux communautés était une démarche réalisable et rentable, permettant de prévenir plus de 88 % des infections par le paludisme chez les enfants les plus à risque.
L’Afrique concentre la quasi-totalité des infections et des décès dus au paludisme et 80 % des décès concernent des enfants de moins de cinq ans, qui n’ont pas encore développé d’immunité contre le parasite. La CPS a d’abord été destinée aux pays de la région du Sahel, sujets chaque année à quatre mois de fortes précipitations qui provoquent une flambée des cas de paludisme.
« Bien que les pays aient affiché un intérêt marqué à ce sujet durant les années qui ont suivi la recommandation de l’OMS, Unitaid a constaté que l’inadéquation des financements et les difficultés d’approvisionnement les empêchaient d’optimiser l’incidence de la chimioprévention du paludisme saisonnier », a déclaré le Dr Philippe Duneton, directeur exécutif d’Unitaid. « Travaillant en collaboration avec des programmes et partenaires nationaux, nous avons démontré que la CPS est non seulement réalisable, mais aussi qu’elle est aussi très efficace pour prévenir le paludisme et que son application à grande échelle est abordable. Notre démarche a ouvert la voie à l’adoption massive de ce traitement que l’on a constatée par la suite. »
« L’ampleur de la chimioprévention du paludisme saisonnier en 2023 parle d’elle-même. Le financement catalytique, fourni par Unitaid par le biais du programme ACCESS-SMC dirigé par Malaria Consortium, a permis une expansion transformatrice et soutenue de la SMC dans toute la région du Sahel », a déclaré le Dr James Tibenderana, directeur général de Malaria Consortium. « Le rythme et l’échelle sans précédent ont été possibles grâce au leadership des programmes nationaux de lutte contre le paludisme, en étroite collaboration avec leurs structures infranationales et l’engagement des agents de santé et des communautés. Le succès du SMC au Sahel a encouragé l’expansion de cette intervention très efficace dans certaines parties de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe, où nous travaillons avec des programmes nationaux au Mozambique, en Ouganda et au Sud-Soudan pour introduire et étendre le SMC aux zones appropriées. »
L’approvisionnement insuffisant en médicaments correctement dosés et de qualité approuvée dans le cadre de la CPS a constitué un autre obstacle majeur à l’application généralisée du traitement. À travers son soutien envers Medicines for Malaria Venture, Unitaid s’est employée à favoriser l’introduction de nouveaux fabricants sur le marché et le développement de formulations adaptées aux enfants.
Aujourd’hui, un traitement complet de CPS, administré pendant quatre mois, coûte moins de quatre dollars par enfant. Cette avancée est le résultat des efforts concertés qui ont été déployés pour accroître la demande, favoriser une concurrence saine sur le marché et optimiser les méthodes d’approvisionnement, entraînant une réduction de 20 % du coût d’approvisionnement au terme du projet ACCESS-SMC, en 2018.
Au cours des dix dernières années, l’utilisation de la CPS s’est généralisée : 45 millions d’enfants en ont bénéficié en 2021 – un nombre record par rapport au million de bénéficiaires enregistrés en 2013. Ce traitement est désormais l’un des piliers des programmes de lutte contre le paludisme dans 15 pays africains, et son impact continue de s’accroître.
L’année dernière, l’Organisation mondiale de la Santé a élargi ses recommandations pour y inclure les enfants de plus de cinq ans, ainsi que d’autres régions dans lesquelles une transmission saisonnière du paludisme est constatée. Ces nouvelles orientations devraient permettre de poursuivre la progression de la CPS et, ainsi, de protéger encore plus d’enfants pour lesquels le paludisme représente une grave menace.
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Unitaid est une agence de santé mondiale qui s’emploie à trouver des solutions innovantes pour prévenir, diagnostiquer et traiter les maladies plus rapidement, plus efficacement et à moindre coût dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Elle finance notamment des initiatives visant à lutter contre de grandes maladies telles que le VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose, mais aussi contre les co-infections et comorbidités liées au VIH, comme le cancer du col de l’utérus et l’hépatite C. L’organisation soutient en outre des projets qui ciblent des domaines transversaux, tels que le traitement de la fièvre. En tant qu’acteur clé du Dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la COVID-19, Unitaid mobilise désormais son expertise pour répondre aux défis posés par le développement de nouvelles thérapies et de nouveaux diagnostics pour lutter contre la pandémie de COVID-19. Unitaid est un partenariat hébergé par l’Organisation mondiale de la Santé.
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Selon une récente étude, les moustiquaires traitées par de nouvelles associations d’insecticides ont réduit les infections palustres infantiles de près de la moitié au Bénin
- New bed nets could put malaria efforts back on track to tackle rebounds in transmission observed across sub-Saharan Africa in the past few years
- Research funded by global health agencies Unitaid and the Global Fund through the New Nets Project has confirmed the high efficacy of a new type of bed net in reducing malaria
- Bed nets are a cornerstone in the malaria response and contributed significantly to the decline in malaria cases and deaths between 2000 and 2015 but growing insecticide resistance to existing products has led to diminishing rates of effectiveness
- Interceptor® G2 bed nets use a new insecticide for combatting mosquitoes, providing an urgently needed alternative to kick-start plateauing progress against malaria
- More than 60 million people are being protected by the new nets, with study results from Benin completing the evidence base necessary to inform a recommendation for scale from the World Health Organization
Geneva – Bed nets treated with a novel class of insecticide reduced malaria infections by 46% among children between the ages of 6 months and 10 years in a randomized controlled trial in Benin, as published in The Lancet this week.
The trial was conducted as part of the New Nets Project, a massive effort co-financed by global health agencies Unitaid and the Global Fund and led by the Innovative Vector Control Consortium (IVCC). The project responds to the critical need for updated tools to combat growing mosquito resistance across Africa, where nearly all malaria infections and related deaths occur.
Children and pregnant women are particularly vulnerable to malaria. According to the 2022 World Malaria Report, almost 80% of malaria deaths occur in children under five, and most of the remaining deaths occur in children under 10 and pregnant women.
“Insecticide-treated bed nets are a cornerstone of the malaria response and have played a key role in averting billions of cases of malaria over the past two decades,” said Dr Philippe Duneton, Executive Director of Unitaid. “But growing resistance is threatening our progress. Unitaid is extremely hopeful that these new bed nets will reignite the malaria response and reclaim the gains lost in recent years.”
“This new generation of mosquito nets, which reduces malaria cases in children under five by almost half [in a second consecutive pilot program], is a timely breakthrough which demonstrates the power of public-private partnerships,” said Peter Sands, Executive Director of the Global Fund. “The deployment of these highly efficient new nets at scale, together with other core malaria prevention tools like seasonal malaria chemoprevention, can help us protect people more efficiently and effectively and thus reverse recent setbacks in in the fight against malaria.”
Enormous reductions in the malaria burden in the early part of this century are credited in large part to the massive deployment and use of bed nets across Africa. However, as mosquitoes have grown increasingly resistant to the insecticides used in those products, efficacy has dwindled, and this has contributed to slowing progress against malaria.
With additional setbacks caused by disruptions and delays to services from the COVID-19 pandemic, the malaria response is in desperate need of new tools to kick-start progress.
The Interceptor® G2 bed nets used in the Benin study employ a new class of insecticides for combating mosquitoes – the first in more than 30 years. The nets serve a dual purpose: they create a physical barrier that protects those sleeping under them while long-lasting insecticides work to kill mosquitoes, dramatically reducing the number malaria cases in affected communities.
Over the two-year study, the Interceptor® G2 nets delivered significantly improved protection from malaria compared to standard nets. Notably, this research, led by the Centre de Recherche Entomologique de Cotonou and the London School of Hygiene and Tropical Medicines, provides the last piece of scientific evidence needed for the World Health Organization to issue updated policy guidance, which is critical to influencing broad uptake of the new tools in countries affected by insecticide resistance.
The New Nets Project is an innovative partnership initiative that is working to address evidence gaps and establish a sustainable market for new nets. The project is running operational pilots across a range of contexts to determine the cost-effectiveness of the new products to support their broad uptake and evidence-based deployment.
The New Nets Project has already deployed over 35 million nets across 14 countries that account for nearly 70% of all malaria cases and deaths worldwide, providing protection to more than 60 million people so far. The countries covered include Benin, Burkina Faso, Burundi, Cameroon, Côte d’Ivoire, Democratic Republic of Congo, Ghana, Liberia, Malawi, Mali, Mozambique, Niger, Nigeria, and Rwanda.
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