UNITAID salue l’approbation par l’OMS d’un traitement court contre la tuberculose multirésistante

Genève – Unitaid salue l’adoption de nouvelles directives de l’OMS qui recommandent un schéma thérapeutique plus court pour certains cas de tuberculose multirésistante, et qui permettra de diviser par deux la durée ainsi que le coût des traitements actuels.

Le nouveau schéma thérapeutique recommandé dure de 9 à 12 mois, pour un coût inférieur à 1 000 dollars par patient. Il devrait permettre d’améliorer l’observance par les patients,  ce qui pourrait faire diminuer le nombre de décès. De plus, il permettra de traiter un plus grand nombre de personnes avec les moyens existants.

Les schémas thérapeutiques actuels imposent aux patients la prise de plus de 14 000 comprimés sur deux ans et de recevoir des injections pendant les huit premiers mois du traitement. Les nouvelles directives de l’OMS faciliteront l’observance du traitement pour les patients qui n’ont pas développé de résistance aux principaux médicaments contre la tuberculose multirésistante. Les schémas thérapeutiques en cours de développement devraient, à terme, permettre de supprimer totalement les injections et de les remplacer par des comprimés.

L’OMS demande également aux chercheurs de procéder à des essais cliniques afin d’étayer les données de base démontrant les avantages d’un traitement de plus courte durée.

« Les recommandations de l’OMS constituent une avancée significative, car elles reconnaissent la nécessité de raccourcir les traitements et d’en faire diminuer le coût », a déclaré Lelio Marmora, Directeur exécutif d’UNITAID. « Nous maintenons notre engagement en faveur de traitements plus efficaces et plus simples, qui évitent notamment les injections, afin de lutter contre la menace grandissante que constitue la tuberculose pharmacorésistante. »

Grâce au financement apporté par UNITAID, le test de diagnostic recommandé par l’OMS peut désormais être utilisé pour identifier les patients susceptibles de bénéficier du traitement court. Le projet Expand TB a créé le marché pour une nouvelle technique de diagnostic qui s’appuie sur 103 laboratoires référents, nouveaux ou modernisés.

En outre, les 60 millions de dollars investis par UNITAID permettent d’élargir l’accès à des traitements plus brefs, moins nocifs et plus efficaces contre la tuberculose multirésistante. Ces traitements reposent sur la bédaquiline et le délamanide, les premiers antituberculeux à avoir vu le jour en près de 50 ans.

La tuberculose a devancé le VIH pour devenir l’infection la plus meurtrière au monde. Si rien n’est fait, la pharmacorésistance croissante (plus de 480 000 cas actuellement) menace de réduire à néant les avancées réalisées par le passé.

Unitaid chair appeals for publicly funded research to defeat TB

Unitaid’s Chair Philippe Douste-Blazy has appealed for more public funding of research to help defeat tuberculosis, a disease which kills 1.5 million people every year.

“Left to their own devices, market forces will not deliver the solutions that the world needs,” Dr Douste-Blazy said in an article in the Guardian published on World TB Day. “The international community must do more to support public funding of research. Their support can play a catalytic role in helping to defeat this ancient scourge, which is still one of the most lethal infectious diseases.”

Dr Douste-Blazy also said that resistance to TB medicines threatens to stall, or even to reverse, progress in the fight against the disease unless shorter, more effective treatment regimens were introduced.

“If left unchecked, these trends could derail plans to cut TB deaths by 95% in the next 20 years, as enshrined in the World Health Organisation’s global strategy,” said Dr Douste-Blazy.

Calling for innovative ideas to help change the trajectory of the pandemic, he concluded: “We can make it happen together, working with the private and public sector. We can turn the tide against tuberculosis.”

Read more:14,600 pills over two years – there has to be a better way to treat TB” – The Guardian

Unitaid seeks proposals to scale up better TB treatment for children

Unitaid today launched its latest call for funding proposals, focused on scaling up better tuberculosis (TB) treatment for children.

Innovative approaches are being sought to ease adoption of new TB drugs and make them more accessible to children in need.

If your organization is interested in submitting a proposal, please read the full details of how to prepare and submit a proposal here.

Improved tuberculosis treatment for children is one of three areas in which Unitaid will focus its TB investments following approval from the Executive Board last week.

Calls for funding proposals will be issued later for the other two areas: increasing access to improved and shorter treatments for drug-resistant tuberculosis; and preventive therapy for populations at greatest risk of developing active tuberculosis disease.

The three areas for intervention are seen as crucial by the Executive Board in helping to meet a global target to end the epidemic by 2035. 

Through calls for proposals, Unitaid seeks new ideas that enable organizations and governments to scale up their responses to health challenges. After rigorous analysis and vetting, Unitaid funds the best proposals that offer value for money and potential for real global-health impact.

TB is one of the top 10 causes of death in children: over 140,000 children die each year of this curable disease. While an estimated 1 million children need TB treatment each year, only 359,000 cases of TB in children were reported in 2014. Until now, no child-friendly TB medicines in the right doses and formulations were available. Children who did receive treatment often received inappropriate medicines, including split or crushed adult tablets. The lack of appropriate diagnostic and treatment options highlights – and reinforces – the neglect of children with TB.

The launch of the first new child-friendly formulations was announced in December 2015, as a direct result of the STEP-TB project, implemented by TB Alliance and the World Health Organization (WHO). These fixed-dose combinations (FDC) of the three most commonly used drugs to treat drug-sensitive TB (rifampicin, isoniazid, and pyrazinamide) are child friendly; they are dissolvable and flavoured, offer simpler treatment, and facilitate correct dosing, improving adherence and child survival.

Under the call published today, Unitaid is soliciting proposals to address market-specific challenges, to ease adoption of new medicines to displace current suboptimal treatments, and to expand access to better TB medicines to reach more children in need.

Video: A partnership to revolutionize MDR-TB treatments around the world

Tuberculosis (TB) has now overtaken HIV as the deadliest infection worldwide, and we’re also losing ground to drug-resistant TB. Worse still: treatments for ‘multidrug-resistant tuberculosis’ (MDR-TB) are long, ineffective and have terrible side effects, including acute psychosis and permanent deafness.

After 50 years without new TB drugs, two were developed recently: bedaquiline and delamanid.

We’re partnering with leading medical organizations to get these drugs to patients in 15 countries, and revolutionise MDR-TB treatments. It’s called endTB.

Rencontre avec un expert de la lutte contre la tuberculose : Draurio Barreira

Où avez-vous grandi ?

J’ai grandi au Brésil, essentiellement à Rio de Janeiro. Quand j’étais petit, ma famille a beaucoup déménagé dans l’ensemble du pays. J’ai dû déménager 29 fois au cours de ma vie ! J’ai obtenu mon diplôme de médecin à Rio. J’ai exercé pendant 29 ans, et je me suis spécialisé en santé publique et en épidémiologie.

Comment en êtes-vous arrivé à travailler dans le domaine de la santé mondiale ?

J’ai soigné des patients pendant deux ans seulement dans la région amazonienne. Après mon second cycle d’études de médecine à Rio, je me suis tourné vers l’épidémiologie et la santé publique. J’aime relever des défis et réfléchir à la meilleure gestion des programmes de santé. C’est une préférence personnelle par rapport au fait de soigner des malades. La médecine est un très beau métier, car vous pouvez vous sentir utile à un individu, à une communauté, à une ville ou à un pays. J’apprécie particulièrement de m’engager avec des programmes qui peuvent faire la différence pour un grand nombre de personnes en même temps.

Quand avez-vous commencé à vous intéresser à la tuberculose ?

J’ai commencé à travailler sur le VIH/sida en tant que responsable de programme à Rio, et j’ai dirigé l’unité épidémiologique du programme national de lutte contre le sida au Brésil. Puis, en 2007, je suis devenu directeur de l’unité tuberculose. Donc, le lien était la co-infection.

L’épidémie de VIH au Brésil est concentrée chez plusieurs populations spécifiques : le virus est présent chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, chez les travailleurs du sexe et chez les consommateurs de drogues injectables. Cette concentration facilite le ciblage du programme, mais le VIH s’accompagne toujours d’une stigmatisation. Le sexe et la drogue ne sont pas toujours des sujets faciles à aborder pour les gens. Pour la tuberculose, la stigmatisation est différente. Elle tient davantage au caractère contagieux de la maladie : les gens évitent le contact avec les malades tuberculeux, car ils ont peur de l’infection.

Quels étaient les principaux obstacles rencontrés par les programmes de lutte contre la tuberculose au Brésil ?

La fragmentation administrative était très forte au Brésil. Les gens ne se parlaient pas. C’était un vrai problème. Je pense que l’un de mes principaux atouts pour le programme de lutte contre la tuberculose au Brésil était ma capacité à travailler avec tout le monde. J’ai créé un comité de pilotage composé de gens de tous horizons : universitaires, société civile, malades, infirmiers et médecins.

Le principal problème de la lutte contre la tuberculose au Brésil tient probablement au manque d’information, non seulement au sein de la population, mais aussi au niveau des professionnels de santé. Environ 50 % de la population ne sait pas que la tuberculose existe encore et pense qu’elle appartient au passé. Chez les professionnels de santé, 50 % ne connaissent ni les symptômes ni les modalités de traitement de la maladie. À cela vient s’ajouter la stigmatisation : les médecins disent souvent à leurs patients qu’ils ont une autre maladie, comme une pneumonie, pour éviter qu’ils ne soient stigmatisés.

Cela fait des milliers d’années que des gens souffrent de la tuberculose. Pourquoi n’a-t-on pas encore réussi à l’éradiquer ?

L’une des principales difficultés tient au fait qu’il s’agit d’une maladie transmissible qui se propage dans l’air : rien qu’en respirant, vous pouvez attraper la bactérie et développer la maladie.

L’autre grand problème est qu’il s’agit d’une maladie liée à la pauvreté. C’est pourquoi elle n’intéresse ni le secteur pharmaceutique, ni la société dans son ensemble, ni le système de santé. La tuberculose a beaucoup évolué dans les années 90 après l’apparition du sida. Elle est alors devenue une maladie opportuniste. Le sida a, en ce sens, contribué à la lutte contre la tuberculose, car même si le nombre de cas s’est accru, ce n’était plus une maladie négligée.

La tuberculose est également un problème pour les populations les plus vulnérables. Le Brésil affiche les chiffres les plus élevés au monde concernant la tuberculose en milieu carcéral, où les gens sont entassés comme des animaux dans des conditions épouvantables. Les sans-abri, les populations indigènes et les personnes vivant avec le VIH font aussi partie des catégories vulnérables.

Que fait UNITAID pour atténuer la charge de la tuberculose dans le monde ?

Le rôle d’UNITAID est de faciliter l’accès au diagnostic et au traitement pour les personnes atteintes de tuberculose ou d’autres maladies.

Le test tuberculinique est resté le même du XIXe siècle à 2012. Aujourd’hui, nous disposons de nouveaux outils de diagnostic, et nous venons de mettre au point les premiers nouveaux médicaments contre la tuberculose depuis la Deuxième Guerre mondiale. Mais cela ne suffit pas. Même avec les meilleurs traitements et les meilleurs outils de diagnostic, on n’éradiquera pas la tuberculose sans une promotion efficace de l’accès pour ceux qui en ont besoin.

Cette année, le thème de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose est « s’unir pour mettre fin à la tuberculose ». Pensez-vous que la tuberculose puisse être éradiquée ?

Il est important de préciser que nous ne parlons pas d’éradication complète. Aucun pays ne peut éradiquer la tuberculose, même les plus riches. Notre objectif est de faire en sorte que cette maladie ne soit plus un problème de santé publique, c’est-à-dire qu’il y ait moins de 10 cas pour 100 000 habitants. Trente pays y sont déjà parvenus. Mon pays compte 33 cas pour 100 000, il est donc sur la bonne voie. Je suis certain que beaucoup de pays atteindront cet objectif avant 2035.

Cependant, si nous voulons atteindre cet objectif dans le monde entier, nous avons besoin de nouveaux outils. Nous avons besoin d’un vaccin, de traitements plus courts et d’outils de diagnostic faciles à utiliser.

Que reste-t-il  à faire ?

L’éradication de la tuberculose ne dépend pas uniquement des outils de diagnostic et des traitements, il s’agit surtout de faire reculer la pauvreté.

Lors de l’Assemblée mondiale de la Santé en 2014, nous avons défini trois grandes priorités : les diagnostics et les traitements mais aussi la protection sociale et la recherche. Nous devons progresser sur ces trois axes, et je suis convaincu que nous y arriverons.

Le coût du traitement ne devrait pas être à la charge des malades : ceux-ci sont déjà pénalisés par les conditions sociales qui les ont exposés à la tuberculose. Il est donc injuste de leur faire payer les médicaments ou les outils de diagnostic. Ce principe est clairement énoncé dans la nouvelle stratégie de lutte contre la tuberculose. C’est d’un ensemble d’actions dont nous avons besoin en même temps.

J’ai bon espoir que nous parviendrons à éradiquer la tuberculose. Ma carrière a été riche en expériences. J’ai eu l’occasion de diriger des programmes au niveau des municipalités, des états et à l’échelon central au Brésil et, aujourd’hui, à UNITAID, je suis amené à mener une réflexion au niveau mondial.

Unitaid publishes updated disease narrative for tuberculosis

Today Unitaid published an updated “disease narrative” for tuberculosis – a rigorous analysis of the context surrounding the disease – to help guide its investments.

A primary goal of Unitaid is to identify how it can best contribute to the global response with carefully targeted investments that help, for example, to overcome specific obstacles such as high prices for medicines that show promise.

These “areas for intervention”, pinpointing where Unitaid’s investments can most effectively help advance global health goals to end tuberculosis, are the building blocks of our work. They also enable our partners to achieve more with scarce resources.

The narrative published today reviews tuberculosis, including the overall disease burden; the strategies that are being pursued in order to meet global health goals; actions of partners in pursuing those goals; the extent of any gaps in the response; and the opportunities for intervention by Unitaid.

On the basis of the disease narrative and following consultation with its partners, Unitaid maps out each of the areas in which it can intervene and proposes them to the Board for validation. Unitaid then launches calls for proposal from potential grantees after identifying specific interventions within each area.

The Executive Board last week gave the green light for Unitaid to invest in increasing access to improved and shorter treatments for drug-resistant tuberculosis; better tuberculosis treatment for children; and preventive therapy for populations at greatest risk of developing active tuberculosis disease.

Unitaid to invest in effective approaches to end tuberculosis

Unitaid will invest in increasing access to improved and shorter treatments for drug-resistant tuberculosis; better tuberculosis treatment for children; and preventive therapy for populations at greatest risk of developing active tuberculosis disease.

The three “areas for intervention” in which Unitaid will target investments were endorsed by Unitaid’s Executive Board, which sees them as crucial in helping to meet a global target to end the epidemic by 2035.

“There is a great need for investment to speed access to new tuberculosis medicines and diagnostics,” said Unitaid’s Acting Executive Board Chair H.E. Marta Maurás Pérez. “We can complement global efforts to fight this largely curable disease by focusing on specific areas.”

Every year, 1.5 million people die from active tuberculosis disease, with 9.6 million new cases detected globally in 2014. Active tuberculosis is infectious and often fatal if untreated. In contrast, people with latent tuberculosis do not feel sick or have symptoms and cannot spread the disease to others.

Shaped by rigorous analysis and partner consultations, Unitaid is seeking to address serious challenges that threaten to stall – or reverse – progress in the fight against tuberculosis. “There is strong evidence we can help achieve global public health impact if we intervene in better and more effective treatments and in preventive therapy,” said Unitaid’s Executive Director Lelio Marmora.

Of an estimated 480,000 tuberculosis cases that were resistant to multiple drugs in 2014, only a quarter were detected and reported. Only half of those treated were cured, because treatment is lengthy, often ineffective and has severe side effects. To address this situation, Unitaid will support efforts to scale up new regimens as they emerge to improve treatment of multidrug-resistant TB treatment.

Medicines suitable for children in the right doses and formulations are now available, thanks to a previous Unitaid intervention with TB Alliance and WHO. “We will explore how further support can help these new formulations reach the children that need them most,” said Philippe Douste-Blazy, Unitaid’s Executive Board Chair. An estimated 1 million children need tuberculosis treatment every year, but most currently do not receive effective and appropriate treatment.

During consultations, partners highlighted the importance of improving options for tuberculosis prevention in the future. For persons whose immune systems are weak, especially children and those living with HIV, the risk of developing tuberculosis disease is considerably higher than for persons with normal immune systems. Unitaid will therefore support improved access to preventive tuberculosis treatment in groups at high risk of developing active tuberculosis disease. Unitaid’s investment will support optimal use of emerging regimens and formulations and enable their use at scale.

Diagnostic tools are critical in the fight against tuberculosis and need to be integrated in the overall approach to end the disease. Diagnostic needs have, therefore, been embedded in each area for intervention.

Unitaid’s investments are aligned with WHO’s End TB Strategy that aims to optimize existing treatments and diagnostics in the short term, and introduce new, innovative tools in the long term.

Unitaid report considers how to make essential medicines affordable

A new UNITAID study considers how to make essential medicines available and affordable to those in need.

Drawing examples from intellectual-property issues in the treatment of HIV, hepatitis C, tuberculosis and cancer, the authors recommend various options that governments can take to lower prices and increase access to essential medicines.

In May 2015, the World Health Organization (WHO) added several medicines – including some for the treatment of cancer, tuberculosis and hepatitis C – to its Model List of Essential Medicines. These new medicines, which are currently priced out of reach to most patients – present a key opportunity to use the List as a tool for access, argue the authors.

The World Trade Organization’s TRIPS agreement sets minimum standards for the protection of intellectual property rights – so members can no longer exclude entire fields of technology, such as medicines, from patentability. Innovative new medicines are increasingly patented around the world, and are thus available only at monopoly prices that prevent widespread access.

This paper suggests numerous options that governments could consider to counter this trend. Such options include:

  • Negotiating prices with originator companies for discounts in certain territories;
  • Ensuring sustainable supplies of low-cost generics, including through voluntary or compulsory licensing or “government use” of patents;
  • Ensuring sustainable development of future essential medicines through models that delink the cost of medicines development from the final price of the medical product.

“The recent shifts in the WHO Essential Medicines paradigm demand a bold approach to avoid unnecessary delays in making these medicines available to the populations in need,” write the authors.

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