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La pandémie de COVID-19 renforce la nécessité de faciliter l’accès à l’auto dépistage du VIH

Le nombre de pays ayant mis en place des politiques d’auto dépistage a été multiplié par près de 15 depuis 2015. On estime à 192 millions le nombre d’auto tests nécessaires afin de couvrir le besoin des pays à revenu faible et intermédiaire d’ici 2025.  Genève – “Les perturbations et les retards dans les services […]

Le nombre de pays ayant mis en place des politiques d’auto dépistage a été multiplié par près de 15 depuis 2015. On estime à 192 millions le nombre d’auto tests nécessaires afin de couvrir le besoin des pays à revenu faible et intermédiaire d’ici 2025. 

Genève “Les perturbations et les retards dans les services de lutte contre le VIH causés par la pandémie de COVID-19 ont entraîné des baisses dans le dépistage et le diagnostic du VIH en 2020 pour la première fois en plus de deux décennies. L’auto test du VIH, qui a contribué à réduire de 40 % le nombre de personnes qui ne connaissent pas leur statut VIH depuis 2015, est désormais crucial pour maintenir l’accès aux soins à des millions de personnes.

Avec plus de 37 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde – dont environ 6,1 millions ne connaissent pas leur statut – se faire diagnostiquer est une première étape essentielle pour accéder au traitement.

Unitaid a conduit un effort à grande échelle pour faciliter l’accès au traitement et à la prévention du VIH par l’autodiagnostic, avec plus de 100 millions de dollars américains investis depuis 2015. Ce travail a permis de réduire les prix des autotests et de soutenir leur déploiement dans 14 pays d’Afrique[1] ainsi qu’en Inde et en Indonésie.

Les données recueillies conjointement par Unitaid et l’Organisation mondiale de la santé montrent qu’entre 2015 et 2020, le nombre de pays dotés de politiques encadrant la pratique de l’autodiagnostic est passé de six à 88. 31 autres pays ont des politiques en cours d’élaboration. Les pays d’Afrique de l’Est et d’Afrique australe, à l’épicentre de l’épidémie de VIH, sont désormais en tête avec 52 % d’entre eux mettant en œuvre des politiques d’auto-dépistage du VIH. En revanche, des lacunes importantes subsistent en Asie et en Amérique latine, où seulement 10 % et 6 % des pays pratiquent l’autotest du VIH respectivement.

L’auto test du VIH a permis d’atteindre des populations, notamment les hommes et les jeunes, qui sont moins susceptibles d’accéder aux centres de santé et pour lesquels les taux de dépistage sont habituellement nettement inférieurs. Grâce à une évaluation conduite sur l’auto dépistage dans le cadre d’un projet d’Unitaid appelé STAR, il a été démontré qu’au Malawi, en Zambie et au Zimbabwe, près de la moitié des personnes dépistées par cette voie étaient des hommes et plus d’un tiers des personnes étaient âgées de 16 à 24 ans.

Les populations qui peuvent hésiter à se rendre dans les centres de santé en raison des risques de stigmatisation ou de discrimination, notamment les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes transgenres et les travailleurs du sexe, ont également bénéficié de l’autotest. En Afrique de l’Ouest[2], le projet ATLAS financé par Unitaid a ciblé ces groupes en rendant les autotests disponibles dans les lieux qu’ils fréquentent, tels que les boîtes de nuit, les hôtels, ou par le biais de contacts personnels. Plus de 40 % des personnes atteintes ont été testées pour la première fois par grâce à cet outil.

Malgré la nette augmentation de la mise à disposition des autotests, celle-ci est largement dépassée par les besoins. D’ici 2025, le nombre d’autotests achetés ne devrait couvrir que 15 % des 192 millions de tests nécessaires dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Et bien que les fonds alloués au déploiement des autotests aient considérablement augmenté au cours des dernières années, 104 millions de dollars supplémentaires sont nécessaires pour couvrir les coûts des 29 millions d’autotests qui devraient être fournis pour couvrir les besoins.

À l’approche de la Journée mondiale de lutte contre le sida, le 1er décembre, Unitaid appelle à un financement urgent pour accroître la mise à disposition d’autotests du VIH afin de sécuriser les voies d’accès aux services de traitement et de prévention du VIH pour des millions de personnes dans le monde et de préserver les progrès réalisés des impacts négatifs de la crise COVID-19.”


[1] Le financement d’Unitaid a permis de soutenir 14 pays d’Afrique pour la mise en place de politiques d’autodiagnostic du VIH ; 11 par le biais du projet STAR (Malawi, Zambie, Zimbabwe, eSwatini, Lesotho, Afrique du Sud, Cameroun, Mozambique, Nigeria, Tanzanie et Ouganda) et 3 pays par le biais du projet ATLAS (Sénégal, Mali, Côte d’Ivoire).

[2] Sénégal, Mali et Côte d’Ivoire


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