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Un nouveau rapport d’Unitaid révèle que la fabrication d’antipaludiques en Afrique est essentielle pour combattre le paludisme

Tandis que l’Afrique assume la quasi-totalité de la charge du paludisme dans le monde – 95 % des décès dus au paludisme et 94 % des cas de paludisme survenus en 2022 ont été recensés en Afrique subsaharienne – l’accès à des options thérapeutiques de qualité pour combattre cette maladie demeure un enjeu de taille. […]

  • Tandis que l’Afrique assume la quasi-totalité de la charge du paludisme dans le monde – 95 % des décès dus au paludisme et 94 % des cas de paludisme survenus en 2022 ont été recensés en Afrique subsaharienne – l’accès à des options thérapeutiques de qualité pour combattre cette maladie demeure un enjeu de taille.
  • Dans le même temps, le principal traitement antipaludique recommandé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) – la polythérapie à base d’artémisinine – perd de son efficacité à mesure que le parasite du paludisme développe une résistance.
  • Un nouveau rapport d’Unitaid révèle qu’en renforçant la capacité de production d’antipaludiques en Afrique et en concourant à diversifier l’utilisation des traitements recommandés, il est possible de contribuer à combattre la résistance aux médicaments et de renforcer la sécurité sanitaire de millions de personnes exposées au risque de paludisme sur le continent.

Genève – Un nouveau rapport d’Unitaid publié à l’approche de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme met en lumière la nécessité d’intensifier de toute urgence la fabrication régionale de médicaments antipaludiques en Afrique afin d’accroître la sécurité sanitaire et de contribuer à combattre la résistance croissante aux médicaments. Le rapport, intitulé Antimalarial manufacturing in Africa: A call for regional action, définit la voie à suivre pour accroître la fabrication régionale de médicaments antipaludiques sur le continent.
« La fabrication régionale de traitements abordables et de qualité en Afrique est essentielle pour garantir la sécurité sanitaire et l’instauration de la couverture sanitaire universelle. Cela contribuera également grandement à la réalisation des objectifs de développement durable liés à la santé et à la concrétisation des objectifs climatiques en réduisant les coûts liés au transport et les émissions de carbone », a déclaré Robert Matiru, directeur des programmes chez Unitaid. « Bien qu’il reste encore des obstacles considérables à surmonter, nos recherches nous permettent d’établir que l’amélioration récente des capacités de fabrication de produits pharmaceutiques en Afrique fait que le moment est opportun pour que toutes les parties prenantes oeuvrent conjointement à appuyer le secteur émergent de la fabrication d’antipaludiques sur le continent. »

Environ 608 000 personnes dans le monde sont mortes du paludisme en 2022 – 95 % de ces décès sont survenus en Afrique subsaharienne, et 78 % concernaient des enfants de moins de cinq ans. Bien que l’Afrique assume la plus lourde charge au niveau mondial, elle ne produit que très peu de traitements antipaludiques – c’est-à-dire des médicaments simples et d’un bon rapport coût/efficacité destinés à prévenir ou à guérir la maladie. En effet, la plupart des traitements antipaludiques sont importés de Chine et d’Inde. En outre, l’Afrique importe plus de 95 % des principes actifs pharmaceutiques et 70 % de tous les médicaments utilisés sur le continent.

À ce jour, le renforcement de la fabrication régionale de produits pharmaceutiques en Afrique a reçu un soutien limité, et ce en raison de problématiques majeures – insuffisance des infrastructures, manque d’accès à des financements abordables, pénurie de compétences pertinentes, possibilités limitées en matière de transfert de technologie, coût élevé de la production, coût et difficultés liés à l’obtention d’une préqualification par l’OMS et faiblesse des systèmes de réglementation et d’assurance de la qualité. Dans ce nouveau rapport, Unitaid définit des moyens d’action pour combattre ces obstacles, l’objectif étant de garantir une fabrication à grande échelle, efficiente, durable et économiquement viable d’antipaludiques en Afrique.

« Le Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme félicite Unitaid pour cette initiative audacieuse concernant la fabrication régionale de produits antipaludiques en Afrique », a déclaré le Dr Michael Charles, directeur général du partenariat. « Cette initiative, aussi importante que louable, s’inscrit dans le sillage de la Déclaration pour réduire plus vite la mortalité due au paludisme en Afrique, adoptée en mars (2024) à Yaoundé. Le Partenariat RBM collaborera étroitement avec Unitaid pour mettre en œuvre sans contretemps les stratégies exposées dans le rapport. Partant, nous invitons les gouvernements, le secteur privé et les autres partenaires concernés à se joindre à cette cause de la plus haute importance. »

Bien que l’incidence du paludisme ait considérablement diminué depuis 2000, les progrès sont au point mort et des menaces urgentes telles que la résistance aux antimicrobiens et les changements climatiques font surface. Les parasites du paludisme et les moustiques qui les transmettent développent une résistance aux médicaments antipaludiques recommandés par l’OMS, ce qui met en péril l’une de nos lignes de défense les plus solides. En raison des changements climatiques – et à mesure que les températures augmentent et que les régimes pluviométriques changent – les moustiques porteurs du paludisme se déplacent vers de nouvelles régions et des altitudes plus élevées, ce qui met davantage de personnes en danger. La saison de transmission s’allonge. Ainsi, de plus en plus de personnes sont exposées au paludisme pendant de plus longues périodes. En outre, les phénomènes météorologiques extrêmes tels que les inondations et les tempêtes contribuent à la multiplication des gîtes larvaires.

En renforçant la capacité régionale de production de médicaments antipaludiques, notamment de traitements ne faisant pas intervenir l’artémisinine, et en concourant à diversifier l’utilisation des traitements recommandés, nous pouvons contribuer à combattre la résistance aux médicaments et renforcer la sécurité sanitaire de millions de personnes exposées au risque de paludisme en Afrique. En outre, produire des médicaments à proximité de l’endroit où ils seront utilisés contribue à réduire les répercussions sur le climat, car une grande partie des émissions de gaz à effet de serre associées à la production pharmaceutique est liée au transport, comme il ressort du récent rapport publié par Unitaid intitulé “From milligrams to megatons: A climate and nature assessment of 10 key health products”.


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