Genève – Transmise par les triatomines (insectes qui sucent le sang) infectées par un parasite appelé Trypanosoma cruzi (T. cruzi), la maladie de Chagas touche actuellement entre 6 et 7 millions de personnes dans le monde et tue environ 10 000 personnes chaque année.
En Amérique latine où elle est endémique, la maladie de Chagas cause plus de décès que toute autre maladie parasitaire, y compris le paludisme. Environ 75 millions de personnes sont considérées comme étant à risque d’infection dont la plupart se trouvent parmi les populations les plus pauvres et les plus marginalisées.
Malgré des taux élevés de morbidité et la lourde charge économique associée, seules 7 % des personnes atteintes de la maladie de Chagas sont diagnostiquées et à peine 1 % bénéficient de soins appropriés. Si elle n’est pas traitée, la maladie de Chagas peut causer de graves complications cardiaques et digestives. Les patients atteints de la maladie de Chagas encourent le risque de développer des manifestations sévères de COVID-19.
La transmission mère-enfant est une voie de contamination importante dans la transmission de la maladie de Chagas.
On estime qu’au moins deux millions de femmes en âge de procréer sont infectées de façon chronique par T. cruzi et qu’environ 5 à 10 % des femmes enceintes atteintes de la maladie de Chagas transmettent l’infection à leur nouveau-né.
En plus de la lutte antivectorielle, le dépistage actif et des options de traitement adaptées aux filles et femmes en âge de procréer, à leurs nouveau-nés et leurs enfants pourraient limiter considérablement la transmission congénitale et réduire le nombre de nouvelles infections. Fait important, la détection précoce de l’infection chez les nourrissons peut réduire considérablement le nombre d’hospitalisations et de décès liés à la maladie de Chagas.
A l’occasion de cette semaine marquée par la commémoration de la Journée mondiale de la maladie de Chagas 2021, Unitaid a uni ses forces avec le Ministère brésilien de la santé pour investir dans une initiative innovante de 19 millions de dollars USD visant à améliorer l’accès à des diagnostics abordables dans les centre de santé au plus près des patients, à un meilleur traitement et à de meilleurs soins pour les femmes et les nouveau-nés dans quatre pays endémiques : le Brésil, la Bolivie, la Colombie et le Paraguay.
Cette initiative sera conduite en étroite collaboration avec des partenaires régionaux et mondiaux tels que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) et vise à influencer d’autres pays d’Amérique latine et d’ailleurs.
La maladie de Chagas continue de générer beaucoup de souffrances et de décès pour des milliers de personnes en Amérique latine, en particulier dans les pays les plus pauvres et parmi les populations les plus vulnérables”, a déclaré la Directrice de l’OPS, Dr Carissa F. Etienne. “La transmission de la maladie de Chagas de la mère à l’enfant peut être évitée. Nous espérons que cette nouvelle initiative mondiale fera progresser de manière significative les efforts visant à garantir que chaque enfant en Bolivie, au Brésil, en Colombie et au Paraguay naisse libérés de la maladie de Chagas.”
Selon l’OPS, rien qu’en Amérique latine, 1,12 million de femmes en âge de procréer sont infectées et entre 8 000 et 15 000 bébés infectés naissent chaque année.
“Au moins deux millions de femmes en âge de procréer sont chroniquement infectées par la maladie de Chagas dans le monde et environ 5 à 10% des femmes enceintes risquent de transmettre l’infection à leurs nouveau-nés. En mettant à la disposition des femmes et de leurs enfants des diagnostics appropriés et de meilleurs traitements, nous pouvons sauver les générations futures des conséquences potentiellement fatales de cette maladie insidieuse”, a déclaré le Dr Philippe Duneton, Directeur exécutif d’Unitaid.
Le projet sera mis en œuvre par un consortium de partenaires [1] dirigé par la Fundação para o Desenvolvimento Científico e Tecnológico em Saúde/ Fundação Oswaldo Cruz (Fiotec/Fiocruz) basée au Brésil.
Le projet comprendra deux essais cliniques : l’un visant à démontrer la pertinence d’un algorithme de test diagnostique rapide dans des contextes réels et l’autre visant à évaluer l’efficacité de régimes de traitement plus courts. En cas de succès, ceux-ci réduiront le temps entre le dépistage, le diagnostic, et la fin du traitement.
D’autres interventions viseront également à renforcer les chaînes d’approvisionnement et l’accès équitable aux produits vitaux potentiels et à développer un marché concurrentiel et transparent pour le diagnostic et le traitement de la maladie de Chagas.
Les éléments de preuves produits au cours du projet seront largement exploités pour faciliter l’adoption de soins et d’outils de santé efficaces et rentables dans la lutte contre la maladie de Chagas, au niveau régional et mondial.
Alors que la plupart des cas sont toujours détectés en Amérique latine, la maladie se propage de plus en plus à d’autres zones géographiques. Des cas ont été identifiés notamment aux États-Unis, l’Europe, le Canada, le Japon et l’Australie.
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