Washington, D.C., États-Unis, Genève, Suisse, 14 septembre 2015 – En partenariat avec les ministères de la Santé, cette initiative mettra plus largement à la disposition des nourrissons exposés au VIH, les tests à pratiquer sur les lieux des soins à un stade précoce de leur vie, au moment où le risque de mourir est le plus élevé pour eux. Ceci permettra ainsi de dispenser plus rapidement le traitement indispensable aux enfants dont l’infection aura été diagnostiquée. Le projet servira également de programme pilote du diagnostic sur le lieu des soins dans divers services centrés sur les soins à l’enfant, comme les dispensaires pédiatriques, où le dépistage du VIH n’est souvent pas disponible. Grâce à cette initiative, Unitaid et l’EGPAF cherchent non seulement à prouver que le dépistage du VIH sur le lieu des soins peut être développé avec succès, mais aussi à créer une dynamique pour son adoption au niveau mondial, ceci afin d’atteindre l’objectif d’un avenir sans sida.
Le projet, d’une durée de quatre ans et d’un budget de 63 millions de dollars, vise à augmenter considérablement dans les neuf pays concernés, le nombre d’enfants vivant avec le VIH dont le statut est connu. Améliorer le diagnostic chez le nourrisson au premier âge est essentiel pour démarrer rapidement le traitement chez ceux qui sont infectés par le VIH, et ainsi réduire la mortalité. Dans le monde, plus d’1,4 million de nourrissons naissent de mères infectées par le VIH. La moitié d’entre eux seulement bénéficie du dépistage dans les deux premiers mois de vie. Parmi ceux qui sont testés, 50% ne reçoivent jamais les résultats et ne peuvent donc pas bénéficier du traitement indispensable. Sans traitement, 80% des enfants vivant avec le VIH meurent avant l’âge de 5 ans.
« La communauté internationale s’est fixée la cible ambitieuse d’identifier 90% des personnes vivant avec le VIH d’ici 2020. C’est possible, seulement si nous continuons à trouver des moyens novateurs de travailler », a déclaré Lelio Marmora, Directeur exécutif d’Unitaid. « Utiliser plus largement des outils diagnostiques nouveaux et qui donnent de meilleurs résultats pour trouver ceux qui sont infectés à la naissance apportera une contribution importante à la réalisation de ce but ; et Unitaid est déterminé à y parvenir. »
L’identification et le traitement des nourrissons infectés par le VIH dès que possible après le diagnostic améliore largement les perspectives de survie sur le long terme. Des études ont montré que l’initiation du traitement dans les 12 semaines suivant la naissance réduit de 75% la mortalité liée au VIH. Le programme vise à réduire à deux jours au maximum le délai d’obtention des résultats du test pour les agents de santé sur le terrain, diminuant ainsi le risque que les nourrissons meurent en attendant ces résultats. Actuellement, dans les neuf pays du projet, le délai d’obtention des résultats en milieu rural peut atteindre 100 jours, dépassant de loin la période critique de 12 semaines.
« Chaque jour, on compte 600 nouvelles infections par le VIH chez l’enfant. Si nous voulons que ces enfants grandissent et aient une vie productive et en bonne santé, nous devons les mettre sous traitement le plus rapidement possible. Pour ce faire, il faut que les nourrissons, en particulier ceux qui vivent dans les communautés rurales mal desservies, aient un accès accru à des services de dépistage efficaces, précis, et surtout, disponibles », indique Charles Lyons, Président Directeur général de l’EGPAF. « Grâce à ce nouveau partenariat avec Unitaid, nous pouvons rapidement identifier et tester au plus tôt les nourrissons exposés au risque d’infection et réduire le délai d’attente des résultats. En réduisant le délai entre le dépistage et le traitement, nous pourrons sauver davantage de nourrissons. »
Le projet se fera en collaboration avec les ministères de la Santé pour déterminer les établissements de santé les plus appropriés pour y établir des plateformes pour les lieux des soins afin de combler les lacunes existantes dans neuf pays africains : le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Kenya, le Lesotho, le Mozambique, le Rwanda, le Swaziland, la Zambie et le Zimbabwe. Grâce à ce projet, plus de 215 000 nourrissons bénéficieront du dépistage du VIH, ce qui permettra de répondre à environ 30% des besoins non couverts dans ces pays et de sauver jusqu’à 27 000 vies.