Combler les lacunes en matière de diagnostic de la tuberculose : catalyser l'accès à des outils efficaces sur le lieu de soins pour une détection rapide et précise
Les progrès réalisés dans la lutte contre la tuberculose ne sont pas suffisants pour atteindre les objectifs mondiaux. Le Rapport mondial de l’OMS sur la tuberculose de 2020 montre peu de changement depuis l’année précédente. En 2019, près de 1,4 million de personnes sont décédées de la tuberculose. Sur les 10 millions de personnes estimées atteintes de tuberculose cette année-là, environ 3 millions d’entre elles n’ont pas été diagnostiquées ou n’ont pas été officiellement déclarées aux autorités nationales.[1] La tuberculose continue d’être l’une des principales maladies infectieuses mortelles dans le monde, touchant en particulier les populations les plus vulnérables. Malgré les progrès récents réalisés en matière de traitement et de diagnostic, les outils existants sont inadéquats et/ou sous-utilisés pour combler l’écart dans l’identification des cas restants.
En outre, la pandémie de COVID-19 a commencé à annuler les progrès réalisés à ce jour. Les programmes de lutte contre la tuberculose et les chaînes d’approvisionnement souffrent de perturbations majeures et l’on observe une réduction substantielle du nombre de personnes diagnostiquées et en demande de soins.[2],[3] Les périodes de confinement liées à la COVID-19 ont limité la mobilité des personnes et l’accès aux soins de santé, soulignant la nécessité de rapprocher les soins de ceux qui en ont besoin. Dans ce contexte, il est nécessaire de disposer d’outils de diagnostic rapide capables de tester de nombreux agents pathogènes et d’être mis en œuvre dans les établissements de soins de santé primaires, y compris les dispensaires locaux, les cabinets médicaux, les centres de santé, ou par des agents de santé communautaires lors de visites à domicile. Les progrès effectués en matière de recherche des contacts et de diagnostic de la COVID-19 offrent des possibilités d’adaptation et de valorisation de ces outils pour la tuberculose.
Des recherches et des données récentes sur le parcours des patients atteints de tuberculose mettent en évidence des lacunes dans les soins, souvent dès le premier contact avec le système de santé, où les personnes touchées ne sont pas prises en charge de manière adéquate, ou dont le suivi est interrompu. Cela entraîne des retards et des erreurs de diagnostic, se traduisant par un gaspillage des ressources, des coûts élevés aussi bien pour l’individu que le système, des problèmes de santé, la résistance aux médicaments et de nouvelles transmissions. [4],[5] Le diagnostic de la tuberculose demeure le maillon le plus faible dans la chaîne de soins. Souvent, les personnes atteintes de tuberculose doivent entrer en contact avec le système de santé à plusieurs reprises avant de recevoir un diagnostic précis et des soins appropriés.
Sans une intervention conséquente visant à combler le manque de dépistage des cas de tuberculose, la transmission de la tuberculose restera incontrôlable, perpétuant l’épidémie de tuberculose et entraînant une morbidité et une mortalité persistantes. Cette lacune dans la détection des cas est en partie due à une utilisation inadéquate et à une extension nationale des outils de diagnostic de la tuberculose recommandés par l’OMS. En outre, bon nombre de ces outils de diagnostic existants répondent insuffisamment aux besoins des personnes à risque de tuberculose ou des systèmes de santé en termes de précision, de délai d’obtention des résultats, d’accessibilité du prix et de pertinence pour une utilisation aux niveaux inférieurs des soins de santé.[6],[7] Les tests existants, complexes et coûteux, sont concentrés principalement aux niveaux secondaire et tertiaire du système de santé. Une partie de cette complexité consiste en une forte dépendance à l’égard des échantillons d’expectorations, souvent difficiles à obtenir, en particulier auprès des enfants, pour obtenir une confirmation bactériologique. Il est nécessaire de s’attaquer aux principaux obstacles à la fourniture d’une véritable solution sur les lieux de soin pour la détection de la tuberculose, y compris le manque d’infrastructures (par exemple, une alimentation électrique peu fiable dans des environnements éloignés), le besoin en échantillons d’expectorations, le besoin en laboratoires et en techniciens spécialisés, les coûts élevés des tests et d’entretien, et le manque de robustesse dans les milieux ruraux et tropicaux.
Grâce à cet appel à propositions, Unitaid vise à catalyser l’accès, l’introduction et le placement optimaux d’outils efficaces pour la détection rapide et précise de la tuberculose.
[1] WHO Global TB Report 2020,
[2] http://www.stoptb.org/news/stories/2020/ns20_014.html
[3] https://www.theglobalfight.org/covid-aids-tb-malaria
[4] Conducting Patient-Pathway Analysis to Inform Programming of Tuberculosis Services, JID 2017:216 (Suppl 7). http://stoptb-strategicinitiative.org/wp-content/uploads/2018/07/Conducting-PPA-to-inform-TB-Services.pdf
[5] TB patients endure tortuous pathways and broken care cascades by Madhukar Pai. https://naturemicrobiologycommunity.nature.com/posts/22350-tb-patients-endure-tortuous-pathways-broken-care-cascades
[6] Treatment Action Group TB Diagnostic Pipeline Report 2020
[7] TAG’s an Activist’s Guide to Tuberculosis Diagnostic Tools