samedi, 30 septembre 2017 à 12:00 heures
Unitaid a le plaisir d’annoncer un nouvel appel à propositions dans le domaine d’intervention suivant : Accélérer l’adoption d’outils novateurs de lutte antivectorielle.
Cet appel à propositions porte sur le développement de produits à un stade avancé pour de nouveaux outils de lutte antivectorielle dans le domaine du paludisme, cependant des outils pouvant combattre d’autres maladies à transmission vectorielle présentent aussi un intérêt particulier.
Selon les estimations, les maladies à transmission vectorielle représentent 17 % de la charge de morbidité due aux maladies infectieuses dans le monde. Il s’agit non seulement du paludisme (la plus mortelle), mais aussi de la dengue, de la fièvre jaune, de l’encéphalite japonaise, de la leishmaniose, de la filariose lymphatique, de la schistosomiase et de la maladie de Chagas, ainsi que d’arboviroses émergentes telles que l’infection au virus Zika et le chikungunya, toutes transmises par des moustiques, des tiques, des mouches et autres arthropodes. Les flambées épidémiques récentes, dont Zika, ont fortement rappelé la nécessité de faire progresser la lutte mondiale contre les maladies à transmission vectorielle afin de combattre ces menaces pesant sur la santé publique. En plus de l’impact considérable en matière de santé publique pour de nombreuses maladies, la lutte antivectorielle contribue également à la réalisation de certains objectifs de développement durable, comme la réduction de la pauvreté et des inégalités.
Les outils de lutte antivectorielle sont cruciaux pour lutter contre les maladies à transmission vectorielle et les éliminer. Selon les estimations sur les 663 millions de cas de paludisme évités en Afrique subsaharienne entre 2001 et 2015, près de 80 % ont pu l’être grâce aux moustiquaires à imprégnation durable et aux pulvérisations intradomiciliaires à effet rémanent. Malgré les progrès obtenus grâce à l’utilisation d’interventions antivectorielles rentables, de multiples facteurs compromettent les progrès futurs ; les plus graves étant la résistance aux insecticides, la transmission des maladies à l’extérieur des habitations et la transmission résiduelle impliquant une persistance de la transmission malgré les interventions menées en matière de lutte antivectorielle de qualité. On ne dispose actuellement que d’outils limités pour relever ces défis et donc la mise au point de nouveaux outils efficaces est une priorité essentielle. De même, veiller à ce que ces nouveaux outils soient mis sur le marché le plus vite possible et qu’ils s’accompagnent de recommandations fondées sur des bases factuelles et des guides opérationnels est indispensable.
Tandis que les investissements dans le développement de produits pour la lutte antivectorielle ont permis de développer une filière de recherche-développement très fournie, plusieurs défis compromettent la transformation des innovations en produits viables pouvant être introduits sur le marché puis déployés à grande échelle. Sont inclus à la fois le coût élevé de la recherche-développement à un stade avancé, plus précisément les essais à grande échelle nécessaires pour démontrer l’impact en termes de réduction de l’infection et/ou de la maladie, ainsi que les obstacles à la mise sur les marchés auxquels les innovateurs et les acheteurs sont confrontés comme par exemple l’établissement de la rentabilité des nouveaux produits lors d’une mise en œuvre à grande échelle. Les innovateurs rencontrent aussi d’autres difficultés, comme : définir l’unique point de vente des interventions nouvelles ; établir des prix viables pour que les produits permettent à la fois de dégager des profits et restent abordables ; s’assurer de l’acceptation des organismes d’achats et des consommateurs ; et introduire de nouveaux outils imposant une mise en œuvre complexe et demandant beaucoup de ressources au sein des programmes nationaux de lutte antivectorielle.
Développement de produits à un stade avancé, c’est-à-dire les essais sur le terrain à grande échelle et les activités de préparation à la mise sur le marché (par exemple, le dimensionnement du marché, les scénarios d’utilisation potentielle, l’évaluation de l’acceptabilité dans les communautés, les voies règlementaires et celles de la distribution, les solutions de fabrication, les possibilités de partenariat y compris avec des partenaires essentiels au niveau politique et à celui de la mise à l’échelle, les études sur le rapport coût-efficacité et la volonté de payer, etc…) pour les outils novateurs de lutte antivectorielle dans les catégories suivantes :
nouveaux outils à base d’insecticide et/ou méthodes d’application (à l’exclusion de nouvelles moustiquaires à imprégnation durable comme celles avec de nouvelles associations ou des mélanges d’insecticides, ainsi que de nouveaux insecticides ou équipements pour les pulvérisations intradomiciliaires à effet rémanent),
nouveaux outils ne reposant pas sur les insecticides (par exemple méthodes de lutte biologique, endectocides, systèmes push-pull).
Pour être considérés dans le cadre de cet appel à propositions, les outils de lutte antivectorielle doivent au minimum être destinés à lutter contre le paludisme et viser à relever un ou plusieurs défis essentiels dans ce domaine, à savoir la résistance des insecticides, la transmission à l’extérieur et/ou la transmission résiduelle. Néanmoins, des outils couvrant d’autres maladies à transmission vectorielle que le paludisme présentent un intérêt particulier (par exemple en ciblant les comportements communs entre les anophèles et d’autres vecteurs).
Dans le cadre de cet appel à propositions, l’expression « développement de produits à un stade avancé » se réfère spécifiquement à des essais sur le terrain à grande échelle/dans les communautés, conçus pour évaluer les allégations de produits et l’impact épidémiologique, menés après des évaluations fructueuses en laboratoire et à petite échelle sur le terrain (par exemple des études en hutte expérimentale). Les données produites doivent convenir à l’évaluation de produits par l’Organisation mondiale de la Santé, ainsi qu’à la voie politique, et elles doivent apporter la preuve de l’impact du nouveau produit pour la santé publique. Du fait que les subventions accordées dans le cadre du présent appel à propositions débuteront mi-2018, les candidats doivent démontrer la possibilité de commencer des essais des nouveaux produits sur le terrain dans ce délai.
recherches fondamentales ou à un stade précoce, dont les évaluations en laboratoire ou sur le terrain à petite échelle (par exemple les études en hutte expérimentale) ; nouvelles moustiquaires à imprégnation durable comme celles avec de nouvelles associations ou des mélanges d’insecticides, ainsi que de nouveaux insecticides ou équipements pour les pulvérisations intradomiciliaires à effet rémanent ; outils ne s’intéressant pas directement à la lutte contre le paludisme et à son élimination ; et outils/activités de surveillance entomologique.
Les propositions soumises doivent clairement démontrer qu’elles correspondent aux objectifs décrits ci-dessus, qu’elles ont l’impact escompté et qu’elles sont rentables, sans oublier leur valeur complémentaire ou ajoutée par rapport à des projets similaires.
Si vous comptez soumettre une proposition, veuillez remplir et envoyer le formulaire d’intention (ISP) à proposalsunitaid@who.int d’ici au 8 juillet 2017.
La date de clôture pour la réception des propositions complètes est fixée au 30 septembre 2017, à 12 heures, heure de Genève (Suisse). Les demandes reçues après ce délai ne seront pas prises en compte.
N.B. Votre proposition n’est considérée comme soumise qu’à partir du moment où vous avez reçu un message de confirmation par courriel de la part de l’administrateur des demandes de subvention.
Unitaid agit au moyen d’interventions fondées sur les marchés pour un impact au niveau du marché mondial et de la santé publique. Comme noté précédemment, Unitaid attend des méthodes décrivant une approche cohérente et intégrée (par exemple des outils ciblant de multiples vecteurs ou maladies à transmission vectorielle). Les candidats doivent être conscients des hypothèses sous-jacentes à l’approche qu’ils proposent et doivent mettre en avant tout risque majeur ou autres facteurs susceptibles d’influer sur les résultats. Enfin, Unitaid attend des propositions qu’elles décrivent une voie à suivre simple, concrète et claire pour atteindre les résultats et l’impact voulus.