Unitaid cherche à réduire la mortalité infantile avec un meilleur diagnostic de la fièvre
Genève – Le Conseil d’administration d’Unitaid a approuvé un plan pour concentrer les investissements sur la prise en charge de la fièvre chez l’enfant afin d’empêcher les décès et de remédier à la surconsommation de médicaments antipaludéens et d’antibiotiques, qui favorisent la résistance antimicrobienne.
Une meilleure prise en charge de la fièvre pourrait empêcher davantage d’enfants de mourir des suites du paludisme ou d’autres maladies.
Unitaid financera tout d’abord des activités dans deux domaines clés : de nouveaux outils de diagnostic pour faire la distinction entre les infections bactériennes et non bactériennes dans les pays à revenu faible ; et de meilleurs outils pour identifier les maladies graves dans les établissements de santé primaires. Tous deux ciblent des établissements de santé dans des pays à revenu faible et intermédiaire où les enfants avec de la fièvre demandent le plus souvent des soins. Des appels à propositions de financement seront lancés en temps opportun.
Une meilleure prise en charge de la fièvre chez l’enfant exige de nouveaux outils de diagnostic améliorés. Une fois le diagnostic du paludisme écarté, les mauvais diagnostics de fièvre sont fréquents. Les enfants peuvent recevoir un traitement inapproprié, conduisant parfois à une maladie chronique, voire au décès.
Un mauvais diagnostic peut également donner lieu à un mésusage des antibiotiques, ce qui peut augmenter la résistance aux antibiotiques les plus couramment utilisés. Une étude récente a montré que 69 % des personnes dont les tests de dépistage du paludisme étaient négatifs ont reçu des antibiotiques.
« Il existe un besoin urgent de nouvelles technologies pour améliorer le diagnostic de la fièvre chez l’enfant dans les pays à revenu faible et réduire le risque de résistance antimicrobienne », affirme Celso Amorim, président du Conseil d’Unitaid. « La décision du Conseil reflète les engagements d’Unitaid envers une approche plus intégrée de la santé, un composant clé de sa stratégie prévue sur cinq ans et de ses objectifs de développement durable. »
En 2016, environ 5,6 millions d’enfants sont morts avant leur cinquième anniversaire. La pneumonie, la diarrhée et le paludisme restent les principales causes de décès chez l’enfant, tandis que la malnutrition est associée à 45 % des décès chez les moins de cinq ans.
La fièvre, le principal symptôme du paludisme, peut avoir plusieurs causes et de nombreux enfants qui ont de la fièvre présentent également d’autres symptômes non spécifiques tels que la toux, un signe de pneumonie, et la diarrhée.
Selon les estimations, plus de 75 % des enfants qui demandent des soins auprès des établissements de santé et au sein de la communauté ont de la fièvre. Mais seule une partie d’entre eux a besoin d’un traitement spécifique comprenant un antibiotique ou un médicament antipaludéen. De nombreux enfants sont pourtant inutilement mis sous traitement, ce qui augmente le risque de résistance et gaspille des médicaments.
« Nous espérons que les nouveaux tests de diagnostic nous aideront à mieux identifier les enfants qui ont besoin d’antibiotiques et d’antipaludéens », déclare Lelio Marmora, Directeur exécutif d’Unitaid. « Investir dans la prise en charge de la fièvre chez l’enfant est un domaine hautement prometteur qui permettra de combattre la résistance médicamenteuse, de renforcer la lutte contre le paludisme et, à terme, de sauver la vie de nombreux enfants. »
De nouveaux tests sont à l’étude afin d’identifier les infections bactériennes dans les pays à revenu faible et intermédiaire, et certains tests sont déjà à un stade de développement avancé. Cependant, les preuves concernant leur utilisation potentielle et leur impact dans des conditions de revenu faible et intermédiaire sont insuffisantes. Si ces tests s’avèrent fiables et hautement efficaces, ils répondront à un besoin critique non satisfait.
Par conséquent, le Conseil a adopté une résolution soutenant le développement de meilleurs outils pour la prise en charge de la fièvre chez l’enfant.
La décision d’investir dans la prise en charge de la fièvre chez l’enfant contribuera aux objectifs exposés dans la Stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016-2030 et dans la Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent de l’OMS.
Unitaid salue la nouvelle contribution de 50 millions de dollars de la Fondation Bill & Melinda Gates
Genève – Unitaid se félicite de la prolongation du partenariat à long terme avec la Fondation Bill & Melinda Gates par un nouvel engagement de 50 millions de dollars, qui porte à 150 millions de dollars la contribution totale apportée par la fondation à Unitaid depuis 2006.
La Fondation Bill & Melinda Gates exprime, avec cette nouvelle contribution, son enthousiasme pour son étroite collaboration avec Unitaid afin de favoriser des innovations en santé qui permettront d’élargir l’accès à la prévention, au diagnostic et au traitement du VIH/sida, de la tuberculose et du paludisme pour les personnes qui en ont le plus besoin mais qui vivent dans les pays aux ressources les plus limitées. La subvention sera versée sur une période de cinq ans.
Évoquant la contribution, Bill Gates, coprésident de la Fondation Bill & Melinda Gates, a déclaré : « Unitaid est un partenaire important à la fois pour notre fondation et pour la communauté de la santé mondiale dans la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. Sa capacité à déployer des technologies sanitaires innovantes contribue à sauver et à améliorer des vies dans le monde entier. »
Les investissements d’Unitaid sont un moyen efficace d’apporter des solutions innovantes et de qualité en matière de santé, qui, à terme, profiteront à des millions de personnes. Le déploiement de ces avancées à grande échelle par les pays et les partenaires, permet de sauver des centaines de milliers de vies supplémentaires et représente d’énormes économies pour les systèmes de santé des pays aux ressources les plus limitées.
« Le soutien de la Fondation Bill & Melinda Gates nous aide à nous rapprocher d’un monde dans lequel on puisse vivre sans les trois pandémies », a expliqué Lelio Marmora, Directeur exécutif d’Unitaid. « Nous sommes heureux de poursuivre ce partenariat dynamique dans la décennie à venir. »
Créée en 2006 par le Brésil, le Chili, la France, la Norvège et le Royaume-Uni dans le but de proposer une approche innovante en matière de santé mondiale, Unitaid a déjà investi plus de 2 milliards de dollars dans des solutions innovantes pour la santé, que les organisations partenaires peuvent ensuite déployer à grande échelle et rendre largement accessibles.
Dans le cadre de sa nouvelle stratégie établie en 2016 pour une durée de cinq ans, Unitaid prévoit de maintenir son engagement concernant les trois maladies mentionnées précédemment, tout en favorisant une approche plus intégrée en matière de santé, en particulier dans le domaine de la santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile.
Unitaid soutient actuellement des projets ayant pour objectifs la mise à disposition des kits de test d’autodépistage du VIH à grande échelle, le lancement d’une nouvelle génération de médicaments de pointe contre le VIH dans les pays à revenu faible et intermédiaire, la mise au point de meilleurs traitements pour la tuberculose pharmacorésistante, l’élaboration de nouveaux traitements pour les formes sévères de paludisme et la prévention des décès dus aux paludisme chez les femmes enceintes et les nouveau-nés.
Contacts pour les médias
Andrew Hurst, Unitaid, Geneva – tel. +41 22 791 3859, hursta@unitaid.who.int