Unitaid ouvre la voie vers l’élimination de l’hépatite C
Photo : © Medicines Patent Pool
Genève, 27 juillet 2021 – Unitaid a investi plus de 45 millions de dollars américains dans l’hépatite C depuis 2015, mettant en œuvre le développement d’outils plus efficaces et moins coûteux et démontrant qu’il est possible d’atteindre – et de guérir – des personnes dans des établissements aux ressources limitées.
Lors de la Journée mondiale de l’hépatite, le 28 juillet, Unitaid célèbre ces travaux menés en partenariat avec Médecins sans frontières (MSF), la Fondation pour de nouveaux diagnostics innovants (FIND), la Coalition Plus, le Medicines Patent Pool (MPP) ainsi que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et nous rapprochant des objectifs d’élimination à l’horizon 2030.
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L’hépatite C, dont le vecteur est un virus sanguin, peut être à l’origine de graves lésions du foie, dont des cancers, lorsqu’elle n’est pas traitée. L’OMS estime que 58 millions de personnes à travers le monde sont infectées par le virus et que, chaque année, près de 290 000 personnes décèdent de causes liées à l’hépatite C.
Lorsque les nouveaux médicaments introduits en 2013 se sont révélés être en mesure de transformer le traitement de l’hépatite C, Unitaid a posé les jalons pour garantir que ces produits innovants parviennent aux personnes qui en avaient le plus besoin. Ces médicaments, dénommés antirétroviraux à action directe (DAAS), ont permis de guérir plus de 90 pourcent des gens en seulement trois mois sans effets secondaires graves. Les options thérapeutiques antérieures étaient inefficaces et toxiques, en plus d’être coûteuses, laissant aux systèmes de santé peu de solutions pour venir en aide aux personnes infectées par le virus.
« Unitaid a engagé un ensemble complémentaire d’investissements pour améliorer le traitement de l’hépatite C. Au cours des six dernières années, nous avons contribué à mettre à disposition des médicaments essentiels, à simplifier les analyses et le traitement, à améliorer les outils de diagnostic, à faciliter l’accès aux soins des personnes à risque et à sensibiliser les communautés affectées et les gouvernements aux programmes de traitement, » a déclaré le Docteur Philippe Duneton, directeur général d’Unitaid.
La première étape visait à permettre la production et la livraison de médicaments de qualité à un prix abordable, afin de mettre ces nouveaux produits innovants à disposition des pays à revenu faible ou intermédiaire (PFR-PRI).
« Nous savions, basé sur les résultats que nous avions obtenus dans le traitement du VIH, que les licences volontaires seraient essentielles pour élaborer une stratégie d’éradication de l’hépatite C. Avec le soutien d’Unitaid, le Medicines Patent Pool (MPP) a signé sa première convention de licence en 2015 avec Bristol-Myers Squib, permettant aux fabricants de médicaments génériques de développer et de fournir des versions de qualité du médicament antiviral à action directe (DAA) daclatasvir et ses combinaisons dans au moins 112 PFR-PRI », a déclaré Charles Gore, directeur général du MPP.
« Aujourd’hui, dans les pays qui sont fournis en médicaments grâce à notre licence, un traitement de 12 semaines associant sofosbuvir et daclatasvir est mis à disposition pour moins de 100 $US ».
Dans le cadre des efforts de sensibilisation menés par le bénéficiaire d’Unitaid Coalition PLUS, deux agents communautaires distribuent des trousses de prévention comprenant des informations sur l’hépatite C aux travailleurs et travailleuses du sexe dans le quartier Chow Kit de Kuala Lumpur. Photo : © Coalition PLUS / Syaiful Redzuan Md Noor
L’hépatite C affecte de manière disproportionnée les populations pauvres, marginalisées et déplacées qui vivent dans des pays à faible revenu ou des pays à revenu intermédiaire, les personnes qui s’injectent des drogues et les personnes vivant avec le VIH présentant un risque particulièrement élevé.
« Nous observons que les personnes les plus affectées par l’hépatite C sont souvent celles qui ont le moins accès aux systèmes de santé. Nous prévoyons de donner accès au traitement à ces personnes grâce à une forte présence sur le terrain de personnes chargées de mobiliser les communautés », a déclaré Hakima Himmich, présidente de Coalition PLUS. « Grâce à ce réseau, nous avons sensibilisé davantage et créé une voie d’entrée vers les soins bien au-delà de ceux de l’hépatite C – en y associant des programmes de réduction des risques et du VIH, des cellules de soutien psychique, des services d’assistance aux sans-abri et encore bien d’autres initiatives ».
« Quand nous avons lancé ces travaux, le traitement contre l’hépatite C se faisait à l’aide d’injections qui étaient coûteuses, toxiques et difficiles à délivrer dans des établissements dotés de faibles moyens », a déclaré Leena Menghaney, conseillère en propriété intellectuelle internationale, de la Campagne d’accès aux médicaments de MSF. « Le travail cohérent portant sur l’accès accru à des analyses et à des médicaments oraux génériques qui sont efficaces, sûrs et moins coûteux a démontré qu’il est possible de guérir les communautés les plus marginalisées et les patients de MSF. À l’aide de ces outils d’accès, nous avons démontré comment intégrer les services dédiés à l’hépatite C dans les projets médicaux et liés au VIH existants pour réussir à guérir les gens, y compris dans des établissements difficiles ou aux ressources limitées ».
Un technicien utilise un test rapide de diagnostic dans un laboratoire mobile pour dépister rapidement les personnes à haut risque de contracter une infection par le virus de l’hépatite C. Photo : © FIND
Il a été déterminant de développer des méthodes de dépistage et de diagnostic plus simples pour améliorer la prise en charge de l’hépatite C. Les méthodes antérieures nécessitaient des laboratoires de haute technologie dont seuls disposaient les hôpitaux centraux implantés dans les capitales des pays, et de ce fait les analyses étaient coûteuses, inappropriées et inaccessibles.
« La grande majorité des personnes souffrant de l’hépatite C n’ont pas accès au traitement pour une raison simple : elles ignorent qu’elles sont infectées », a déclaré Sonjelle Shilton, responsable de l’hépatite chez FIND. « Nous avons rapidement progressé dans le développement et la mise en place d’outils et d’appareils plus simples qui ont permis de diagnostiquer l’hépatite C dans des établissements généraux de santé. Nous avons travaillé dans des pays durement touchés pour développer des modèles innovants afin d’intégrer le dépistage de l’hépatite C dans le traitement du VIH ».
« Nous avons commencé à observer d’intéressantes avancées contre l’hépatite C, essentiellement grâce aux solutions développées et éprouvées par Unitaid et par nos partenaires », a déclaré le docteur Duneton. « Depuis 2015, le nombre des décès liés à l’hépatite C a diminué de plus de 25 pourcent et le nombre total de personnes infectées continue également à diminuer. Cela dit, la pandémie de COVID-19 menace nos progrès, en retardant et en interrompant les prestations et, de surcroît, en marginalisant les groupes à risque ».
En 2016, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fixé l’année 2030 comme objectif pour éliminer ce fléau sanitaire mondial que constitue l’hépatite C.
« Nous disposons désormais des outils et des approches nécessaires pour parvenir à éliminer l’hépatite C en 2030 », a déclaré le docteur Meg Doherty, directrice auprès de l’OMS du Département des Programmes mondiaux sur le VIH, l’hépatite et les infections sexuellement transmissibles (IST). « L’OMS a publié de nouvelles directives sur les auto-tests pour le dépistage de l’hépatite C et des recommandations sur la validation nationale de l’éradication de l’hépatite virale. Nous pressons les états et nos partenaires de rapidement mettre en œuvre des approches fondées sur les preuves – car l’hépatite ne peut pas attendre ».
Contact pour les médias
Maggie Zander, Unitaid, Genève | zanderm@unitaid.who.int | tél. +41 79 593 17 74