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De nouveaux projets permettant d’améliorer l’identification des enfants atteints de cas de fièvre sévère

Genève – ALIMA, PATH et Unitaid lancent une initiative de 43 millions de dollars visant à mettre à la disposition des opérateurs de santé primaire des outils de diagnostic, faciles à l’emploi et peu coûteux, en Afrique et en Asie. Ces outils permettront une identification plus rapide des enfants atteints de cas de fièvre sévère […]

Augustin Augier, ALIMA Executive Director; Lelio Marmora, Unitaid Executive Director and Steve Davis, PATH CEO. Photo: Momcilo Orlovic / Unitaid

Genève – ALIMA, PATH et Unitaid lancent une initiative de 43 millions de dollars visant à mettre à la disposition des opérateurs de santé primaire des outils de diagnostic, faciles à l’emploi et peu coûteux, en Afrique et en Asie. Ces outils permettront une identification plus rapide des enfants atteints de cas de fièvre sévère et de les orienter dans des centres de traitement appropriés dans les meilleurs délais.

Les deux projets vont s’articuler de manière complémentaire afin d’accélérer l’accès aux technologies permettant d’identifier simultanément plusieurs maladies dont la pneumonie, la diarrhée et le paludisme. Cette démarche coordonnée s’inscrit dans la lignée des objectifs de développement durable des Nations Unies qui préconisent le recours à des approches intégrées de santé publique à l’échelon mondial.

Les deux projets s’étendront sur neuf pays, avec une subvention de 28,4 millions de dollars attribuée à PATH jusqu’en 2023, et une enveloppe de 14,9 millions de dollars allouée à ALIMA jusqu’en 2022.

“Trop d’enfants décèdent chaque jour car leur état de santé n’est pas diagnostiqué de manière précise et fiable”, a déclaré Augustin Augier, Directeur Général d’ALIMA. “Notre organisation est fière de travailler avec Unitaid pour permettre l’utilisation de ces outils de diagnostic qui sont essentiels à l’amélioration des services de santé et plus particulièrement à l’identification des enfants à risque en Afrique de l’Ouest”.

Trop souvent, les professionnels de santé en première ligne dans les pays à faible revenu manquent d’outils pour identifier les enfants qui auraient urgemment besoin d’être référés à l’hôpital. Les signes de gravité sont souvent négligés ou mal interprétés. L’absence d’outils de diagnostic rapides et précis engendre souvent une mauvaise utilisation de médicaments et d’antibiotiques antipaludiques, ce qui contribue à alimenter la résistance aux médicaments antimicrobiens et ne permet pas de faire baisser le nombre de décès.

En 2017, on estime que 5,4 millions d’enfants sont morts avant l’âge de 5 ans, la plupart d’entre eux de maladies qui auraient pu être diagnostiquées et soignées.

“La réussite du projet consiste à donner les moyens au personnel des centres de premiers soins et de les doter d’appareils techniques améliorant leur capacité à identifier puis traiter toute une série de pathologies sévères ayant un impact sur une communauté donnée”, a déclaré Steve Davis, Directeur Général de PATH. “Cette approche transversale est un pas important vers le renforcement et l’intégration des systèmes de santé.”

Les appareils permettant de mesurer plusieurs signes vitaux, comme la saturation en oxygène dans le sang et la fréquence respiratoire, sont essentiels pour alerter les personnels de santé quant au degré de gravité de ces symptômes, et ce quelle qu’en soit l’origine. Toutefois, les dispositifs existants ne sont pas adaptés aux besoins des pays à faible revenu, et il existe peu de directives relatives à la mise en œuvre à l’échelon des centres de santé primaire.

Les projets de PATH et ALIMA mettront en œuvre des appareils portatifs et faciles à l’emploi que sont les oxymètres de pouls et qui permettent de mesurer la saturation en oxygène dans le sang. Une saturation basse en oxygène indique qu’un enfant est gravement malade et doit être référé de toute urgence à l’hôpital.

Si l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande l’utilisation d’oxymètres de pouls au niveau des centres de soins de santé primaire, ceux-ci ne sont en réalité que rarement utilisés. Les projets de PATH et ALIMA généreront une quantité importante de données – faisabilité technique, rapport coût-efficacité ou encore impact de l’utilisation d’oxymètres de pouls – qui à terme devraient permettre à ces appareils d’être largement adoptés par les pays et mis à l’échelle par les partenaires financiers.

“Nous devons encourager ces approches intégrées afin de continuer à faire progresser la couverture universelle en matière de santé, lutter contre la résistance aux antimicrobiens et in fine rendre les systèmes de santé beaucoup plus efficaces”, a déclaré Lelio Marmora, Directeur Exécutif d’Unitaid.

PATH travaillera avec l’Institut Tropical et de Santé Publique Suisse (Swiss TPH) en Inde, au Kenya, au Myanmar, au Sénégal et en Tanzanie, tandis qu’ALIMA formera un consortium avec l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), Solthis et Terre des Hommes au Burkina Faso, Guinée, Mali et Niger.

Le projet de PATH permettra également d’évaluer de nouveaux appareils de diagnostic portatifs capables de détecter et mesurer de multiples signes vitaux, comme la fréquence respiratoire, l’hémoglobine ou encore la température.


En savoir plus: Carol MASCIOLA, masciolac@unitaid.who.int