Genève – Unitaid et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont publié un rapport de situation sur les tests de diagnostic rapide pour l’autodépistage du VIH (2017 HIV Rapid Diagnostic Tests for Self-Testing Landscape report). La troisième édition du rapport, lancée à l’occasion de la 9e Conférence scientifique sur le sida (IAS 2017) à Paris, offre une analyse actualisée des dernières technologies et de l’évolution des marchés dans le domaine de l’autodépistage du VIH dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Par comparaison avec l’édition précédente, le rapport de cette année recense un nombre croissant de tests d’autodépistage du VIH introduits sur le marché ainsi qu’une augmentation du nombre de pays adoptant l’autodépistage. Au total, 40 pays ont intégré ces tests d’autodépistage dans leurs politiques nationales, faisant suite à la recommandation formulée par l’OMS en 2016 qui préconise de proposer les tests d’autodépistage en tant qu’approche complémentaire des techniques traditionnelles de dépistage du VIH. Quarante-huit pays supplémentaires élaborent actuellement des politiques nationales pour l’autodépistage du VIH. C’est plus de deux fois le nombre constaté l’an dernier, lorsque les pays ayant des politiques en faveur de cette méthode de dépistage n’étaient que 16.
« L’OMS félicite les pays qui adoptent des approches novatrices, dont l’autodépistage du VIH, en tant que moyens supplémentaires pour atteindre les personnes qui, actuellement, n’ont pas accès aux services de dépistage et sont exposées à un risque élevé d’infection, comme les populations clés, les jeunes, et les hommes dans de nombreux environnements », déclare le Dr Gottfried Hirnschall, Directeur du Département VIH/sida, Programme mondial de lutte contre l’hépatite à l’OMS. « L’OMS continuera à travailler avec les pays et ses partenaires pour que la transposition rapide à plus grande échelle du dépistage du VIH, et notamment de l’autodépistage, soit davantage soutenue. »
À ce jour, quatre tests de diagnostic rapide du VIH ont été approuvés par l’un des membres fondateurs du groupe de travail pour l’harmonisation mondiale (GHTF – Global Harmonization Task Force), tandis qu’un seul test d’autodépistage a obtenu l’aval du comité d’experts pour l’examen des produits diagnostiques de l’OMS. Tous ces produits figurent désormais sur la liste des produits remplissant les critères requis pour être achetés via le financement du Fonds mondial et d’Unitaid. En outre, plusieurs autres tests de dépistage sont autorisés au niveau national au Brésil, en Chine, au Kenya et au Nigéria.
Selon le rapport, le prix des kits de tests d’autodépistage continue à varier largement, à la fois d’un pays à l’autre, et au sein d’un même pays. Dans les pays à revenu élevé, les prix s’échelonnent entre US $22 et $48 par kit dans le secteur privé et entre US $7,50 et $15 dans le secteur public, tandis que dans les pays émergents, les prix vont de US $3 à $6 par test dans le secteur public à US $8 à $16 dans le secteur privé. Toutefois, le prix des tests d’autodépistage dans les pays à revenu faible ou intermédiaire pourrait commencer à diminuer, en partie grâce à l’accord conclu récemment par la Fondation Bill & Melinda Gates pour stimuler les ventes, à des prix abordables, des tests d’autodépistage OraQuick® de la société OraSure Technologies, en vue d’accélérer leur disponibilité à plus grande échelle. En conséquence, les acheteurs de 50 pays à revenu faible ou intermédiaire et de pays où la charge de morbidité due au VIH est élevée seront en mesure d’acheter les tests d’OraSure au prix de US $2 par kit.
Au moins quatre millions de kits de tests d’autodépistage du VIH devraient être achetés par des programmes financés par des donateurs entre juillet 2017 et fin 2018, à savoir principalement par l’Initiative pour l’autodépistage du VIH en Afrique financée par Unitaid (STAR – Self-Test AfRica) ainsi que d’autres programmes financés respectivement par le Fonds mondial et le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR).
« Unitaid est à l’avant-garde des efforts mondiaux visant à élargir l’accès à l’autodépistage du VIH dans les pays à revenu faible ou intermédiaire » a déclaré Lelio Marmora, Directeur exécutif d’Unitaid. « Les conclusions du présent rapport montrent que nos investissements, comme ceux de nos partenaires, aident les pays à progresser vers l’objectif mondial des 90 % de personnes vivant avec le VIH connaissant leur statut sérologique d’ici à 2020. »
L’Initiative STAR, et d’autres projets, ont aussi fourni à la communauté mondiale divers modèles et mécanismes de distribution de tests d’autodépistage qui contribuent à assurer le lien avec les soins, à promouvoir les produits, et à informer les utilisateurs finaux. Ces éléments pourront servir aux programmes d’autodépistage dans d’autres régions.
« Par l’intermédiaire de l’Initiative STAR, nous avons directement pu témoigner de l’efficacité de l’autodépistage », a déclaré le Dr Karin Hatzold, Directrice de projet pour l’Initiative. « L’élargissement de l’autodépistage du VIH dans les premiers pays visés puis son introduction rapide dans de nouveaux pays dans le cadre du projet pourra servir de modèle en vue d’une adoption dans d’autres régions. »
Malgré ces évolutions positives, plusieurs obstacles doivent être surmontés pour que la mise en place de l’autodépistage du VIH soit un succès, parmi lesquels le niveau de soutien du gouvernement et des donateurs, le manque de clarté et de transparence des dispositions réglementaires au niveau des pays, le besoin d’innovation, et la faiblesse et l’imprévisibilité de la demande. Les gouvernements des pays, les fabricants et les partenaires doivent continuer à travailler ensemble pour relever ces défis et favoriser l’émergence d’un marché des tests d’autodépistage du VIH. La couverture du dépistage du VIH pourrait ainsi augmenter et les pays être davantage en mesure d’atteindre les principales cibles fixées au niveau mondial, notamment diagnostiquer 90 % des personnes infectées par le VIH d’ici à 2020.
Pour lire le rapport complet (en anglais) : « Landscape for HIV rapid diagnostic tests for HIV self-testing – 3rd edition » – juillet 2017.
Le rapport a été établi par Population Services International (PSI) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avec le soutien financier d’Unitaid et de la Fondation Bill & Melinda Gates.
À propos d’Unitaid
Unitaid investit dans de nouveaux moyens de prévenir, diagnostiquer et traiter le VIH/sida, l’hépatite C, la tuberculose et le paludisme de manière plus rapide, plus économique et plus efficace. L’organisation met les innovations en santé et le potentiel qu’elles représentent à la portée de ceux qui en ont le plus besoin et permet l’introduction à grande échelle de nouveaux produits de santé en collaborant avec les gouvernements et les partenaires financiers tels que PEPFAR et le Fonds mondial.
Pour en savoir plus : www.unitaid.org.
À propos de l’Organisation mondiale de la Santé
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) est l’institution spécialisée des Nations Unies chargée de la santé mondiale. Les activités du Département VIH de l’OMS visent à fournir des orientations normatives et techniques de premier plan et à soutenir les États Membres pour qu’ils accélèrent leur riposte face au VIH et parviennent à la couverture universelle pour les services de prévention, de traitement, de soins et de soutien pour tous ceux qui en ont besoin.
À propos de Population Services International (PSI)
PSI est une organisation de premier plan dans le domaine de la santé mondiale qui travaille dans les domaines du VIH, de la santé reproductive, de la survie de l’enfant, des maladies non transmissibles et de l’assainissement. En partenariat avec le secteur public, et en tirant parti de la puissance des marchés, PSI fournit des produits qui permettent de sauver des vies, des services et des communications qui donnent aux populations vulnérables les moyens de mener des vies plus saines. Pour en savoir plus : http://www.psi.org/.]