Alors que la 78e session de l’Assemblée mondiale de la Santé adopte l’historique Accord sur les pandémies, la France et l’Afrique du Sud, en collaboration avec Unitaid, ont organisé cette semaine un événement de haut niveau afin de transformer les engagements en actions concrètes. Après trois années de dialogue mondial intense, co-présidé par l’Afrique du Sud et la France, cet accord marque une étape clé vers une meilleure préparation du monde face aux futures pandémies.
« La crise de la COVID-19 a mis en lumière des failles critiques dans l’architecture sanitaire mondiale, en particulier l’absence de mécanismes établis pour garantir un accès équitable aux outils vitaux », a déclaré Anne-Claire Amprou, Ambassadrice française pour la santé mondiale. « L’Accord sur les pandémies inscrit le principe d’équité au cœur de tout le cycle de préparation et de réponse, et garantit notamment un système de réponse robuste et global afin que nous soyons mieux armés face à la prochaine pandémie. »
Les piliers essentiels de l’accord, comme le transfert de technologies, la production durable et la fabrication régionale, commencent déjà à porter leurs fruits. Des accords de transfert de technologies du Royaume-Uni et de la Corée du Sud vers Diatropix au Sénégal, conclus au plus fort de la pandémie, ont permis de créer des capacités de fabrication de tests diagnostiques rapides en Afrique. Aujourd’hui, ces infrastructures produisent des tests pour le VIH, le paludisme et d’autres maladies endémiques. Des pôles régionaux au Kenya et en Tanzanie contribuent au renforcement des systèmes de santé et à l’amélioration de l’accès à l’oxygène médical, tandis que de nombreux partenaires s’emploient à lever les obstacles systémiques, notamment réglementaires, afin de renforcer les capacités de production régionales.
Ces initiatives prouvent qu’il est possible de mettre en place des systèmes adaptables, capables de répondre aux besoins actuels et de s’adapter rapidement aux futures urgences sanitaires.
« Investir dans la préparation aux pandémies ne détourne pas des besoins sanitaires urgents actuels – c’est au contraire une partie intégrante de la solution », a souligné Precious Malebona Matsoso, ancienne Directrice générale du Département de la Santé d’Afrique du Sud et co-présidente de l’Organe intergouvernemental de négociation (INB). « En renforçant les systèmes de santé pour offrir des soins plus équitables et plus complets, nous répondons à des défis structurels comme le VIH, la santé maternelle et infantile, et les maladies non transmissibles, tout en assurant notre capacité de réponse rapide face aux futures épidémies. Préparation et équité doivent aller de pair. »
Les enjeux sont majeurs. Les flambées de maladies telles que le mpox, Ebola ou Marburg ont augmenté de 41 % entre 2022 et 2024, tandis que les financements mondiaux destinés à la préparation aux urgences sanitaires sont en recul. Plus que jamais, des solutions systémiques et tournées vers l’avenir s’imposent.
« Unitaid salue l’adoption de l’Accord sur les pandémies, une avancée audacieuse et indispensable vers un avenir plus sûr », a déclaré le Dr Philippe Duneton, Directeur exécutif d’Unitaid. « Il faut désormais se concentrer sur la mise à disposition des outils qui sauvent des vies en temps de crise : vaccins, diagnostics et traitements. L’accès ne peut être une réflexion secondaire, il doit être intégré dès le départ. Cet accord jette les bases d’un système de santé mondial plus rapide, plus équitable et prêt à réagir face à la prochaine menace. »
L’événement parallèle, intitulé « De la négociation à la mise en œuvre : opérationnaliser l’accord sur les pandémies », a été co-organisé par les gouvernements de la France et de l’Afrique du Sud et Unitaid à Genève le 21 mai 2025.
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Kyle Wilkinson
Chargé de communication
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