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Unitaid investit 31 millions de dollars dans le soutien à la réduction des risques pour combattre l’hépatite C parmi les personnes usagers de drogues injectables et autres personnes à haut risque

L’hépatite C est une maladie infectieuse dont le virus se transmet par le sang et qui peut entraîner de sérieux dommages au foie, y compris des cancers, si elle n’est pas traitée. Les progrès récents ont permis de développer des traitements très efficaces et abordables dans la plupart des pays à revenu faible ou intermédiaire, qui […]

©Frontline AIDS/Gemma Taylor/2018 
  • L’hépatite C est une maladie infectieuse dont le virus se transmet par le sang et qui peut entraîner de sérieux dommages au foie, y compris des cancers, si elle n’est pas traitée.
  • Les progrès récents ont permis de développer des traitements très efficaces et abordables dans la plupart des pays à revenu faible ou intermédiaire, qui concentrent 80 % des personnes atteintes d’hépatite C ; cependant, la majorité de ces personnes n’ont pas accès aux soins.
  • Les groupes marginalisés sont affectés de manière disproportionnée par l’hépatite C : quatre personnes usagers de drogues injectables sur dix et une personne incarcérée sur quatre sont atteintes d’une infection active.
  • L’investissement réalisé par Unitaid soutiendra les efforts déployés pour venir en aide à ces populations en intégrant des services de dépistage et de traitement de l’hépatite C dans les programmes de réduction des risques et en mettant à l’essai deux produits novateurs/sous-utilisés visant à réduire les risques associés aux drogues injectables.
  • Par l’intermédiaire de trois projets complémentaires, Frontline AIDS, Médecins du Monde et PATH dirigeront des travaux menés dans dix pays afin d’évaluer la demande et de générer les données probantes nécessaires pour déployer le traitement et la prévention de l’hépatite C à plus grande échelle.
  • L’investissement d’Unitaid donnera un élan considérable aux initiatives de réduction des risques dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, représentant une augmentation de 20 % du financement total de ces initiatives.

Melbourne – Donnant un élan majeur dans le soutien à la réduction des risques, l’agence de santé mondiale Unitaid s’est engagée ce jour à investir 31 millions de dollars dans la prévention de l’hépatite C parmi les personnes usagers de drogues injectables et les autres populations à risque, telles que les personnes incarcérées. Ces outils et démarches de prévention contribueront également à prévenir la contraction d’autres maladies transmissibles par le sang, comme le VIH.

Les progrès révolutionnaires accomplis ces dernières années ont permis de développer des traitements de l’hépatite C très efficaces et abordables dans la plupart des pays à revenu faible ou intermédiaire. Cependant, le manque de sensibilisation et les lacunes en matière d’accès aux soins entravent gravement les efforts déployés pour éradiquer cette maladie, notamment au sein des communautés dans lesquelles les taux de transmission sont les plus élevés.

Bien que les personnes qui s’injectent des drogues ne représentent que 10 % des 58 millions de personnes infectées par le virus de l’hépatite C dans le monde, 43 % des nouvelles infections sont dues à la consommation de drogue par injection.

Le financement d’Unitaid favorisera l’intégration du dépistage et du traitement de l’hépatite C dans les programmes de réduction des risques et permettra de mettre à l’essai deux produits destinés à prévenir les infections : les seringues à espace mort réduit ainsi que de nouvelles formulations de buprénorphine d’action prolongée (un médicament utilisé dans le cadre des traitements par agonistes opioïdes).

Dans les seringues à espace mort réduit, le réservoir pouvant contenir du sang après utilisation est plus petit que dans les seringues normales, ce qui limite le risque de contraction d’infections transmissibles par le sang en cas de partage d’aiguilles. Les formulations de buprénorphine d’action prolongée, un médicament qui permet de réduire les effets de la dépendance aux opioïdes et du sevrage, pourraient constituer une option viable pour les clients qui auraient des difficultés à accéder quotidiennement à des formulations orales de ce produit, par exemple en raison de frais élevés et non remboursables, de faits de harcèlement par les forces de l’ordre ou d’actes de discrimination.

À l’exception d’une utilisation limitée en Ukraine, la buprénorphine d’action prolongée n’est disponible dans aucun pays à revenu faible ou intermédiaire. Et, bien que de nombreux pays disposent de seringues à espace mort réduit, des lacunes importantes dans la compréhension et les préférences des utilisateurs ont gravement entravé leur adoption.

« L’hépatite C est de plus en plus reléguée aux populations négligées qui, trop souvent, ne sont pas suffisamment ciblées par les interventions de santé au niveau mondial, » a déclaré Karin Timmermans, Responsable technique au sein d’Unitaid, lors de la 27e Conférence internationale sur la prévention des risques, à Melbourne. « C’est pour Unitaid une grande fierté de pouvoir agir en faveur des démarches de réduction des risques dans le cadre du traitement et de la prévention de l’hépatite C parmi les personnes dont l’accès aux soins est le plus entravé. »

« Nous saluons l’engagement pris par Unitaid concernant la prévention de l’hépatite C par des approches fondées sur la prévention des risques et, notamment, l’importance accordée par l’organisation à la participation concrète des communautés depuis ses débuts, » a déclaré Judy Chang, Directrice exécutive de l’organisation International Network of People who Use Drugs (INPUD). « Le financement des activités de recherche et de plaidoyer menées par les communautés en ce qui concerne les meilleures approches de prévention et de traitement de l’hépatite C constitue une avancée majeure dans la promotion d’un contexte sanitaire plus équitable. Nous nous réjouissons à l’idée de travailler avec Unitaid et d’autres partenaires pour faire en sorte que nos voix soient entendues et prises en considération. »

Parmi toutes les personnes atteintes d’hépatite C, 80 % vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Les personnes qui ont le plus de difficultés à accéder aux soins de santé sont disproportionnellement affectées par cette maladie.

Les efforts de lutte contre l’hépatite C et de réduction des risques ont été, jusqu’à présent, considérablement sous-financés, ce qui a aggravé la marginalisation des populations déjà vulnérables. L’investissement réalisé par Unitaid représente une augmentation de 20 % des financements en faveur de la réduction des risques dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

« En accordant la priorité à la réduction des risques, nous pourrons faire en sorte que les personnes les plus à risque puissent accéder aux outils dont elles ont besoin pour se protéger contre l’hépatite C et les autres infections transmissibles par le sang, » a déclaré le Dr Meg Doherty, Directrice du département VIH, hépatite, infections sexuellement transmissibles (IST) de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). « Cet investissement bénéficiera non seulement aux communautés de personnes usagers de drogues injectables directement ciblées par les différents projets, mais aussi à la santé publique en général. Nous tenons à féliciter Unitaid pour son esprit d’initiative et son engagement en faveur de l’équité en matière de santé. »

Dans le cadre de trois projets complémentaires réalisés dans dix pays au total, Frontline AIDS, Médecins du Monde et PATH s’emploieront à garantir que les personnes les plus à risque soient sensibilisées à la nécessité du dépistage de l’hépatite C et bénéficient d’un accès simple et rapide aux traitements.

Ces projets permettront en outre d’obtenir des données probantes essentielles pour élargir l’utilisation de seringues à espace mort réduit et de buprénorphine d’action prolongée, y compris en vue d’acquérir une compréhension des préférences des utilisateurs, de réduire les coûts, d’accroître la demande et d’assurer une distribution efficace.

Ces deux produits seront mis à l’essai dans différents établissements en Afrique du Sud, en Égypte, en Inde, au Kirghizistan, au Nigéria, en Tanzanie, en Ukraine et au Viet Nam. Les seringues à espace mort réduit seront introduites à titre expérimental dans les établissements cibles de deux pays supplémentaires (l’Arménie et la Géorgie). Les dix pays concernés intégreront la prestation de certains services à leurs programmes de réduction des risques.

Cette nouvelle initiative s’appuie sur un engagement de longue date pris par Unitaid en faveur de la lutte contre l’hépatite C. Les précédents projets de l’organisation ont contribué à faire baisser les coûts des services, à simplifier le dépistage et le diagnostic, à démontré l’efficacité des stratégies ciblant les populations à risque et à améliorer la sensibilisation.


CITATIONS SUPPLÉMENTAIRES :

Revati Chawla, de Frontline AIDS, a déclaré : « Nous avons les moyens de prévenir les nouvelles infections par le virus de l’hépatite C. Ce nouveau programme placera les communautés aux avant-postes de cette démarche, en générant des données sur l’efficacité des traitements contre l’hépatite C et sur la manière dont les nouvelles technologies et les initiatives menées par les communautés peuvent améliorer les résultats de santé au profit des personnes usagers de drogues. »

Helena Ranchal, Directrice des opérations internationales de Médecins du Monde, a déclaré : « Ce nouveau programme de réduction des risques, qui vise à prévenir les infections par le virus de l’hépatite C en Arménie, en Géorgie et en Tanzanie, sera dirigé par Médecins du Monde et axé sur les valeurs essentielles de nos partenaires : les soins, le plaidoyer et l’autonomisation. Il ne sera possible de créer un changement durable qu’en donnant aux populations concernées les moyens d’agir pour leur santé. »

Nikolaj Gilbert, Président et PDG de PATH, a déclaré : « Dans le cadre de nos travaux en faveur de la couverture de santé universelle, nous devons impérativement nous concentrer en priorité sur l’accès équitable à des soins de santé acceptables et abordables, notamment pour les membres des communautés marginalisées. Nous tenons à remercier Unitaid d’avoir pris les commandes de cette initiative et de nous avoir permis de participer à cet important projet en exploitant nos capacités de développement du marché, de production de données, de renforcement des systèmes de santé et d’implication des communautés. »


NOTES À L’ATTENTION DES RÉDACTEURS :

À propos de l’hépatite C :

  • L’hépatite C est une maladie infectieuse dont le virus se transmet par le sang et qui peut entraîner de sérieux dommages au foie, y compris des cancers, et s’avérer mortelle si elle n’est pas traitée.
  • D’après les estimations de l’OMS, au niveau mondial, 58 millions de personnes sont atteintes d’une infection active par le virus de l’hépatite C, mais seules 21 % de ces personnes sont dépistées et seules 13 % bénéficient d’un traitement.
  • On dénombre chaque année 1,5 million de nouvelles infections par le virus de l’hépatite C.
  • La plupart sont dues à des pratiques d’injection à risque, à des soins de santé à risque, à des transfusions de sang n’ayant pas fait l’objet d’un dépistage, à la consommation de drogues par injection ou à des pratiques sexuelles entraînant une exposition au sang.
  • Des médicaments antiviraux à action directe permettent de guérir plus de 95 % des personnes infectées par le virus de l’hépatite C, mais la plupart des personnes infectées n’ont pas accès à ces traitements.

À propos des démarches de réduction des risques relatifs à l’hépatite C :

  • Les programmes axés sur les aiguilles et les seringues permettent de réduire la propagation de l’hépatite C et d’autres maladies transmissibles par le sang en promouvant l’utilisation de matériel propre et sûr et en sensibilisant les utilisateurs aux risques associés à leur manipulation.
  • Les traitements par agonistes opioïdes, qui aident à contrôler les effets de la dépendance aux opioïdes et du sevrage, permettent de réduire la fréquence et l’urgence des injections, limitant ainsi le risque de transmission de maladies.
  • La sensibilisation à l’hépatite C et à ses voies de transmission ainsi que la facilitation de l’accès au dépistage et au traitement grâce à des programmes de réduction des risques menés au niveau des communautés sont essentielles pour permettre aux personnes de bénéficier d’un traitement et pour prévenir de nouvelles infections.

À propos des seringues à espace mort réduit :

  • Les seringues à espace mort réduit sont dotées, à leur extrémité, d’un réservoir pouvant contenir du sang après utilisation qui est bien plus petit que celui des seringues normales, ce qui limite considérablement le risque de contraction d’infections transmissibles par le sang en cas de partage d’aiguilles.
  • Les données démontrant leur efficacité sont limitées, notamment dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, mais les recherches menées dans les pays à revenu élevé indiquent que ces seringues pourraient réduire de 76 % le risque d’infection par le virus de l’hépatite C par rapport aux seringues à aiguille amovible.

À propos de la buprénorphine d’action prolongée :

  • La buprénorphine d’action prolongée est une formulation à libération lente, relativement nouvelle, d’un traitement par agonistes opioïdes existant. Elle permet d’apporter un soutien à plus long terme au moyen d’une injection sous-cutanée, par opposition aux doses orales administrées quotidiennement.
  • Ce produit, actuellement utilisé dans un seul pays à revenu intermédiaire (l’Ukraine), pourrait constituer un traitement alternatif très avantageux permettant aux clients de surmonter les difficultés auxquelles ils sont confrontés lorsqu’ils doivent se rendre chaque jour dans les lieux de distribution du traitement, lorsqu’ils sont victimes de stigmatisation ou lorsqu’ils craignent d’être criminalisés.

À propos d’Unitaid

Unitaid est une agence de santé mondiale qui s’emploie à trouver des solutions innovantes pour prévenir, diagnostiquer et traiter les maladies plus rapidement, plus efficacement et à moindre coût dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Elle finance notamment des initiatives visant à lutter contre de grandes maladies telles que le VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose, mais aussi contre les co-infections et comorbidités liées au VIH, comme le cancer du col de l’utérus et l’hépatite C. L’organisation soutient en outre des projets qui ciblent des domaines transversaux, tels que le traitement de la fièvre. En tant qu’acteur clé du Dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la COVID-19, Unitaid mobilise désormais son expertise pour répondre aux défis posés par le développement de nouvelles thérapies et de nouveaux diagnostics pour lutter contre la pandémie de COVID-19. Unitaid est un partenariat hébergé par l’Organisation mondiale de la Santé.


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