Genève – Plus de 10 millions de personnes contractent chaque année la tuberculose (TB), une maladie hautement infectieuse transmise par voie aérienne, qui a causé environ 1,5 million de décès en 2020. On estime que quatre millions de personnes atteintes de TB, soit deux sur cinq, ne sont pas diagnostiquées.
Les efforts pour réduire le fardeau de la TB sont entravés en raison du nombre important de personnes qui ne sont jamais dépistées et n’ont donc pas accès au traitement. Pour celles qui sont diagnostiquées positives, le processus peut être long ; parfois, elles ne reçoivent pas immédiatement le traitement adéquat, ce qui peut conduire à une résistance aux médicaments.
L’examen microscopique des frottis d’expectoration, une méthode de dépistage de la TB qui analyse des échantillons au microscope reste la méthode de dépistage la plus employée dans les centres de santé des pays à revenu faible et intermédiaire où la tuberculose est la plus répandue. Cette méthode est peu onéreuse et simple sur le plan technologique, mais elle est limitée par sa faible sensibilité, en particulier en présence d’une co-infection par le VIH. De plus, les patients doivent se rendre plusieurs fois au centre de santé, et la méthode est globalement inefficace pour diagnostiquer les enfants ou les personnes à un stade avancé de la maladie qui ont des difficultés à produire des crachats. Ceci contribue à un important manque de soins chez les personnes les plus jeunes et les plus vulnérables à la maladie.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande d’utiliser des plateformes de diagnostic moléculaire plus récentes et plus sensibles ainsi que d’autres types d’échantillon pour améliorer la détection des cas de TB. Mais la modernisation des pratiques d’analyse se confronte à des difficultés considérables liées à des coûts élevés, à sa complexité et au manque d’infrastructures requises. Ces pratiques restent en grande partie hors de la portée des structures où les personnes cherchent à obtenir des soins.
Avec un investissement de 30 millions de dollars USD, Unitaid et ses partenaires accélèreront l’introduction de nouvelles technologies de diagnostic, évalueront des approches alternatives de prélèvement et développeront des méthodes combinées de diagnostic de la TB. Mises en œuvre par la Fondation FIND et la Liverpool School of Tropical Medicine (LSTM), les deux initiatives complémentaires visent à améliorer le dépistage et l’analyse des échantillons aux premiers niveaux du système de santé.
« Une personne atteinte de TB active peut en infecter 5 à 15 autres en une seule année. Le manque de dépistage reste le plus grand obstacle au traitement et à la prévention. Sans ces outils, 45 % des personnes atteintes de TB mais par ailleurs en bonne santé décèdent », a indiqué le docteur Philippe Duneton, directeur exécutif d’Unitaid. « Avec ce nouvel investissement, Unitaid vise à pallier le manque de dépistage et de diagnostic de la TB, qui laisse chaque année plus de 4 millions de personnes sans accès à des soins pour une maladie qui peut être évitée, traitée et guérie. »
« La TB est l’une des maladies infectieuses les plus meurtrières au monde, la deuxième juste derrière la COVID-19 ces dernières années. Pourtant, nous pouvons la dépister, la traiter et la guérir », a précisé Bill Rodriguez, PDG de FIND. « Des millions de personnes décèdent de la TB simplement parce qu’elles ne peuvent pas obtenir un diagnostic. Pire, avec la COVID, les personnes hésitent à se rendre dans un établissement de soins ; la TB a pu ainsi se propager sans contrôle plus rapidement que jamais dans les foyers et les communautés. Offrir de meilleurs tests pour aider les communautés à dépister localement la maladie, interrompre sa propagation et veiller à ce que les personnes puissent accéder à un traitement est la priorité absolue pour faire face au fardeau de la TB. L’investissement d’Unitaid nous permettra de collaborer avec les développeurs et les communautés pour combler le manque de diagnostic de la TB et sauver des vies. »
« Nous avons pris du retard par rapport à l’objectif visant à offrir un diagnostic de la TB fiable, abordable et équitable là où il est le plus nécessaire », a précisé le docteur Peter MacPherson, investigateur principal du projet START 4-ALL de la LSTM. « Le projet START 4-ALL examinera les combinaisons possibles de méthodes existantes et nouvelles pour diagnostiquer la TB afin qu’elles soient adaptées aux besoins des personnes exposées à un risque. Nos efforts se concentreront sur les soins communautaires et primaires, en tant compte du nombre important d’opportunités manquées de diagnostic qui entraîne des coûts de santé catastrophiques. Le développement et l’évaluation de combinaisons de tests de la TB adaptées au patient nous permettront de trouver les solutions les plus précises, acceptables et rentables pour étendre la couverture dans les structures de soins communautaires et primaires et fournir les résultats de tests le jour même. »
Les programmes concentreront leurs efforts dans neuf pays, le Cameroun, le Bangladesh, le Brésil, l’Inde, le Kenya, le Malawi, le Nigéria, l’Afrique du Sud et le Vietnam. Ensemble, ces pays représentent environ 40 % du fardeau mondial de la TB et des populations non diagnostiquées en 2020.
Le nouvel engagement s’appuie sur un investissement total consenti par Unitaid de 250 millions de dollars USD pour accentuer les efforts contre la TB, notamment à travers la lutte contre la résistance aux antibiotiques, le développement de formulations infantiles et l’introduction rapide d’un meilleur traitement préventif de la TB.
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NOTES À L’ATTENTION DES RÉDACTEURS
Le projet DriveDx4TB (Drive Diagnostics for TB), mis en œuvre par FIND, vise à accélérer l’introduction de nouveaux outils de diagnostic de la TB afin d’éliminer les obstacles à l’accès et d’améliorer la détection des cas au niveau des soins de santé primaires et communautaires.
Le projet génèrera des preuves pour informer les recommandations concernant trois classes technologiques qui se sont nettement améliorées grâce aux investissements consentis pour le dépistage de la COVID-19. Ces classes sont les suivantes : les tests de troisième génération à base de lipoarabomannane (LAM), sous forme de test rapide, qui peuvent identifier la TB dans des échantillons d’urine ; le diagnostic moléculaire sur le lieu de soins, conçu pour offrir l’exactitude des tests de référence réalisés en laboratoire dans les structures communautaires ; et les tests moléculaires proches du lieu de soins qui comblent le manque entre le laboratoire et les services de santé communautaire. Des nouvelles approches de prélèvement pour le diagnostic moléculaire sont également en cours d’examen, notamment le prélèvement par frottis buccal.
Le projet se déroulera en Afrique du Sud, en Inde, en Indonésie et au Kenya.
Le projet START 4-ALL, mis en œuvre par la LSTM, vise à développer et évaluer des approches de combinaison pour le diagnostic, le dépistage et l’analyse, afin d’identifier les solutions les plus précises, acceptables et rentables pour étendre la couverture aux soins communautaires et primaires et de fournir des résultats de test le jour même.
START 4-ALL se concentrera au départ sur l’amélioration de l’utilisation des technologies de diagnostic existantes, par le biais de combinaisons optimisées d’outils existants ; le projet intègrera les nouveaux produits qui devraient être mis sur le marché grâce à DriveDx4TB.
START 4-ALL se déroulera au Bangladesh, au Brésil, au Cameroun, au Kenya, au Malawi, au Nigéria et au Vietnam.
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