Genève – À l’approche de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, célébrée chaque année le 25 avril, Unitaid réaffirme son engagement à intensifier ses efforts pour prévenir, contrôler et, à terme, éliminer la maladie.
L’émergence de la pandémie de COVID-19 il y a plus d’un an a profondément éprouvé les systèmes de santé et forcé de nombreux pays à réorienter les ressources normalement consacrées au paludisme. Cette situation menace d’annuler les gains durement acquis, en particulier dans les pays les plus touchés par le paludisme, où les progrès ont ralenti ces dernières années.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avertit les pays que les perturbations des programmes de prévention et de traitement du paludisme pourraient entraîner un doublement des décès dus à la maladie en Afrique subsaharienne en 2020 par rapport à 2018.
Un nouveau rapport du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme souligne la nécessité urgente d’intensifier les mesures d’adaptation adoptées pour contrer l’impact de COVID-19 afin de garantir la poursuite de la prestation de services de santé vitaux pour le paludisme.
“Bien qu’il soit possible de le prévenir et de le guérir, le paludisme tue encore plus de 400 000 personnes chaque année, dont la plupart sont des enfants. Les efforts mobilisés pour vaincre la COVID-19 ne doivent pas se faire au détriment des progrès réalisés contre cette maladie” a déclaré le Dr Philippe Duneton, Directeur exécutif d’Unitaid. “Aujourd’hui plus que jamais, nous devons redoubler d’efforts pour réduire la charge du paludisme dans le monde et sauver des vies en donnant accès à des traitements et des diagnostics essentiels aux personnes qui en ont le plus besoin”.
Tant que le paludisme existera, il continuera à peser sur les plus vulnérables et à perpétuer la pauvreté et les inégalités. Les efforts déployés pour contrôler et éliminer cette maladie contribuent directement à améliorer la santé et la prospérité économique des communautés, en augmentant leur capacité à relever des défis sanitaires nouveaux et inattendus.
Les pays qui ont investi dans la lutte contre le paludisme et son élimination bénéficient aujourd’hui de systèmes de santé renforcés, d’une meilleure gestion des cas et de mécanismes de surveillance accrue, ce qui a renforcé leur capacité à répondre à des épidémies comme celle de COVID-19 ainsi qu’à d’autres maladies infectieuses.
Alors que la pandémie se poursuit, les efforts de prévention du paludisme sont devenus encore plus essentiels pour réduire la transmission et la pression sur des systèmes de santé surchargés. Dans ce contexte, Unitaid s’est rapidement adapté, a renforcé ses investissements dans la prévention du paludisme et s’est concentré sur la continuité des services.
Le nouveau rapport du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme souligne que les visites de premiers soins prénataux ont chuté de 43 % en 2020 par rapport à 2019 en raison de la pandémie de COVID-19. Le projet TIPTOP financé par Unitaid a facilité la délivrance d’un traitement antipaludéen essentiel pour les femmes enceintes en utilisant une approche communautaire innovante.
D’autres projets visant à développer de nouveaux outils pour la prévention du paludisme ont également fait de grands progrès. Le projet AEGIS lance des études cliniques au Kenya, au Mali et au Sri Lanka afin d’évaluer l’efficacité et la rentabilité de nouveaux répulsifs pour mieux prévenir le paludisme.
Dans le cadre du projet BOHEMIA, des essais sont prévus au Mozambique et en Tanzanie afin de vérifier si un traitement qui tue les moustiques après avoir piqué des humains ou du bétail peut contribuer à réduire la charge du paludisme.
D’autres initiatives à venir viseront à lutter contre le paludisme à Plasmodium vivax (P.vivax) qui est advantage present dans les pays proches de l’élimination dans toute la région Asie-Pacifique et en Amérique latine.
En 2018, les investissements consentis à l’échelle mondiale pour mettre fin au paludisme ont permis de sauver 600 000 vies et d’éviter près de 100 millions de cas par rapport aux niveaux de 2000. Selon un évaluation conduite par les chercheurs du Wellcome Trust concernant les coûts épidémiologiques et économiques de l’inaction dans la région Asie-Pacifique, l’élimination du paludisme d’ici 2030 pourrait sauver plus de 400 000 vies, prévenir 123 millions de cas et entraîner un retour sur investissement de 6:1.
Le moment est venu d’intensifier les efforts pour soutenir le développement d’innovations cruciales dans le domaine du paludisme et de veiller à ce qu’elles soient mises à la disposition de tous, partout, afin d’éliminer la maladie.
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