Le problème
Au début du projet en 2015, près de la moitié (46 %) des personnes vivant avec le VIH ignoraient leur statut. Non seulement ces personnes pouvaient-elles tomber gravement malades, elles risquaient aussi de transmettre le virus à d’autres. Seules les cliniques de santé offraient des services de dépistage, et certains tests nécessitaient une analyse en laboratoire dont il fallait attendre les résultats plusieurs jours, voire une semaine. Les tests rapides étaient de plus en plus courants, mais ce n’était pas le cas des autotests à domicile. De nombreuses personnes avaient des réserves quant à l’autodépistage, doutant de l’exactitude et de la fiabilité d’un test réalisé en dehors des services de santé et craignant la réaction d’une personne qui obtient un résultat positif au VIH sans services de soutien émotionnel.
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Notre intervention
Au terme de l’initiative pour l’autodépistage du VIH en Afrique (STAR) en 2024, 86 % des personnes vivant avec le VIH connaissaient leur statut sérologique. L’autodépistage était devenu l’un des fondements de la riposte au VIH. Des avancées importantes avaient été réalisées parmi les populations qui affichaient de faibles taux de dépistage du VIH, comme les jeunes, les hommes et les personnes jamais testées.
Le projet STAR a joué un rôle déterminant dans l’adoption de stratégies d’autodépistage du VIH en Afrique et ailleurs. À la fin du projet, plus de 4,8 millions de trousses d’autodépistage avaient été distribuées, quatre autotests abordables de dépistage du VIH à partir d’échantillons de sang ou de salive avaient été préqualifiés par l’Organisation mondiale de la Santé et 102 pays s’étaient dotés de politiques d’autodépistage du VIH.
S’appuyant sur cette expérience, Unitaid a soutenu la poursuite du projet STAR pour des approches similaires d’autodépistage de l’hépatite C, une co-infection fréquente chez les personnes vivant avec le VIH. L’équipe de STAR a étudié la faisabilité, l’acceptabilité, la précision, les coûts et le rapport coût-efficacité de l’autodépistage de l’hépatite C dans divers contextes.
Le projet STAR s’inscrivait dans un effort plus vaste d’Unitaid pour faire progresser l’autodépistage. Un projet mené par Solthis en Afrique de l’Ouest a complété ces travaux et contribué au succès de l’autodépistage à plus grande échelle.
L’autodépistage est aujourd’hui plus largement utilisé en santé mondiale comme moyen de surmonter la réticence au dépistage et d’atteindre plus de personnes. Les recherches et les enseignements issus des initiatives d’Unitaid en matière d’autodépistage du VIH ont servi de base à des approches pour l’hépatite C, le COVID-19 et le papillomavirus humain, une infection qui peut évoluer vers le cancer du col de l’utérus si elle n’est pas traitée.