Le problème

Le paludisme représente toujours une menace sanitaire majeure en Afrique, où surviennent plus de 90 % des décès imputables à cette maladie. Une résistance partielle à l’artémisinine a été signalée dans plusieurs pays du continent et soulève des inquiétudes quant à l’efficacité, à l’avenir, des combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (CTA), le traitement le plus efficace contre le paludisme.

Selon des études récentes, le déploiement de plusieurs traitements de première intention pour les cas de paludisme non compliqués pourrait ralentir la propagation de cette résistance. Depuis 2022, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande ainsi l’adoption de traitements de première intention multiples afin de réduire la résistance aux antipaludéens en Afrique. Si plusieurs pays ont mis à jour leurs politiques pour y faire figurer les CTA multiples, les derniers traitements recommandés par l’OMS restent largement indisponibles.

Notre intervention

Les investissements d’Unitaid vont soutenir la mise en œuvre du projet Scaling the Optimal Use of Multiple ACTs to Prevent Antimalarial Drug Resistance (Intensifier l’utilisation optimale de CTA multiples pour prévenir la résistance aux médicaments antipaludiques, ou STOP-AMDR). Dirigée par Jhpiego, cette initiative a pour objectif de préserver l’efficacité des CTA existantes et de réduire les décès liés au paludisme en Afrique.

En accompagnant l’introduction de plusieurs traitements de première intention et en limitant le recours excessif à un seul type de CTA, STOP-AMDR contribuera à ralentir la progression de la résistance aux médicaments antipaludiques sur le continent africain et à améliorer l’accès à de nouveaux traitements efficaces.

Les objectifs du programme STOP-AMDR sont les suivants :

• Soutenir la mise en œuvre des traitements de première intention multiples en travaillant avec les pays afin d’intégrer dans leurs programmes nationaux de lutte contre le paludisme les CTA les plus récentes ;
• Élargir l’accès aux nouveaux traitements en adoptant des approches stratégiques d’achats et d’orientation des marchés pour rendre plus abordables les CTA recommandées par l’OMS ;
• Renforcer les chaînes d’approvisionnement et la prestation de services afin d’assurer un accès fiable et en temps opportun aux options de CTA multiples dans les structures de santé ;
• Produire des éléments probants et partager les enseignements tirés sur la faisabilité, l’impact et le rapport coût-efficacité des traitements de première intention multiples afin d’orienter la future mise à l’échelle ;
• Mobiliser les communautés pour faire connaître les avantages de ces stratégies et promouvoir un accès équitable à des traitements améliorés contre le paludisme.

Le projet sera mis en œuvre au Burkina Faso, au Kenya, au Nigéria, en République démocratique du Congo, au Rwanda et en Ouganda.