À l’occasion de la journée mondiale contre l’hépatite B, le 28 juillet, une nouvelle initiative mise en œuvre par PATH et soutenue par Gavi, l’Alliance du Vaccin et Unitaid s’attaque à un risque urgent et trop souvent négligé qui menace la santé des nouveau-nés : l’hépatite B.
Chaque année, on estime que 1,2 million de personnes contractent pour la première fois l’hépatite B, un virus pouvant provoquer une maladie hépatique chronique et le cancer du foie. Beaucoup de ces infections surviennent très tôt, car le virus est souvent transmis à la naissance. L’exposition à l’hépatite B est également bien plus dangereuse pour les nouveau-nés : si la plupart des adultes sains qui contractent le virus éliminent spontanément l’infection, 90 % des nourrissons infectés à la naissance développent à terme une infection chronique qui les suivra tout au long de leur vie.
Pourtant, de nombreux pays n’ont pas les outils, les ressources ou les systèmes nécessaires pour dépister les femmes enceintes infectées par l’hépatite B et protéger leurs nouveau-nés à l’aide d’un simple vaccin susceptible de transformer leur avenir.
Le projet SAFEStart+, piloté par PATH avec le soutien et la contribution financière d’Unitaid, entend faire changer les choses. Cette nouvelle initiative a pour objectif d’améliorer la santé maternelle et néonatale en garantissant l’accès au dépistage et au traitement des maladies transmissibles comme le VIH, l’hépatite B, la syphilis et la maladie de Chagas dans les programmes de soins prénatals, afin d’assurer une prise en charge de qualité pour les mères et de protéger leurs nouveau-nés contre des infections évitables.
Pour l’hépatite B, cela implique de dépister systématiquement les femmes enceintes et d’administrer aux bébés une dose préventive du vaccin contre l’hépatite B dans les 24 heures qui suivent l’accouchement.
Toutefois, il est fréquent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire que les femmes accouchent en dehors des structures de santé. Dès lors, concevoir des systèmes permettant d’intégrer efficacement des services de vaccination en mesure d’atteindre à temps les nouveau-nés relève du défi. En Afrique, seuls 18 % des nouveau-nés reçoivent actuellement une dose du vaccin contre l’hépatite B à leur naissance, bien que la région représente plus de 60 % des nouvelles infections.
À travers une approche innovante de mutualisation des ressources, Unitaid, Gavi et PATH joignent leurs efforts pour diriger des travaux de recherche sur certaines des problématiques complexes qui limitent l’administration en temps utile de la dose de vaccin contre l’hépatite B à la naissance.
À l’aide du financement de Gavi, PATH mobilise les communautés, les personnels de santé et les responsables des systèmes de santé en Éthiopie et en Ouganda pour concevoir des stratégies innovantes de vaccination à assise communautaire et s’assurer que les nouveau-nés reçoivent une dose de vaccin contre l’hépatite B dans les 24 heures suivant leur naissance, plus particulièrement dans les cas d’accouchement à domicile. En Gambie et au Nigéria, des travaux sont en cours pour faire la synthèse de tous les enseignements tirés de plus de vingt ans d’expérience de mise en œuvre de la dose de vaccin contre l’hépatite B à la naissance : quelles méthodes fonctionnent, pour qui, et dans quels cas de nouvelles stratégies sont nécessaires pour atteindre les objectifs de couverture. Cette étude vise aussi à recenser les freins et les leviers à l’introduction et à l’intensification de l’administration de la dose de vaccin contre l’hépatite B à la naissance dans les quatre pays, en se penchant notamment sur la chaîne d’approvisionnement et les facteurs tributaires du marché.
Par ailleurs, en prenant appui sur la plateforme SAFEStart+, PATH mettra également à l’essai les prototypes de modèles de vaccination à assise communautaire identifiés en Éthiopie et en Ouganda. L’organisation testera aussi des méthodes pour entreposer et livrer les vaccins en toute sécurité dans les zones où il n’est pas possible d’assurer une réfrigération constante. Enfin, elle étudiera de quelle manière gagner en efficacité et réduire les déchets vaccinaux afin d’obtenir un meilleur rapport coût-efficacité.
« Nous voulons faciliter l’accès aux soins pour toutes les personnes qui en ont besoin, a déclaré le Dr Philippe Duneton, directeur exécutif d’Unitaid. En simplifiant l’accès au dépistage et au traitement de l’hépatite B et en intégrant ces services à la prise en charge d’autres maladies, nous aidons les pays à atteindre plus de personnes, plus tôt, pour qu’elles vivent une vie plus longue et en meilleure santé. »
En étudiant ce qui fonctionne bien et moins bien, l’initiative entend orienter la prise de décision dans les pays, soutenir les fabricants au moyen d’une demande prévisible et d’une réglementation claire, et éclairer les stratégies mondiales afin d’intensifier l’accès, en lien direct avec les efforts déployés par Unitaid pour renforcer le dépistage et le traitement du virus de l’hépatite B chez les femmes à travers les soins prénatals.
« Les pays doivent composer avec des budgets de plus en plus restreints, c’est pourquoi il est plus important que jamais qu’ils disposent d’éléments solides pour orienter leurs choix vers des solutions efficaces, notamment au regard des coûts, pour améliorer la santé, a souligné la Dre Nanthalile Mugala, cheffe de la région Afrique de PATH. Ces enseignements contribueront à mettre à l’échelle des stratégies éprouvées afin d’élargir l’accès en temps utile aux doses de vaccin à la naissance, plus particulièrement en Afrique, où de nombreux pays s’apprêtent à introduire les doses de vaccin contre l’hépatite B à la naissance. »
Le projet SAFEStart+ et le partenariat avec Unitaid et Gavi reflètent une volonté croissante de rapprocher les soins de santé des communautés, de réduire la fragmentation et de concevoir des services qui répondent aux besoins des femmes, des nouveau-nés et des prestataires de première ligne.
« Pour protéger efficacement chaque enfant contre les maladies évitables, nous avons besoin de preuves solides sur ce qui fonctionne, où et pourquoi, a expliqué le Dr Stephen Sosler, responsable des Programmes de vaccination de Gavi. Grâce à ce programme d’apprentissage, Gavi soutient la recherche qui incite à l’action, en aidant les pays à intensifier la vaccination contre l’hépatite B par une dose à la naissance ainsi que le dépistage maternel, et en offrant à davantage de nouveau-nés un meilleur départ dans la vie, dès le premier jour. »
Ces travaux s’inscrivent dans la mission plus large de Gavi visant à garantir l’accès aux vaccins qui sauvent des vies, une mission qui dépend du soutien constant des donateurs. Il est essentiel de mobiliser des ressources pour maintenir et intensifier ce type d’initiatives afin de protéger les plus vulnérables, notamment les nouveau-nés exposés à l’hépatite B, et bâtir un avenir en meilleure santé pour toutes et tous.
Cette journée mondiale contre l’hépatite B nous rappelle que l’innovation ne s’arrête pas aux nouvelles technologies. Innover, c’est aussi souvent trouver de meilleures solutions pour exploiter les outils déjà en notre possession et les mettre à la portée de toutes les personnes qui en ont besoin.
Et pour les millions d’enfants exposés au risque d’hépatite B à la naissance, ces innovations sont plus urgentes que jamais.
Kyle Wilkinson
Chargé de communication
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