Genève – Les personnes à risque de contracter le VIH au Brésil et en Afrique du Sud seront parmi les premières à bénéficier du traitement préventif injectable à action prolongée très efficace contre le VIH grâce à deux projets d’ampleur financés par Unitaid, l’agence de santé mondiale.
Le cabotégravir à action prolongée est une nouvelle méthode de prévention du VIH, qui assure huit semaines de protection continue contre les infections par le VIH au moyen d’une simple injection intramusculaire.
Il représente une alternative à la prophylaxie préexposition (PrEP) à prise orale, qui peut réduire le risque d’infection par le VIH de 99 %, mais uniquement si elle est prise conformément à la prescription à savoir une fois par jour, soit avant et après le rapport sexuel pour les hommes cisgenres.
Le cabotégravir à action prolongée apporte une solution aux difficultés rencontrées par les utilisateurs dans le cadre d’une prise régulière de comprimés, difficultés qui réduisent les effets de la PrEP à prise orale en conditions réelles. Il permet également d’atténuer les craintes d’une possible confusion des comprimés avec un traitement contre le VIH, qui exposerait l’utilisateur à des risques de stigmatisation, de discrimination ou de violences conjugales.
Unitaid va s’associer avec Fiocruz au Brésil et Wits RHI en Afrique du Sud, ainsi qu’avec les autorités sanitaires locales dans les deux pays, afin d’intégrer le cabotégravir à action prolongée dans les programmes de santé sexuelle nationaux, ce qui permettra de générer les premiers éléments de preuve en conditions réelles permettant d’étayer la mise en œuvre rapide de ce traitement au niveau mondial.
Malgré le niveau de protection élevé que la PrEP à prise orale peut fournir, son adoption a été lente. Les Nations Unies n’ont réalisé que le tiers des objectifs consistiant à augmenter le taux de couverture de la PrEP et à réduire les infections par le VIH à l’horizon 2020. De plus, on assiste à une hausse des disparités dans l’accès au traitement et à la prévention.
Au Brésil, les programmes auront pour objectif de toucher les deux groupes présentant les taux les plus élevés de prévalence du VIH : dans ce pays, on estime que 30 % des personnes transgenres et 18 % des hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes vivent avec le VIH.
Les adolescentes et les jeunes femmes, qui seront visées par les efforts financés par Unitaid en Afrique du Sud, connaissent des taux d’infection disproportionnellement élevés. En Afrique sub-saharienne, sur sept infections au VIH chez les adolescents, six concernent des adolescentes et les jeunes femmes sont deux fois plus susceptibles de contracter le VIH que les jeunes hommes.
« A Unitaid, nous reconnaissons le potentiel révolutionnaire que représente la PrEP à action prolongée pour la prévention du VIH. Mais nous devons agir en urgence si nous voulons que les patients y aient accès partout dans le monde », a déclaré le Dr Philippe Duneton, directeur exécutif d’Unitaid. « Il nous faut rapidement un approvisionnement suffisant et abordable. Nous encourageons ViiV à développer une politique d’accès transparente pour le cabotégravir à action prolongée afin de permettre l’accord de licences volontaires pouvant assurer un vaste accès à des génériques. »
« Grâce aux investissements d’Unitaid, les communautés du Brésil affectées de manière disproportionnée par le VIH seront les premières au monde à bénéficier de ce nouveau traitement préventif », a déclaré Marcelo Queiroga, Ministre de la santé du Brésil. Au sein de notre système de santé national, ce projet permettra non seulement d’intégrer les nouvelles solutions de PrEP dans les services existants mais aussi de développer un modèle pour porter à l’échelle la PreP de longue durée afin que les populations de tout le continent puisse y avoir accès »
Le projet pilote sud-africain inclura un deuxième nouveau produit de prévention du VIH à action prolongée destiné aux adolescentes et aux jeunes femmes. L’anneau vaginal de dapivirine dure 28 jours, il peut être utilisé à domicile et constitue la première méthode de prévention du VIH qu’une femme peut totalement contrôler.
Le cabotégravir et les anneaux de dapivirine utilisés dans le cadre de ces projets ont été approvisionnés par Viiv et par le Fonds mondial via le Département de la santé sud-africain, respectivement.
CITATIONS SUPPLÉMENTAIRES
« Les investissements audacieux d’Unitaid dans de nouvelles options de prévention du VIH à action prolongée sont inspirants », a déclaré le Dr Meg Doherty, directrice du Programme mondial de lutte contre le VIH, l’hépatite et les infections sexuellement transmissibles de l’OMS. Ces projets vont fournir des informations et des éléments de preuve inestimables sur la manière de prescrire le cabotégravir à action prolongée et l’anneau vaginal de dapivirine de manière sûre et acceptable, tout en répondant à de nombreuses questions en matière de mise en œuvre, essentielles au développement des orientations de l’OMS à l’avenir. »
« Les nouvelles technologies de prévention du VIH pourraient changer le cours de l’épidémie de VIH. Mais l’accès à ces outils et leur bonne utilisation ne sont pas acquis par avance sans recherche et de planification », a déclaré le Prof. Helen Rees, Directrice exécutive de Wits RHI.
« Cet investissement intervient au moment où des éléments de preuve obtenus en conditions réelles sont nécessaires concernant la présentation de choix en matière de prévention contre le VIH. Des approches innovantes de fourniture de services sont nécessaires afin de maximiser les effets sur la santé publique de ces nouvelles technologies prometteuses, à l’aide de stratégies d’introduction fondées sur les éléments de preuve» a affirmé le Prof. Saiqa Mullick, Directrice des Sciences de la mise en œuvre, Wits RHI.
Contact pour les médias:
Pour plus d’informations ou pour des demandes des médias, veuillez contacter :
Maggie Zander
Communications officer
M: +41 79 593 17 74