Genève – Les efforts visant à révolutionner les traitements contre les maladies infectieuses débilitantes ont été amplifiés aujourd’hui avec le lancement d’un nouveau centre de recherche à l’université de Liverpool.
Créé dans le cadre d’un consortium international de recherche de 40 millions de dollars US, principalement financé par Unitaid, le Centre d’excellence pour les thérapies à action prolongée (CELT) de l’université de Liverpool sera le premier du genre au monde.
En transformant des médicaments existants en formulations à libération lente, efficaces pendant plusieurs mois, les technologies « à action prolongée » ont déjà été mises en œuvre avec succès dans les domaines de la contraception et de la schizophrénie.
Elles ont désormais le potentiel d’améliorer les résultats en matière de traitement et de prévention de maladies mortelles telles que le VIH, le paludisme, l’hépatite C et la tuberculose, qui touchent particulièrement les pays à faible et moyen revenu.
Les médicaments actuels contre ces maladies ont souvent donné de mauvais résultats dans des environnements à faibles ressources, car les personnes atteintes de maladies doivent se battre avec des régimes qui peuvent impliquer la prise de dizaines de comprimés chaque jour et dépendent d’un accès régulier aux établissements de soins.
La mission du CELT est d’approfondir les connaissances sur les médicaments à longue durée d’action et de diffuser les résultats des recherches clés, dans le but de révolutionner la manière dont ces maladies dévastatrices sont traitées, en particulier dans les pays où l’accès aux soins de santé est difficile.
Les travaux seront menés dans deux laboratoires de pointe de l’université de Liverpool, où la mise au point de formulations à longue durée d’action pour la prévention du paludisme et de la tuberculose, ainsi que la mise au point d’un traitement par injection unique pour l’hépatite C, sont déjà en cours dans le cadre du projet LONGEVITY financé par Unitaid. Dans le cas de la prévention du paludisme, par exemple, l’objectif est de couvrir un individu pendant toute la saison du paludisme avec une seule injection.
Parallèlement, en facilitant la collaboration entre les scientifiques œuvrant dans les domaines de la pharmacologie et de la chimie des matériaux, ainsi qu’avec les partenaires mondiaux, le CELT veillera à ce que les médicaments à action prolongée soient conçus de manière sure et en tenant compte des besoins spécifiques des communautés touchées.
D’autres projets visent à aider les chercheurs à mieux comprendre les facteurs clés de succès des approches à longue durée d’action par voie orale, injectable et implantable.
Philippe Duneton, Directeur exécutif d’Unitaid, a déclaré : « Il y a des décennies, les médicaments à action prolongée ont révolutionné des domaines tels que la schizophrénie et la contraception. Aujourd’hui, nous souhaitons permettre l’utilisation d’innovations similaires pour soutenir les efforts mondiaux visant à combattre, voire à éliminer les principales maladies qui touchent les pays à revenu faible et intermédiaire, dont le VIH. Le pipeline des nouveaux produits à action prolongée est prometteur. En tant que financeur d’initiatives pilotes, nous sommes enthousiastes de soutenir l’Université de Liverpool et d’autres partenaires qui ouvrent la voie à cet égard. »
Le co-directeur du CELT, le professeur Andrew Owen, a déclaré : « Fournir des médicaments à action prolongée promet de transformer la prise en charge des patients, avec un impact potentiel énorme pour le traitement et la prévention des maladies infectieuses. Ces produits ont l’avantage de résoudre certains problèmes liés au fait que des patients ne prennent parfois pas leurs médicaments. Ils peuvent également contribuer à réduire l’émergence de la résistance aux antimicrobiens. Le CELT s’appuie sur le potentiel de la collaboration à l’échelle locale, nationale et internationale pour accélérer le développement des médicaments du futur. »
Contact pour les médias: Maggie Zander | +41 79 593 17 74 | zanderm@unitaid.who.int